Mon sang n’a fait qu’un tour lorsqu’au détour du forum un VSeur bien renseigné s’est fait l’écho de la naissance d’un nouveau ‘supergroupe’ de death à l’ancienne de l’autre côté de l’Atlantique. Or je découvrais alors que non seulement le nom la bestiole (DISMA) était un hommage à peine voilé aux vieux Finlandais grindcoreux de XYSMA mais qu'en plus Craig Pillard, le mythique chanteur plus caverneux que ta mère en slip devant Carrefour des deux premiers apocalyptiques albums d’INCANTATION, avait rejoint un line-up qui comptait déjà un autre ex-employé de John McEntee ainsi que deux membres de FUNEBRARUM. Autant vous le dire, je me suis donc fait instantanément pipi dessus. Nom de Zeus, on allait voir ce qu’on allait voir, JOB FOR A COWBOY et BETRAYING THE MARTYRS allaient bouffer leurs sèche-cheveux et prendre dans le cul une leçon cinglante de ‘vrai’ death-metal ! Et le pire, c’est exactement ce qui arrive…

Caverneux comme il faut et 200% analogue, ‘The Vault of Membros’ est une espèce de croisement entre l’INCANTATION de ‘Onwards to Golgotha’, le GRAVE des débuts et ABHORRENCE, la première incarnation sentant très fort des pieds d’AMORPHIS. Oui, du lourd de chez lourd. Autant donc vous dire que les guitares, accordées très bas et avec des cordes ressemblant sûrement à des câbles téléphoniques, semblent sortir ici du pire chaudron de l’Enfer, comme si elles ne voulaient pas être en reste par rapport à un Craig Pillard qui n’a perdu un gramme de sa capacité à aller chercher au plus profond de ses cordes vocales. Et surtout, par rapport aux multiples projets plus ou moins sérieux de death old-school avec lesquels je vous tartine régulièrement sur VS, leur énorme avantage était d’être un groupe à part entière et non pas juste un mec armé d’une boîte à rythme et de Pro-Tools. Ce qui fait que bien qu’assez crues, ces seize minutes sonnent paradoxalement très vivantes et fraîches, comme juste sorties de l’abattoir.

Le point d’orgue de cette boucherie old-schoolienne est le morceau-titre : dès l’intro morbide à la basse, on sent qu’on va se faire se faire joyeusement écrabouiller les roubignolles à coups de masse d’arme et ça ne rate pas : début quasi-doomesque des plus écrasants, puis accélération sauvage, chorus de guitare lead semblant sortir tout droit de ‘Into the Grave’ puis final dantesque à coups de rythmique de tank Panzer. Six minutes en plein cœur du siège de Stalingrad, avec ruines fumantes et plus âme qui vive au bout.

Le pire était que j’avais initialement l’impression que cette première démo trois titres (attention, pour l’instant uniquement disponible en format K7 avec pro-cover) souffrait juste un chouia de la comparaison avec le premier FUNEBRARUM, d’autant plus que le guitariste et compositeur principal (Darryl Kahan) des deux est le même. Mais après x écoutes très FORTES, et les regards affolés de mon entourage qui vont avec à force de me voir me chauffer casque sur les oreilles comme si je m’apprêtais à affronter seul les ‘All Blacks’ au grand complet, je ravale ce mini-bémol et je rends les armes face à cette attaque aussi barbare qu’anti-modernité : oui, DISMA m’a tuer.

Apparemment, le groupe bosse déjà sur un premier 45 tours et un album. Si c’est du niveau de ‘The Vault of Membros’, voire mieux, ce sera juste la total war dans votre stéréo. Pas de quartiers !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 4,5/5 | Nb de lectures : 11327