Au cas où vous ne seriez pas au courant, United winds records est une ch’tite agence française qui a pour but de promouvoir les groupes au travers de compilations, split CDr ; une démarche noble, désintéressée, méritant louanges et l’introduction que vous êtes en train de lire.
United winds a eu la bonne idée de nous faire parvenir sa dernière décoction métallique avec ce CDr regroupant quatre formations plus ou moins connues.

On commence par les Teutons de DISINFECT qu’on ne croyait plus de ce monde depuis la sortie de « Beinspender », leur unique album, en 2001. Alors qu’on ne s’attendait pas à les voir sortir de ce coma prolongé, cette compil nous permet de renouer contact avec le death aromatisé grind des Germains. Ils nous proposent d’ailleurs ici trois nouveaux titres qui figureront probablement sur l’album « Scream of pleasure » qu’ils promettent pour 2008. Au programme, du gros death metal bien heavy avec les ch’tites accélérations qui font du bien et surtout un chant absolument monstrueux. C’est suffisamment gras et varié pour susciter l’intérêt mais l’absence de prod rend l’écoute un peu laborieuse à la longue. Le souffle de la distorsion et le chant surmixé ont la fâcheuse tendance à bouffer littéralement les guitares. Le résultat est indécrottablement brouillon mais sera très probablement bien supérieur sur l’album à venir. On va donc guetter ça de pied ferme.
3/5
http://www.myspace.com/disinfectdeathmetal


On change de continent avec les Ricains SPLATTER DAY SAINTS qui font figure de joyeux lurons sur cette galette. A la première écoute, on reste franchement perplexe face au métal déjanté et presque exclusivement instrumental mais on arrive à trouver la chose plaisante assez rapidement. Il faut bien préciser que si les membres de SPLATTER DAY SAINTS ne se prennent pas au sérieux et utilisent un peu tout ce qui leur passe sous la main pour accommoder leur métal barré. Du kazoo, au pipeau à coulisse en passant par le saxo, le trombone, la trompette ou la flatulence intempestive, tout est bon à prendre pour dérouter l’auditeur. A croire que le soleil du Nevada a cogné trop fort sur leur tronches dérangées. Le résultat final ne semble régi par aucune logique si ce n’est celle de bien se marrer et de surprendre. On appréciera le fait que les titres soient concis et qu’ils présentent des interludes le plus souvent inattendus qui leur confèrent des airs d’improvisations. Le plus cocasse c’est que ce gros délire n’est pas conçu pour dissimuler quelques lacunes techniques. On sent bien que nos gugusses ne sont pas des manches quand ils nous gratifient de plans plus jazzy ou chaotiques. Difficile d’en savoir plus sur ce gros délire vu l’anorexie d’informations disponibles sur le net mais comme je suis un type têtu, j’ai réussi à retrouver la trace de ces deux énergumènes dans BLORGALAKT et BROKEN SALVATION, deux autres formations locales. Ça nous fait une belle jambe mais on sait, au moins, qu’ils n’en sont pas à leur premier méfait.
3,25/5
http://www.myspace.com/splatterdaysaints

On passe ensuite aux Français de ROTTING FAITH que nous avions pu découvrir en première partie parisienne des concerts de GOD DETHRONED et SADUS, une paire d’années en arrière (quel mémoire ce Tonton quand même !) Après une unique démo qui commence à dater, il était temps que le groupe d’Alençon (comme United Winds rec d’ailleurs) se réveille et refasse parler de lui. On les retrouve donc fidèles à leur ligne de conduite musicale à la croisée du death et du grind avec quelques réminiscences black, thrash voire même hardcore. Les nouveaux titres sont assez directs tout en laissant toujours une petite place à quelques fioritures plus subtiles histoire de montrer qu’ils ne sont pas que des sauvages. De loin le groupe le plus convaincant de cette compil même si certains points, comme le chant ou l’enchaînement de certains passages qui arrivent comme un cheveu sur la soupe, restent perfectibles. Un nouvel enregistrement est annoncé pour bientôt. Ça sera peut-être l’occasion pour le groupe de percer véritablement plutôt que de faire stagner dans les profondeur de l’underground hexagonal.
Hauts les cœurs !!!
3,5/5
http://www.myspace.com/rottingfaith

On termine enfin par un autre groupe ricain et pas des moindres puisqu’il s’agit de SATHANAS. Oui, moi aussi j’ai cru à un homonyme du fameux trio de Pittsburgh avant de me rendre compte qu’il s’agissait bien de ces derniers. Réputés autant pour leur statut de vétérans satanistes autant que pour l’inégalité de leurs albums, de par sa réputation, SATHANAS fait un peu figure d’intrus dans ce CDr orienté vers la promotion. On ne manquera pas de remarquer qu’ils ne se sont pas trop foulés dans le cas présent en fournissant trois titres déjà anciens « The winds of Apocalypse », « As the angel fall » et « March through fire » tirés des albums « Thy Dark Heavens » et « Hex Nefarious » ce qui explique de cruelles différences de production d’un titre à l’autre. SATHANAS nous balance donc pour la énième fois son death metal pantouflard qu’on pourrait rétribuer à du sous-ACHERON basique et tout juste efficace. Alors que d’autres groupes arrivent à nous botter le fion avec des albums bourrés de clichés et de riffs déjà entendus, SATHANAS se cantonne dans un rôle de somnifère souvent efficace d’ailleurs et depuis le temps que ça dure, on ne peut plus parler de naïveté mais d’entêtement dans leur cas. Un groupe exclusivement réservé aux amateurs (s’il en reste).
2/5
http://www.myspace.com/sathanasmetal


Rédigé par : Tonton | 12,25/20 (la faute à SATHANAS qui plombe la note) | Nb de lectures : 10953