Dies Ater est un groupe, allemand de son état, qui proposait jusqu'à présent un métal à consonance black. L'album "Chanting Evil", édité en 2001, fait partie de ces galettes intéressantes sur lesquelles il est difficile de coller une étiquette. La musique tape à pas mal de portes mais sait rester originale et captivante. Difficile pour ce groupe protéiforme de se cantonner à distiller le même style musical au fil des années. Voila donc nos Berlinois partis dans un voyage loin des rives du black, comme sût le faire Ulver à une époque. A la différence des norvégiens, Dies Ater ne s'est pas tourné vers des sonorités électroniques. Le groupe a effectué un virage très net vers le gothique, style déjà présent par petites touches sur "Chanting Evil".
Le MCD 4 titres intitulé "Out of the Dark" commence ainsi par une reprise éponyme du titre de Falco (un chanteur de rock autrichien, hé oui). Cette entrée en matière n'a rien à voir avec le métal extrême. De là à penser que le "dark" dont Dies Ater est "out" représente la communauté du black métal, il n'y a qu'un pas. Sur "Death to Last", le groupe propose un titre de métal gothique dans la lignée des premiers Evereve, en moins dépressif. C'est très mélodique et pas avare de riffs qui trottent dans la tête toute la journée. Les ambiances varient tout au long des 6 minutes du morceau. Cette compo parait mieux maîtrisée, plus aboutie que les titres de "Chanting Evil". En tout cas, elle augure du meilleur pour la suite du MCD. Hélas, le troisième titre "Ewiges Eis" est un morceau court, à l'intérêt plus limité. Il est aussi dynamique que le plus lent Paradise Lost sur "Draconian Times" et la mélodie lorgne d'ailleurs du côté de nos joyeux anglais. Le dernier titre est tout simplement un ré-enregistrement de l'excellent "Dethrone the weak Mortality" de l'album "Chanting Evil". Si une autre dimension est donnée à l'original, notamment par la qualité de la production d'Andy Classen (Tankard, Dew Scented, Krisiun), cela n'apaise pas la soif de riffs frais.
Les teutons "semblent" avoir trouvé leur voie (pour l'instant). Le groupe compose un métal gothique bien plus inspiré que leurs velléités black, même s'il est difficile de juger sur si peu. Mais ce MCD ne nous propose qu'un seul véritable titre du Dies Ater 2004. Je reste donc totalement sur ma faim, en attente d'une sortie digne de ce nom. Le sentiment de frustration est d'autant plus fort que la qualité est là, en doses homéopathiques. De quoi ronger son frein jusqu'au prochain album...


Rédigé par : Prince de Lu | 06/10 | Nb de lectures : 9589