En provenance de Chicago, Disinter existe depuis 1990, et l’album que j’ai entre les mains est leur 4ème sortie (sans compter démos et compils diverses). Originellement engoncée dans un carcan thrash-death, leur musique se radicalise au fur et à mesure des années. L’avant dernier opus « Demonic Portraiture » m’avait assez plu avec son death lorgnant vers le black. Sur « As We Burn » cette évolution vers l’agressivité se fait de nouveau ressentir : une musique plus dense, plus compacte et plus incisive s’échappe des enceintes.
Cette galette se compose de 8 titres dont un repris en semi-acoustique. C’est relativement peu d’autant que les morceaux ne sont pas forcément très longs, mais la qualité de l’ensemble reste dans une bonne moyenne. Globalement rapides, on note cependant quelques titres plus lourds qui rendent cet opus assez varié au niveau des ambiances (« Black Seas of Infinity »). On ne retrouve plus de traces de death à la At The Gates. Par contre on croise au gré des titres quelques réminiscences de la scène suédoise des 90s (sur « Murals of Horror ») ou alors des riffs plus entraînants à la Soilent Green sur « As We Burn » par exemple. Mais il ne faut pas voir en ces 2 exemples une définition de la musique de Disinter. Celle-ci reste simple, voire catchy par moments. Peu d’arrangements, juste un mur de guitares posé sur une fondation puissante formée par la paire basse-batterie. Le son est bien gros comme il faut et on entend tout parfaitement, y compris la basse. Ainsi le jeu des musiciens, propre et bien en place, est bien mis en valeur. Là-dessus vient se greffer une voix relativement plaisante lorsqu’elle est utilisée façon death, mais carrément anodine lorsque les intonations se font black. Pour moi il s’agit d’un des points faibles de l’album (le deuxième étant la pochette, la plus ridicule que j’aie vue depuis longtemps). Ah tiens, tant que je suis dans les doléances, j’aurais préféré 2/3 titres supplémentaires en remplacement de la reprise acoustique du titre éponyme « As We Burn », qui s’il n’est pas si mal que cela en lui-même rompt l’unité de l’album. A part ces réserves, j’ai passé un agréable moment avec « As We Burn » qui gagne à être écouté plusieurs fois malgré sa simplicité (pour être honnête, j’ai eu du mal à appréhender ce disque au départ, que je trouvais d’un banal affligeant et j’étais bien parti pour une descente en flammes, ça m’apprendra à ne pas catégoriser un groupe à la première écoute). Si Disinter ne révolutionne rien, il s’applique toutefois à reproduire une musique puissante, sincère et efficace. L’amateur de death simple et direct s’y retrouvera sans problème ! Cet album pourrait aussi être une bonne introduction vers le metal extrême pour ceux qui ne savent pas par où commencer…




Rédigé par : Ocean? | 13/20 | Nb de lectures : 8392