Die On Monday est un groupe qui a vu le jour en avril 2007. Cette bande de joyeux trublions est composé de plusieurs musiciens déjà connus et expérimentés… jugez plutôt : Ben (ex guitariste de chez Aqme), Toni Rizotti (Enhancer), Guillaume Brouzes (ex batteur de chez Comity) et Vincent Mercier (Vegastar).

« La France aussi a son super groupe » est la phrase mise en avant dans la communication du combo. En ces temps où les groupes constitués de musiciens renommés sont de plus en plus nombreux, c’est clair que les gars cherchent le buzz. Ne soyons pas trop sévères néanmoins car ce n’est pas forcément le groupe qui a choisi cette « accroche ».

En ce qui me concerne, « Super groupe » cela ne veut pas forcément dire grand-chose. La question serait plutôt de savoir si le groupe a écrit de « super chansons ».
Ce premier album sorti chez XIII bis records/Sony Music a été enregistré chez la perfide Albion dans les petits studios underground d’Abbey Road, masterisé par un illustre inconnu, Steve Rooke, qui a travaillé avec des petits groupes comme Killing Joke et In Flames… et le tout mixé par Fred Dusquene.
Ajouté à cela un design soigné avec une image assez originale qui se reconnaît très vite, et vous obtenez un package abouti, calibré pour faire mal.
Vous l’aurez compris, DOM n’y a pas été avec le dos de la cuillère et a déjà misé gros sur ce premier opus.
Au départ, les gus ont voulu satisfaire leurs envies de grunge, de stoner et de metal estampillé « golden age » type Black Sab ou Led Zep.

N’ayant visiblement pas eu la possibilité de le faire dans leurs groupes respectifs, les quatre musiciens se sont donc créé une nouvelle identité musicale avec ce nouveau projet. Voyons donc si ce chat noir est un petit minou fragile ou un gros matou (un « crup » comme on dit chez moi) qui sent la forêt et a le poil tout collé.
Premier constat, bien que le groupe ait des influences plutôt lourdes et cradingues et bien que le son ait été très travaillé, on ne ressent pas vraiment le côté abrasif, bordélique et si délicieusement borderline des productions « in you face ». Le son est clean, très bien produit et massif. Malheureusement il est un poil trop propre et au lieu de mettre des mandales avec des mains bien calleuses, les DOM gardent leurs gants et mettent donc un certains temps avant de faire des bleus. Quand on regarde combien de temps mettent certains groupes de ce style à trouver leur son, on comprend que ce n’est pas facile de faire du lourd sans que cela sonne trop métal.
Black Sabbath avait un son cradingue et spacial, Down puisse dans les tréfonds du Mississipi son identité sonore et les Queens Of The Stone Age gardent le secret de leurs bidouillages comme d’autres gardent la recette du Nutella. Die On Monday fait du gros grain bien lourd mais le tout manque d’attaque et gagnerait à se laisser pousser les poils. Tout ceux qui ont fait un peu de musique savent que se trouver un son, c’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît.
Mais le son n’est pas l’unique force d’un groupe, encore faut-il qu’il sache jouer et écrire des chansons.
Le groupe sait jouer, ça chante juste et c’est carré il y a pas de problème.
Par contre pour le côté sauvage comme vous vous en doutez, il faudra repasser malgré quelques passages accélérés et quelques excursions chez les hurlements.

En ce qui concerne les chansons, il y a clairement de bonnes idées de compositions. L’album est assez court, plutôt homogène et ne tombe pas dans le piège des petites longueurs. Plusieurs chansons se hissent au-dessus des autres à l’image du très bon « Black Cat » qui ouvre l’album avec une intro au piano bluesy et envoûtante enchaînant sur un titre mid tempo bien ficelé. On remarque aussi « I don’t Belong » qui séduit par sa simplicité, « Femme Fatale » et son côté pop bien sympa et « These hands » qui sonne comme une bonne vieille complainte américaine qui vire à la tragédie « noise » quand le groupe décide d’enfermer son tempérament timoré au placard.
Car si ce disque est séduisant de bout en bout, on regrette qu’il sente un peu trop la bande F.M. On a l’impression que le groupe n’y a pas été à fond et aurait pu faire plus fort. Bien qu’il y ait des touches pop dans les vocaux et les arrangements, ce n’est pas gênant dans la mesure où cela s’imbrique bien avec tout le reste. Mais on a l’impression parfois que c’est un groupe de pop qui essaye de jouer du metal plutôt que l’inverse… et pourtant les boys ont toujours joué du rock. DOM est donc le frère modèle de Bukowski, Mudweiser et de Bud Spencer Clout’s. On va dire que dans la famille, DOM est celui qui passe le plus de temps à calculer les conneries qu’il va faire quand les autres foncent sans trop réfléchir.

Attention graisseuses et graisseux pas de méprises, car le disque sonne quand même très bien et s’écoute très facilement. Le groupe a bien travaillé et même s'il a envie de séduire, il ne se fout pas de la gueule du monde.
Au final cet album séduira les amateurs de musique crémeuse et veloutée aussi sûrement que les chats aiment le lait. Pour les félins qui apprécient de pimenter leurs menus, même si pour cela ils doivent friser l’indigestion, va falloir repartir en chasse.


Rédigé par : pamalach | / | Nb de lectures : 13340