Ils sont trois. Trois irréductibles gaulois défendant le death-metal dans un pays régi par l’envahisseur black-metal. Trois groupes d’Oslo cernés par les pandas tristes qui ont pourtant décidé de ne pas faire comme tout le monde et qui, comme boostés par l’adversité, n’en ressortent aujourd’hui que plus tordus, atypiques et donc très bons. Le nom des coupables ? OBLITERATION, EXECRATION et DISKORD. Si le premier a eu droit à un peu plus d’exposition grâce à un premier album (‘Perpetual Decay’) sorti en 2007 sur feu TYRANT SYNDICATE (l’éphémère label de Fenriz et Nocturno Culto de DARKTHRONE) et est sur le point de sortir son nouveau skeud sur INDIE, les deux autres se sont faits hélas beaucoup plus discrets, handicapés par des labels véreux ou sans-le-sou. Mais l’heure de la revanche ta-ta-ta !
Enfin ce n’est pas non plus Byzance attention et avec une musique aussi bizarre, il y avait de toutes façons peu de chances que ROADRUNNER ou NUCLEAR BLAST mettent le nez dedans. Mais bon, alors que les deux albums d’EXECRATION sont toujours aussi difficiles à trouver qu’un militant du Front de Gauche à une manif’ du FN, son copain DISKORD voit lui, enfin, sa première expérimentation longue durée, sortie initialement en 2007, refaire surface. En espérant que derrière, ‘Dystopics’ (2011) ait droit au même traitement…
Histoire de ne pas fuir tout le monde tout de suite, disons que la base de ce power-trio est plutôt basique. On parle là d’un death-metal très old-school, j’irais même dire limite frustre. Les guitares ne sont que très rarement doublées, leur chanteur/batteur (et accessoirement patron de l’excellente distro DIY au nom sans équivoque ‘No Posers Please !’) a une voix ‘horrifique’ à la Killjoy de NECROPHAGIA ou Chris Reifert d’AUTOPSY mais après un gros rhume et la production est très analogue et crue. A priori, on pourrait donc croire qu’avec des éléments aussi basiques, leur musique l’est aussi. Grossière erreur petit padawan.
Ce qui chamboule les coucougnettes chez DISKORD, c’est que l’on a d’abord l’impression que ses trois zigotos n’en font qu’à leur tête. Le gratteux fait une chose, le bassiste (très présent dans le mix) une autre et le batteur, quant il ne beugle pas des textes sans queue ni tête sur, bah, je ne sais pas trop, une troisième. Et on n’est pas aidé par des morceaux refusant la facilité offerte par les structures traditionnelles avec un bon vieux refrain des bois par exemple. Sauf que le plus hasard est que pris individuellement, on se rend compte chaque conspirateur ne se lance pas non plus dans des trucs absolument imbitables. Mais voilà, c’est cette façon assez unique de coller tout cela ensemble, de faire semble t’il que tout soit légèrement décalé pour en accentuer l’étrangeté qui donne toute sa sève à ‘Doomscapes’ dissonant dans tous les sens.
Pour les plus lettrés, les seules références qui me viennent à l’esprit en fait seraient les géniaux et regrettés CADAVER époque ‘In Pains…’ qui s’amuseraient à faire du VOIVOD. Ou VIRUS qui, plutôt que de faire de la pop, aurait décidé de régresser à l’état animal après avoir trop écouté DEMILICH et ses riffs serpentins… A sa façon bien à lui, je dirais que ‘Doomscapes’ est un album vraiment original et surtout très psychédélique. Pas uniquement à cause de la couleur rose fluo (!) qui orne sa pochette ni de ce didgeridoo qui s’est tapé l’incruste dans l’excellent instrumental « Reptilian Ancestry » mais surtout parce que malgré sa parfois sécheresse qui en rebutera plus d’un, si l’on accepte de s’immerger dedans, nos sens en sont tous retournés.
Surtout qu’histoire de mettre les petits plats dans les grands, HELLTHRASHER a eu la bonne idée pour cette réédition de joindre un second CD bonus, en fait leur démo de 2003. Même si moins fou et plus conventionnel, le cadeau n’est pas si anodin que cela car en plus de durer plus de trente minutes, seuls trois de ces neuf morceaux ont été réenregistrés pour l’album qui a suivi.
Bref, si comme moi vous aviez raté ‘Doomscapes’ lors de son premier tour de piste, cette nouvelle séance est juste indispensable, à condition toute fois d’aimer son death à la fois cul-terreux et en même temps sous LSD.
Ma curiosité étant piqué au plus haut point, je m'en vais écouter ça...
*fais un tour sur youtube*
...Putain mais c'est génial ce truc!!!
Nespithe IP:88.179.76.127 Invité
Posté le: 09/10/2013 à 08h19 - (109429)
Pareil que mon voisin du dessus, excellente découverte.
cyril_glaume Membre enregistré
Posté le: 09/10/2013 à 11h41 - (109430)
Dire que ce CD traîne dans mes tiroirs et que je ne l'ai toujours pas vraiment écouté...
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 09/10/2013 à 14h41 - (109433)
Diskord, c'est énorme !!
catch33 IP:109.15.164.203 Invité
Posté le: 09/10/2013 à 18h35 - (109439)
Rien a voir avec la chro et désolé pour le hors sujet mais merci "Zoltar" pour la découverte Goatess que tu as chroniqué dans le Noise de cet été. Une pépite stoner, j'adore!!
krapo IP:194.199.4.203 Invité
Posté le: 10/10/2013 à 09h32 - (109443)
Par moments j'ai l'étrange impression d'entendre Robert Fripp jouer du death à l'ancienne. Validé!
WhiteNoise Membre enregistré
Posté le: 10/10/2013 à 17h09 - (109449)
Dernier album commandé ... J'attends de voir.
Mais celui-ci m'a bcp plu donc.... ;-)
Arnaud Membre enregistré
Posté le: 10/10/2013 à 18h30 - (109451)
Intéressant !
J'aime vraiment le côté foutraque (genre le premier album de ATHEIST) qui se dégage, ça semble bien riche et touffu comme j'aime.
A creuser au plus vite.
nocturnus1977 Membre enregistré
Posté le: 16/08/2014 à 08h45 - (113238)
J'ai immédiatement pensé à Cadaver, avec un soupçon d'Atheist, de Believer...en tout foufou évidemment...pas mal...
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Enfin ce n’est pas non plus Byzance attention et avec une musique aussi bizarre, il y avait de toutes façons peu de chances que ROADRUNNER ou NUCLEAR BLAST mettent le nez dedans. Mais bon, alors que les deux albums d’EXECRATION sont toujours aussi difficiles à trouver qu’un militant du Front de Gauche à une manif’ du FN, son copain DISKORD voit lui, enfin, sa première expérimentation longue durée, sortie initialement en 2007, refaire surface. En espérant que derrière, ‘Dystopics’ (2011) ait droit au même traitement…
Histoire de ne pas fuir tout le monde tout de suite, disons que la base de ce power-trio est plutôt basique. On parle là d’un death-metal très old-school, j’irais même dire limite frustre. Les guitares ne sont que très rarement doublées, leur chanteur/batteur (et accessoirement patron de l’excellente distro DIY au nom sans équivoque ‘No Posers Please !’) a une voix ‘horrifique’ à la Killjoy de NECROPHAGIA ou Chris Reifert d’AUTOPSY mais après un gros rhume et la production est très analogue et crue. A priori, on pourrait donc croire qu’avec des éléments aussi basiques, leur musique l’est aussi. Grossière erreur petit padawan.
Ce qui chamboule les coucougnettes chez DISKORD, c’est que l’on a d’abord l’impression que ses trois zigotos n’en font qu’à leur tête. Le gratteux fait une chose, le bassiste (très présent dans le mix) une autre et le batteur, quant il ne beugle pas des textes sans queue ni tête sur, bah, je ne sais pas trop, une troisième. Et on n’est pas aidé par des morceaux refusant la facilité offerte par les structures traditionnelles avec un bon vieux refrain des bois par exemple. Sauf que le plus hasard est que pris individuellement, on se rend compte chaque conspirateur ne se lance pas non plus dans des trucs absolument imbitables. Mais voilà, c’est cette façon assez unique de coller tout cela ensemble, de faire semble t’il que tout soit légèrement décalé pour en accentuer l’étrangeté qui donne toute sa sève à ‘Doomscapes’ dissonant dans tous les sens.
Pour les plus lettrés, les seules références qui me viennent à l’esprit en fait seraient les géniaux et regrettés CADAVER époque ‘In Pains…’ qui s’amuseraient à faire du VOIVOD. Ou VIRUS qui, plutôt que de faire de la pop, aurait décidé de régresser à l’état animal après avoir trop écouté DEMILICH et ses riffs serpentins… A sa façon bien à lui, je dirais que ‘Doomscapes’ est un album vraiment original et surtout très psychédélique. Pas uniquement à cause de la couleur rose fluo (!) qui orne sa pochette ni de ce didgeridoo qui s’est tapé l’incruste dans l’excellent instrumental « Reptilian Ancestry » mais surtout parce que malgré sa parfois sécheresse qui en rebutera plus d’un, si l’on accepte de s’immerger dedans, nos sens en sont tous retournés.
Surtout qu’histoire de mettre les petits plats dans les grands, HELLTHRASHER a eu la bonne idée pour cette réédition de joindre un second CD bonus, en fait leur démo de 2003. Même si moins fou et plus conventionnel, le cadeau n’est pas si anodin que cela car en plus de durer plus de trente minutes, seuls trois de ces neuf morceaux ont été réenregistrés pour l’album qui a suivi.
Bref, si comme moi vous aviez raté ‘Doomscapes’ lors de son premier tour de piste, cette nouvelle séance est juste indispensable, à condition toute fois d’aimer son death à la fois cul-terreux et en même temps sous LSD.
Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 17/20 | Nb de lectures : 12552