Derrière ce nom étrange (et cette pochette encore plus étrange) se cache le nouveau groupe de Morfeus suite au split de LIMBONIC ART. Ce split n'a d'ailleurs pas été une mauvaise chose car la dernière oeuvre du groupe était vraiment dépourvue du moindre intérêt. Le père Morfeus tient ici de bête à tout faire et un certain Stian Thunderforce s'est installé derrière les fûts. Les vocaux sont assurés par Nesmoth de ARCH NEMESIS et ça m'a déjà rassuré car l'intéressé est réellement un bon chanteur qui n'officie absolument pas dans un registre "je braille comme une poule qu'on encule". Ses parties, très souvent claires et proches du heavy desservent une musique complexe, arrangée, moderne et assez difficile d'approche. Une grosse adjonction d'électro a été faite dans un heavy-black symphonique tarabiscoté et les différents morceaux recèlent de multiples chausse-trappes, de fausses pistes, de breaks impromptus et d'envolées typiquement heavy. Pourtant certains morceaux ont un potentiel émotionnel évident comme l'excellent "In a dreamlike state of mind" qui justifie à lui tout seul l'achat de l'album. L'introductif "Reaping the world winds" présente une stucture progressive intéressante, "Dimension 6" double sa rythmique avec des beats techno, "The third generation armageddon" présente des vocaux complètement heavy et un piano redondant vient se greffer à des gros riffs, "Betrayer" offre une structure plus conventionnele mais, une fois de plus, les vocaux de Nesmoth rehaussent l'intérêt du titre, "With an overdose of ecstasy" est dôté d'un joli refrain mais se retrouve un peu submergé par les claviers, "Paint me someone bleach" ralentit le tempo pendant que "Mirrorheart" bénéficie d'un soutien féminin pour les vocaux et de quelques choeurs sympas, "The Dawn" est un terrain d'investigations idéal pour Morfeus qui se livre à quelques expérimentations typiquement cybernétiques. Vous aurez bien compris que "Reaping the world winds" est une galette extrêmement chargée et variée, qui nécessitera une attention plus que soutenue lors de son écoute. Elle peut constituer une alternative intéressante aux déçus du dernier THE KOVENANT (je n'en fais pas partie...) par son côté plus sombre et peut-être plus plus proche de la scène extrême. Heureusement que la production est exemplaire de clarté, car le nombre d'éléments superposés simultanément au sein d'un même titre est souvent conséquent et une légère impression de fouillis peut apparaître lors des premières écoutes. Pourtant, ça s'amenuise au fil du temps et on découvre un premier disque très bien fait, riche en émotions et en musicalité et que tous les anciens fans de LIMBONIC ART se devront d'essayer. A part le côté symphonique, ils ne retrouveront pas grand chose de leur ancien groupe mais le talent est resté, et c'est bien l'essentiel. Si vous êtes fans de musique carrée, millimétrée et de beuglements typiquement black, allez voir ailleurs. Je m'étais juré de ne plus trop mettre de bonnes notes mais DIMENSION F3H est dans la bonne charrette, celles des productions de qualité qui nous inondent depuis le début de l'année à notre plus grand bonheur. A essayer.


Rédigé par : Loufi | 15,5/20 | Nb de lectures : 8233