Pour nos jeunes lecteurs qui débarqueraient sur la planète métal depuis peu, quelques explications s'imposent : Les autrichiens de Disharmonic Orchestra dont la carrière est en veilleuse depuis un bon bout de temps étaient au début des années 90 avec Pungent Stench et quelques autres les architectes d'une musique dérangeante, tordue souvent axée sur des concepts burlesques hors de tout concept traditionnel. Leurs chefs-d'oeuvre absolus se nomment "expositionprophylaxe" ou "not to be undimensional conscious" et on prédisait alors un grand avenir à cet orchestre si talentueux. Pourtant en 1994 après un "pleasuredome" un peu inégal, leur carrière s'est subitement gelée. Ce n'est qu'en l'an 2000 avec la réédition de "expositionprophylaxe" qu'on pouvait espérer un retour de ces thrasheurs hallucinés. Voici donc un nouvel album et je pensais que 8 ans de gestation pouvaient ne donner qu'une nouvelle merveille. Si leur musique est toujours un subtil mélange d'agressivité et de rythmiques groovys et sautillantes, j'ai en permanence l'impression qu'il manque quelque chose sur ce disque. Est-ce la faute à des guitares pas assez puissantes ? A un vocaliste qui ne privilégie pas vraiment les mélodies pour brailler comme un harcoreux la plupart du temps ? A un manque de cohérence entre les diverses parties d'un morceau ? Franchement, je n'en sais pas grand chose. Ce disque est truffé de bonnes intentions mais on a vraiment l'impression qu'ils n'ont pas su les exploiter comme il aurait fallu. Ce sont d'ailleurs les titres instrumentaux qui s'avèrent être les plus agréables car ce sont les seuls à véritablement créer une osmose entre le métal, les rythmiques hiphopisantes et les arrangements électroniques. Si "pain of existence" lorgne plus sur la première époque des Disharmoniques et si "dual peepholes" est bien efficace avec sa rythmique rapide, les autres titres sonnent trop souvent comme du Faith No More des pauvres et ce ne sont pas les refrains souvent tordus à l'extrème qui risquent de rehausser le niveau. Ce disque pèche surtout par un manque d'agressivité flagrant et si quelques bonnes idées figurent au programme, l'auditeur attentif attendra beaucoup plus d'un groupe autrefois si original et décalé. Il faut vraiment croire que prendre de l'âge fait peut-être gagner en sagesse mais la fougue n'est décidemment plus là. L'orchestre n'est plus aussi disharmonique que je l'aurais voulu. Mais pour remédier à celà, il aurait fallu arrêter de vieillir. Dommage.



Rédigé par : Loufi | 10/20 | Nb de lectures : 6888