DISCLOSER nous vient de Saint-Nazaire et officie dans un metal/rock-fusion fleurant bon la fin des 90’s. Formé depuis septembre 2009, le groupe nous sort en ce doux automne 2011 son premier album, T.O.Y TV, qui succède à leur unique 3 titres autoproduit sorti en décembre 2009.

Nous avons là un bon disque mélangeant tout ce qui a pu sortir fin 90’s/début 2000 en terme de métal/rock ricain. La musique des DISCLOSER est très proche de ce que proposent (ou proposaient) SYSTEM OF A DOWN, INCUBUS, voire TOOL pour le côté planant, avec quelques touches rock grungy façon PEARL JAM sur certains titres. Plutôt pas mauvais comme influences en soi, si on apprécie ces styles bien évidemment. D’autant que le groupe maîtrise bien son répertoire et présente un très bon niveau musical. Mais là où le bât blesse, c’est que l’impression de « décalquage » est un chouïa trop présente. Il suffit d’écouter le chant de Kriss, qui pourrait allègrement remplacer Serj Tankian des SYSTEM OF A DOWN si la place était vacante. Son timbre est quasiment le même, à quelques variations près. Le reste du groupe n’est pas en reste, et nous envoie un jeu influencé par la fusion de groupes tel qu’INCUBUS, période S.C.I.E.N.C.E, ce qui est plutôt un gage de qualité. Mais voyons ce que T.O.Y. TV a dans les tripes malgré tout.

Get Away, titre mélodique et punchy, débute l’album et pose là les bases. Le refrain déboîte bien et la basse y est très présente, avec une mélodie de gratte très plaisante et entêtante. Let's Go tend plus vers le néo metal, avec ses guitares lourdes, ses cassures rythmiques et son jeu de basse slapisante d’un fort beau gabarit. Un titre très conventionnel, qui nous renvoie direct à l’époque où KORN débarquait dans les charts. Political quant à lui est sûrement le titre le plus SYSTEM OF A DOWNesque de l’album, se partagent moments calmes et parties plus couillues dans une ambiance un brin orientale qui n’est point déplaisante. Quelques notes façon reggae viennent clore le titre avec l’ajout de quelques cuivres. On passe ensuite par le gros rock US façon NICKELBACK avec Nicole’s Back, comme son jeu de mot l’indique. Des grattes tranquilles mais couillues sur le refrain se partagent la tâche entre un harmonica et un peu de piano-bar pour l’ambiance. On peut dire que le pastiche est parfait. Retour du côté de SYSTEM OF A DOWN avec On My Way Home. Un titre qui aurait pu apparaître sur l’éponyme des Américano-Arméniens, pour sûr. DISCLOSER nous offre ensuite une bien jolie (mais trop courte) ballade, avec le titre Insomnia, qui apaise un peu tout ce remue-ménage. Les influences TOOLienne du groupe déboulent sur Cold. Titre à l’ambiance bien pesante et torturée qui n’est pas pour nous déplaire si on est fan de la bande à Maynard James Keenan. On passe un peu sur Together, morceau assez similaire à Cold, quoiqu’un peu plus vénère tout de même, et qui passe comme une lettre à la poste. Le groupe reprend un peu du poil de la bête sur les titres Father, Angry Earth et Television en nous envoyant des morceaux bien péchus et groovy comme il faut. L’album se termine par Jails & Bounds, titre lancinant et bien lourd.

Voilà, T.O.Y. TV est un bon premier album, assez bien produit (il manque juste un peu de patate sur la batterie à mon goût) et bien exécuté. Il ravira les fans de métal/rock façon fin des 90’s tant les influences sont ancrées dans cette période. Malheureusement, ces influ’ sont beaucoup trop présentes, ce qui fait que la musique des DISCLOSER n’a pas un brin de personnalité et c’est assez dommage vu que les gars gèrent bien. Pour une prochaine fois peut-être ? Je l’espère en tout cas.


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 10/20 | Nb de lectures : 11871