DISMEMBER - Under Blood Red Skies (Regain/Underclass) - 20/11/2009 @ 09h03
Vu qu’ils étaient considérés avec condescendance par leurs pairs comme des ‘bébés’ au début des années 90, c’était marrant de voir combien aujourd’hui DISMEMBER a paradoxalement plutôt bien vieilli. Ils s’en sont pris pourtant de belles baffes ces dernières années : leur fin de contrat calamiteuse avec NUCLEAR BLAST qui les avait relégués au fin fond de son catalogue, leur heureusement bref passage chez KARMAGEDDON MEDIA avant que ces désormais célèbres arnaqueurs ne se barrent avec la caisse, le départ de leur membre fondateur et manager semi-officiel, Fred Estby, en 2007… Autant de double-kick retournés dans la gueule qui laissaient présager une longue et douloureuse agonie plus un paquet de ressentiment. Sauf que non : assumant désormais pleinement leur statut de vieux cons et ayant même trouvé de nouvelles recrues dans le même état d’esprit (dont le batteur de feu REPUGNANT), le groupe semble avoir trouvé une seconde jeunesse. Ou en tous cas de nouveau un plaisir de jouer sans se prendre le schtroumpf, comme en témoignent les nombreuses photos ‘top déconne’ qui constellent le livret de ce nouveau double DVD, dont pour l’anecdote la pochette est signée par Erik Danielsson de WATAIN.
Alors une fois n’est pas coutume, le groupe avait mis la barre plutôt haut niveau DVD avec ‘Live Blasphemies’ en 2004. A part un programme principal live un chouia frustrant car trop court (cinquante minutes), ce premier essai était quasi-irréprochable : prise de son nickel, réalisation propre sans être standardisée comme les live sortant par paquet de douze de l’usine METAL MIND par exemple et longue interview sur l’historique menée (presque anonymement !) par Leif Edling de CANDLEMASS. Seule l’incapacité chronique du label suédois ESCAPI, qui échoua à correctement le distribuer (la dite boîte a d’ailleurs depuis coulé, plantant notamment TROUBLE), avait empêché la chose d’être appréciée à sa juste valeur.
‘Under Blood Red Skies’ fait donc un peu office de seconde mi-temps, surtout qu’il s’en est passé des choses en cinq ans. Notamment la tournée désormais culte ‘Masters of Death’ qui avait réuni la crème de la crème de la scène suédoise old-school (ENTOMBED, GRAVE, UNLEASHED et DISMEMBER) et qui me donne encore des rêves mouillés la nuit. Plus ce concert évènement donné à Stockholm le 22 novembre 2008 pour célébrer les vingt ans du groupe, avec l’implication de TOUS ses ex-membres. Hélas, je me dois de vous couper la chique tout de suite : alors que ce dernier concert énormissisme n’a pas trouvé (?!) sa place sur ce DVD (ce sera pour le prochain ?!), la tournée ‘Masters of Death’ a droit, elle, à seulement trois morceaux immortalisés en Hollande, dont une reprise improvisée, et donc foutraque, du « Supposed to Rot » d’ENTOMBED. Alors certes, ‘Under Blood Red Skies’ en a largement dans le pantalon pour pallier à ces cruelles absences, mais cela fait chier quand même…
Messieurs détenteurs de la carte vermeil, ne boudons pourtant pas notre plaisir car le tout ne contient pas n’importe quel concert, qui plus cette fois-ci long de près d’une heure dix, mais celui donné au festival Party San en août 2008 où, pour l’occasion, l’intégralité de leur cultissime (et je pèse mes mots) premier album ‘Like An Ever Flowing Stream’ fut joué en INTÉGRALITÉ. En fan hardcore qui adore emmerder son monde, j’aurais bien aimé que même les morceaux bonus dudit album soient inclus au programme (notamment « Defective Decay ») mais ne boudons pas notre plaisir, c’est juste énorme. Surtout que « Skin Her Alive » (qui avait valu au groupe des poursuites judiciaires pour obscénités en 1991 et qui donne toujours autant envie de décapiter la première personne qui passe) et « Dismembered » (avec son intro faussement mélancolique pour mieux tabasser après) sonnent toujours aussi viscérales et méchants dix-sept ans après. Au point que les sept autres titres joués en préambule, dont trois tirés de ‘Dismember’ (2008), font presque office de simples suppléments, même si avouons-le un petit « Skinfather » de derrière les fagots, avec son sinistre break « why don’t you kill yourself ?! », cela fait toujours du bien par où ça passe, surtout après une longue journée de merde au bureau.
Sur le plan technique, le groupe paraît pourtant un peu perdu sur la grande scène du Party San, surtout que la réalisation abuse un peu trop des caméras montées sur grue. Reste que même si le son, mixé par le bassiste actuel d’ENTOMBED qui s’était aussi chargé de la prod’ de leur dernier album, occulte presque totalement les vivas de la foule, il est fidèle aux parangons du genre, avec grosse patate sur les guitares et une batterie brute de décoffrage dénuée de tout effet. Je serai par contre moins indulgent avec le doc de 90 minutes qui prend toute la place sur le DVD 2. Alors que pour une fois on a droit à une vraie belle image et non pas à un truc tourné à l’arrache dans un coin sombre avec un seul micro et une pauvre caméra de merde, l’indigence et la banalité des questions condamnent le tout à aligner les lieux communs, comme si tout avait été déjà dit sur ‘Live Blasphemies’. En fait, à l’image des bonus alignant vingt-cinq minutes d’images, il faut prendre le temps de fouiner pour dégotter entre deux réponses lénifiantes quelques pépites, style Ola Lindgren de GRAVE tentant de jouer à la basse avec eux « Dreaming in Red » (mais pas à la bonne clef !) ou Martin Persson (guitare) essayant, sans succès, de faire headbanger un Trey Azagthoth complètement défoncé. Pas de quoi en apprendre plus sur l’industrie agro-alimentaire ukrainienne avant la Seconde Guerre Mondiale certes, mais de quoi renforcer l’image sympathique de cette bande d’ados attardés qui n’ont jamais vraiment décroché de leurs vieux albums d’AUTOPSY et de DEATH…
En fait, DISMEMBER est à un peu à l’image de son dernier membre fondateur encore actif, David Blomqvist : bien que surnommé ‘Rain Man’ par ces confrères et obligé de subir les conneries des autres à 2 h du matin alors que lui ne boit pas une goutte d’alcool, malgré son look de nerd et sa calvitie plus qu’apparente, il n’en a rien à foutre et continue d’avoir la banane sur scène et de porter ses vieux t-shirts IRON MAIDEN comme s’il avait toujours dix-sept ans. Eh bien DISMEMBER, c’est pareil. Et ce DVD le confirme.
Complètement d'accord ! Un poil déçu par le live quand même, je préfère autant celui du DVD précédent. Et le docu est sympa mais c'est le genre de film qu'on regarde une fois pas deux.
Mais c'est sûr qu'ils sont sympathiques les DISMEMBER et ça joue bien !
Lebo IP:62.39.9.132 Invité
Posté le: 20/11/2009 à 11h28 - (77849)
J'attends surtout le DVD du concert des 20 ans!
Jotun35 Membre enregistré
Posté le: 20/11/2009 à 11h59 - (77853)
En espérant que le petit papa Noël me l'apportera. ^^
Klay IP:82.122.54.215 Invité
Posté le: 20/11/2009 à 12h07 - (77855)
"mais pas à la bonne clef"
En français on dit tonalité ;), petite coquille à corriger (mais difficile à éviter quand on connait pas le solfège). Chez nous la clef c'est ce qui est en début de partition et qui donne la tessiture (les anglais utilisent aussi le mot "clef").
zozo Membre enregistré
Posté le: 20/11/2009 à 12h14 - (77856)
@ Klay: le pire est que j'ai fait du solfège mais c'est bizarre, j'ai eu comme un trou au moment de traduire cela correctement... Honte à moi! :)
comedian Invité
Posté le: 20/11/2009 à 12h43 - (77860)
Bon, histoire d'enculer les mouches, je corrige Klay : la clef de début de partition précise en réalité l’ambitus (et donc la tonalité de chaque ligne et interligne). Le terme tessiture désigne plutôt le spectre tonal qu'un instrument ou une voix est capable de produire ;-)
pj666 Membre enregistré
Posté le: 20/11/2009 à 12h48 - (77861)
Oui alors je pense que Dismember ils s'en tapent des histoires de clefs quand le gratteux explique que l'erreur qu'ils ont fait sur Massive Killing Capacity est de baisser la disto sur leur pédale ! :-)
Klay IP:82.122.54.215 Invité
Posté le: 20/11/2009 à 13h13 - (77863)
@Comedian :
Ouais cest ce que je voulais dire en fait, je retrouvais plus le mot :p.
Merde, on parle solfège sous une chro de Dismember là !
C'est marrant d'ailleurs j'étais persuadé que le concert des 20 ans allait figurer sur ce DVD !? Ca doit être pour le prochain alors...
Hate d'entendre ça bordel, je veux réentendre Deathevocation avec Senneback au chant !!!!
Mr Perfect IP:212.94.163.94 Invité
Posté le: 20/11/2009 à 13h27 - (77864)
Dismember rhaaaa putééé les deux premiers albums qu'ils nous avaient chié !!! Après je sus un fake-fan vu que je les ai lâchés après suite à la déception de massive killing (et sa pochette meccha de merde).
Je crois que je vais attendre le DVD des 20 ans.
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 20/11/2009 à 16h12 - (77874)
Solfège et Dismember peuvent aller de pair, la preuve !
santa claus IP:90.30.108.160 Invité
Posté le: 20/11/2009 à 18h28 - (77880)
@jotun desolé tu n'as pas été assez sage!!!
dominator Membre enregistré
Posté le: 20/11/2009 à 18h45 - (77882)
Pour moi Dismember,c'est plus ce que c'était.Me suis arrêté à "hate campaign".
Misantroll Membre enregistré
Posté le: 20/11/2009 à 19h17 - (77885)
et moi santa, je vais l'avoir ou je me le commande sans plus attendre et sans compter sur toi?
@dominator : dommage, laisse toi retenter par Where ironcrosses grow quand même, on sait jamais...
carbonized_ju Membre enregistré
Posté le: 20/11/2009 à 20h15 - (77890)
Est ce que le Doc du Live Blasphemies est sous titré Olivier ?
zozo Membre enregistré
Posté le: 21/11/2009 à 11h29 - (77900)
@carbonised_ju: sous-titre en Francais?! Bien sur que non hélas... :(
Jotun35 Membre enregistré
Posté le: 21/11/2009 à 13h14 - (77902)
@ dominator : Ouais ben écoute le dernier, il va te mettre un gros coup de pied dans le cul ! Il est pas loin d'être aussi bon que les deux premiers albums. m/
carbonized_ju Membre enregistré
Posté le: 21/11/2009 à 15h24 - (77903)
Zozo : Non en anglais, en francais je me doute bien !
zozo Membre enregistré
Posté le: 21/11/2009 à 17h03 - (77906)
Je dois vérifier mais j'en doute hélas... :(
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‘Under Blood Red Skies’ fait donc un peu office de seconde mi-temps, surtout qu’il s’en est passé des choses en cinq ans. Notamment la tournée désormais culte ‘Masters of Death’ qui avait réuni la crème de la crème de la scène suédoise old-school (ENTOMBED, GRAVE, UNLEASHED et DISMEMBER) et qui me donne encore des rêves mouillés la nuit. Plus ce concert évènement donné à Stockholm le 22 novembre 2008 pour célébrer les vingt ans du groupe, avec l’implication de TOUS ses ex-membres. Hélas, je me dois de vous couper la chique tout de suite : alors que ce dernier concert énormissisme n’a pas trouvé (?!) sa place sur ce DVD (ce sera pour le prochain ?!), la tournée ‘Masters of Death’ a droit, elle, à seulement trois morceaux immortalisés en Hollande, dont une reprise improvisée, et donc foutraque, du « Supposed to Rot » d’ENTOMBED. Alors certes, ‘Under Blood Red Skies’ en a largement dans le pantalon pour pallier à ces cruelles absences, mais cela fait chier quand même…
Messieurs détenteurs de la carte vermeil, ne boudons pourtant pas notre plaisir car le tout ne contient pas n’importe quel concert, qui plus cette fois-ci long de près d’une heure dix, mais celui donné au festival Party San en août 2008 où, pour l’occasion, l’intégralité de leur cultissime (et je pèse mes mots) premier album ‘Like An Ever Flowing Stream’ fut joué en INTÉGRALITÉ. En fan hardcore qui adore emmerder son monde, j’aurais bien aimé que même les morceaux bonus dudit album soient inclus au programme (notamment « Defective Decay ») mais ne boudons pas notre plaisir, c’est juste énorme. Surtout que « Skin Her Alive » (qui avait valu au groupe des poursuites judiciaires pour obscénités en 1991 et qui donne toujours autant envie de décapiter la première personne qui passe) et « Dismembered » (avec son intro faussement mélancolique pour mieux tabasser après) sonnent toujours aussi viscérales et méchants dix-sept ans après. Au point que les sept autres titres joués en préambule, dont trois tirés de ‘Dismember’ (2008), font presque office de simples suppléments, même si avouons-le un petit « Skinfather » de derrière les fagots, avec son sinistre break « why don’t you kill yourself ?! », cela fait toujours du bien par où ça passe, surtout après une longue journée de merde au bureau.
Sur le plan technique, le groupe paraît pourtant un peu perdu sur la grande scène du Party San, surtout que la réalisation abuse un peu trop des caméras montées sur grue. Reste que même si le son, mixé par le bassiste actuel d’ENTOMBED qui s’était aussi chargé de la prod’ de leur dernier album, occulte presque totalement les vivas de la foule, il est fidèle aux parangons du genre, avec grosse patate sur les guitares et une batterie brute de décoffrage dénuée de tout effet. Je serai par contre moins indulgent avec le doc de 90 minutes qui prend toute la place sur le DVD 2. Alors que pour une fois on a droit à une vraie belle image et non pas à un truc tourné à l’arrache dans un coin sombre avec un seul micro et une pauvre caméra de merde, l’indigence et la banalité des questions condamnent le tout à aligner les lieux communs, comme si tout avait été déjà dit sur ‘Live Blasphemies’. En fait, à l’image des bonus alignant vingt-cinq minutes d’images, il faut prendre le temps de fouiner pour dégotter entre deux réponses lénifiantes quelques pépites, style Ola Lindgren de GRAVE tentant de jouer à la basse avec eux « Dreaming in Red » (mais pas à la bonne clef !) ou Martin Persson (guitare) essayant, sans succès, de faire headbanger un Trey Azagthoth complètement défoncé. Pas de quoi en apprendre plus sur l’industrie agro-alimentaire ukrainienne avant la Seconde Guerre Mondiale certes, mais de quoi renforcer l’image sympathique de cette bande d’ados attardés qui n’ont jamais vraiment décroché de leurs vieux albums d’AUTOPSY et de DEATH…
En fait, DISMEMBER est à un peu à l’image de son dernier membre fondateur encore actif, David Blomqvist : bien que surnommé ‘Rain Man’ par ces confrères et obligé de subir les conneries des autres à 2 h du matin alors que lui ne boit pas une goutte d’alcool, malgré son look de nerd et sa calvitie plus qu’apparente, il n’en a rien à foutre et continue d’avoir la banane sur scène et de porter ses vieux t-shirts IRON MAIDEN comme s’il avait toujours dix-sept ans. Eh bien DISMEMBER, c’est pareil. Et ce DVD le confirme.
Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | DVD/ | Nb de lectures : 11924