Sept ans. Il aura fallu sept ans à Richard Lederer (également connu sous le pseudonyme de Protector au sein du plus célèbre de ses autres projets, SUMMONING) pour se décider à sortir un nouvel album de DIE VERBANNTEN KINDER EVA'S (DVKE pour les intimes).

Richard qui use les chanteuses aussi vite que les rasoirs (les Protector de Wilkinson, bien sûr...), travaille une fois de plus avec une nouvelle partenaire sur ce quatrième album. Après avoir dû renoncer à tout espoir de collaboration avec Tania Borsky, responsable du chant sur "In Darkness Let Me Dwell", il a un moment espéré pouvoir travailler avec une chanteuse turque mais cette expérience ne fut pas non plus fructueuse. Tous ces revers expliquent en grande partie, la longue période qui séparent "Dusk and Void Became Alive" de son prédécesseur. Finalement, il est entré en contact avec "Lady of Carnage" une chanteuse grecque fan de DVKE qui s'est avérée pouvoir chanter sans le moindre problème les titres composés par Richard. Après un rapide essai, elle est venue à Vienne où elle a mis en boîte tous les titres de ce nouvel album en seulement trois jours. En fait de carnage, la lady, de son vrai nom Christina Kroustali, se révèle être la perle rare que Richard Lederer a bien longtemps cherchée.

Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, DVKE est un projet orchestral sobre et dépouillé qui préfère se concentrer sur des ambiances sombres plutôt que sur des structures complexes. Richard Lederer n'a pas vraiment changé la recette qu'il appliquait sur "In darkness let me dwell", le dernier opus du projet, je dirais juste qu'il l'a peut-être un peu allégée, histoire de rendre sa musique plus facile d'accès. Je n'ai en tout cas pour ma part pas eu le moindre mal à "rentrer" dans cet album.

Certains morceaux sont simplement constitués de piano et du chant de Christina Kroustali, tel par exemple "Mistrust". D'autres laissent un peu plus de place à des parties symphoniques, à des harmonies vocales ("Winters Night") ou encore à des passages martiaux ("Winters Night" encore). Richard fait encore quelques incursions derrière le micro, venant mêler sa voix à celle de sa partenaire. Je ne suis pour ma part pas vraiment convaincu du résultat ("Unquiet thoughts", "cease to breath") car il faut bien admettre que Richard n'est pas vraiment un chanteur et qu'il n'a pas le même niveau que Christina Kroustali.

L'ensemble demeure toujours assez lent et macabre mais les morceaux se révèlent assez variés et les mélodies assez accrocheuses pour que l'auditeur n'éprouve le moindre ennui à l'écoute de cet album et même ait envie de revenir goûter à cette alchimie hypnotique. C'est loin d'être le cas avec tous les albums de dark orchestral qui sont souvent très bien exécutés et produits mais qui ont du mal à captiver l'auditeur, ce n'est pas le cas ici, cet album n'apporte certes rien de nouveau au genre mais remplit parfaitement son contrat. L'attente n'aura pas été vaine.


Rédigé par : Sheb | 15/20 | Nb de lectures : 12688