Il y a des disques comme ça qui ne disent rien qui vaillent, ceux-là même qu'on sort en dernier de son petit monticule de promos, tout ça car le nom vous est inconnu, ou car la pochette cliché et hideuse n'est franchement pas engageante... Bref, ça sentait le roussi pour ce premier album des Américains de DIRTY RIG, jusqu'au moment où, professionalisme oblige, on va poser un oeil sur le site officiel du groupe et qu'on comprend pourquoi cette voix ne nous est pas inconnue. Kory Clarke, ça ne vous rappelle rien? Mais bien sûr, WARRIOR SOUL évidemment, groupe qui a connu son petit succès dans la première moitié des années 90, avec notamment un passage remarqué à Donington lors de ce qui s'appelait encore les Monsters of rock.

Voici donc, après quelques galères (esprit rock 'n roll oblige), le premier véritable album de DIRTY RIG, groupe de glam/rock/metal à gros riffs grassouillets (un pléonasme?) typiquement ricain. On commence par un "Suck it" au groove contagieux, mené par la voix bien éraillée du sieur Kory. Premier constat, l'âge (couplé à la clope et au Jack Daniels) a fait perdre pas mal de finesse au Sieur Clarke, ce qui ne dessert en rien la musique, bien plus directe et lourde que celle de son groupe précédent.

Au fil de cet album, on pense volontiers à MOTLEY CRUE ("Drunk again", "Dogs", "Rock did it") par le côté très positif et festif, qui donne envie d'appeler votre bande de potes afin de retourner votre appartement, ou encore d'assister à quelques stipteases en compagnie de vos copains motards. Bon, rien de bien exceptionnel non plus, mais tout cela se laisse écouter facilement. Encore plus si, comme pour moi aujourd'hui, vous faites tourner cette galette par un soleil radieux.

Le combo sait également prendre une tournure plus Stoner, comme sur "Just a star", aux guitares tout droit sorties des seventies, ou lorgner sur AEROSMITH sur un titre comme "Cities", seule petite demi ballade du disque. Mais la bande à Kory n'évite pas le faux pas, j'en voudrais pour exemple flagrant l'infinie platitude d'un "Hot porno star" raté, ou de "If you say kay".

Attention, les mecs savent jouer, sensation confirmée par les nombreux soli émaillant l'album, comme celui illuminant "Throw down". Le groupe se permet même de cloturer ce "Rock did it" avec un titre de métal à la PANTERA ("Pennsyltucky"), pas franchement réussi, mais qui a le mérite de dénoter et d'offrir une saveur différente de ce que le combo nous a servi durant les quarante minutes précédentes.

En conclusion, cette galette (qui aurait peut-être ravi notre ami Shaka), reste "seulement" un gentil manifeste de rock graisseux qui, même si il ne fera pas baisser le slip à mémé, vous fera passer un agréable moment lors de vos barbecues d'été.


Rédigé par : Thortyr | 12/20 | Nb de lectures : 11373