Cette année 2008 nous amène un nouvel album de DISMEMBER bien particulier dans la discographie des légendaires Suédois qui ponctuent ici quelques vingt années d’une carrière pas toujours égale. Non pas que DISMEMBER ait renoncé à son death metal rugueux, à son fameux son de guitares tuné du côté de l’hémisphère Sud mais ce huitième album sobrement intitulé « Dismember » marque la fin de l’ère Etsby, leur leader et batteur originel depuis les balbutiements de DISMEMBERIZER à la fin des années 80 ayant choisi de tirer sa révérence après 19 années de bons et loyaux services derrière les fûts et parfois derrière les manettes de la production. L’ère Fred Etsby s’achève et pourtant DISMEMBER nous revient plus motivé et soudé que jamais pour nous offrir une nouvelle fournée de brûlots.

« Dismember » est également l’occasion d’accueillir un nouveau batteur pas si novice que cela puisqu’il s’agit de Thomas Daun l’ex-INSISION et cogneur actuel de REPUGNANT (texte subliminal on– Jetez vous sur « Epithome of Darkness »!-texte subliminal off) mais également de fêter les première armes discographiques de Tobias Cristiansson, un jeune bassiste qui accompagne le groupe depuis déjà une paire d’années. Mais parlons plutôt de ce huitième disque.

Si les deux titres d’intros que sont « Death conquers all » et « Europa Burns » donnent à penser que DISMEMBER a quelque peu radicalisé son death metal pour recoller à l’énergie de ses premières albums, les lignes mélodiques qui s’immiscent dans certains titres dès « Under a Bloodred sky » sont là pour nous confirmer que nos Suédois n’ont pas renoncé à incorporer quelques plans de guitares plus légers, pour ne pas dire plus heavy metal, qu’on avait déjà remarqués sur« The God that never was » . Si ces incartades mélodiques évoquant le MAIDEN des saillants futals à rayures des années 80 continuent de surprendre dans un premier temps, on finit vite par s’y habituer, d’autant plus que ces quelques riffs moins vindicatifs disséminés ici et là sont loin d’être vraiment désagréables ou déplacés. Si bien que l’amorce d’avis mitigé s’étiole rapidement pour ne laisser que des impressions indécrottablement positives.

D’une certaine façon DISMEMBER retrouve un peu de sa jeunesse avec cette arrivée de sang neuf sans renoncer à quelques finesses. Pour le reste les Scandinaves nous régalent avec une nouvelle palanquée de titres bien rentre-dedans et toujours aussi riches en riffs accrocheurs. La production signée par Nico Elgstrand (l’actuel bassiste d’ENTOMBED) est juste assez cradingue pour donner à « Dismember » un petit côté dégueu qu’on pouvait trouver dans le sillage du sieur Chris Reifert.

Le départ d’Etsby laissait craindre un pire qui n’est finalement pas venu et même s’il ne reste qu’un unique membre d’origine dans le groupe en la personne de l’infatigable David Blomqvist, il est fort à parier qu’on peut encore longtemps compter sur DISMEMBER pour répandre de par le monde le son de guitare magique qui a fait la réputation de la scène suédoise.

Il va sans dire que ce disque s’adresse principalement à la poignée d’irréductibles qui continuent de triper désespérément sur un style qui n’apporte plus rien de neuf depuis une quinzaine d’années. Enfin, « Dismember » est meilleur que le dernier ENTOMBED c’est déjà un critère d’intérêt indéniable et puis, il y a ce son de gratte, ces braillements de Matti… que du bonheur qui fait taper du pied et dévisser les têtes.


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 12783