Un beau jour, ou peut-être une nuit, près d'un lac, je m'étais endormi. Quand soudain semblant crever le ciel et venant de nulle part... mon facteur sonna: tiens! un colis. Oublions Barbara, saluons la barbarie! L'enveloppe de l'homme de lettres contenait un disque de DISASTER... Hmmm... mouais, connais pô. Première écoute: la grosse mornifle. Et puis, le déclic: DISASTER!!! Mais oui!!! Leur première démo – "Decline Of humanity" – était déjà remarquable, ce premier album est encore meilleur! Grosse surprise pour un débauche de Brutal Death Metal lézardé de touches Grindy... Du bonheur à tartiner!

La grosse artillerie est donc lâchée pour ratatiner tout ce qui bouge. DISASTER démoule un fabuleux et monumental Brutal typé US teinté de Grind Core furibard propre à décorner tous les cocus du pays. Si l'influence Grind est plus ténue, la touche US est, quant à elle flagrante. Dès l'incipit on sait que DISASTER a été bercé par l'armada composé de DEVOURMENT, PROPHECY, FLESHGRIND et d'autres joyeux tels que BEHEADED ou INTERNAL SUFFERING. Brutal jusqu'au bout des orteils, DISASTER met tout le monde d'accord (même les plus cons, si si!) grâce à une sauvagerie et une intensité que l'on ne trouve que dans les régions les plus reculées de la scène colombienne. Blasts, reblasts, surblasts, vocaux caverneux proches de DISAVOWED, groove dantesque et quelques rares atomes plus empesés à la DYING FETUS qui sonnent le glas de vos cervicales, telle est la première partie du menu de "The Battle Escalates".

Sceptiques, vous grommelez Mouais, du sous-clone de la scène US... top moumoute... Et c'est là que je vous tranche la langue pour souligner toute l'originalité de DISASTER qui ignore les plans beatdown/slammosh et autres ralentissements de mauvais aloi. DISASTER ne faiblit jamais, la rapidité est au cœur du groupe qui offre un album épatant, étouffant et idéalement maîtrisé. Pas de pompage juste une forte personnalité qui s'imprime dans les moindres recoins des onze chansons de "The Battle Escalates". On reste bouche bée car la musique passablement brutale sait dégager une atmosphère bien particulière. Loin de l'atmosphère huileuse et moite du "Tegzass", la rondelle est habitée d'un caractère froid, morbide si bien que j'exhume le spectre de AGIEL pour tenter de me faire piger. On est conquis, d'autant plus qu'un petit feeling "mélodieux" proche du premier KRONOS transpire ici et là.
En clair: "Hé bah ça mon p'tit pote, c'est du costaud qui va t'arracher le groin pire que du tabasco dans tes Miel Pops!"

En tendant un minimum les feuilles, on constate de DISASTER est imbibé du Grind Core de INHUME, BLOCKHEADS et des premiers COLLISION. Cette fine couche de nappage donne et rajoute à l'ensemble une saveur bien sauvage, une authenticité, une urgence qui se renouvelle et s'amplifie au fil des écoutes.
Pas de grâce, pas de pitié.

Maintenant j'aborde un thème peu commun à mes kros: les paroles. Point d'équarrissage à la pelleteuse ni de coloscopie à la longue-vue; les thèmes abordés sont illustrés de textes en français (et oui ma bonne dame) fort bien ficelés sans les artifices d'une littérature baveuse ni les leçons de morale démago. Sujets variés, actuels, traités de façon limpide qui donnera quelques aphtes aux chie-la-graisse qui pensent en fonction des flatulences télévisées de TF1... Ooops! Pas de polémique!

La toute première prod' de Rewolucja est donc une pure réussite que le fan de Brutal Death se doit sinon d'acclamer, de découvrir. Un premier album excellent qui possède tout pour se hisser au rang des "gros". Musique, prod, ambiance, originalité, impact et puissance en béton armé triple épaisseur.
Que peut-on ajouter à part un "buy or die!"


Rédigé par : Cobra Commander | 17.5/20 | Nb de lectures : 14883