DIAMOND PLATE - Generation Why ? (Earache/PIAS) - 27/09/2011 @ 08h12
Si vous additionnez Earache + thrash metal + jeunes minots, vous obtiendrez sûrement un nouveau groupe de thrash old school avec des musiciens dont la moyenne d'âge dépasse de peu les 20 ans et qui par conséquence se retrouve signé sur le label américain Earache Records; cependant, si les mecs de Diamond Plate ne sont pas très vieux, ils ne pratiquent pas vraiment un thrash 'revival' qui sent fort les années 80 (comme peuvent le faire les groupes Havok, Bonded By Blood, Warbringer aussi issus de la scène metal de Chicago). D'une part, le groupe s'inscrit dans une volonté de sonner moderne (la production est ici contemporaine) et différemment de tous ces 'covers-bands' de Slayer, Exodus et compagnies (je grossis les termes exprès hein !). D'autre part, Diamond Plate si il sonne avant tout thrash, laisse filtrer une influence hardcore, à petite dose dans le propos instrumental, mais à plus grande échelle pour ce qui est des vocaux: ces derniers assurés par le bassiste Jon Macak ont beaucoup de chances de faire fuir les amoureux de voix puissantes et hargneuses. Non pas que notre ami Jon ne fasse pas preuve de puissance, c'est surtout que son chant est très écorché et criard (un peu strident aussi) et sonne de manière tout le temps identique. Pour le moins difficile à encaisser durant 50 minutes par conséquence. N'espérez donc pas le nouveau Petrozza, Angelripper ou Araya, avec Diamond Plate, c'est davantage à des chanteurs de hardcore qu'il faudra penser (bien que tout les chanteurs de hardcore ne chantent pas comme ça non plus !).

Avec un chant moins monotone et plus 'thrash', ce «Generation Why?» était destiné à être vraiment excellent. Car exceptée cette voix parfois difficilement supportable, on a droit à un très bon récital de riffs coriaces et violents et des rythmiques soutenues comme il se doit par le batteur. Description très classique de la chose, mais Diamond Plate on peut dire, ne fait pas dans l'originalité. Quitte d'ailleurs à un peu se répéter dans ses structures, comme avec ce lead qui accompagne les refrains du titre éponyme et du morceau 'Fool's Paradise'; autant ça fonctionne et fait du bien au premier, autant le second ne sert qu'à faire répétition. Sur 'At the Mountains of Madness', c'est un refrain trop simpliste et basique qui laisse de marbre. Qui plus est pour ce titre, Diamond Plate ne s'est pas vraiment foulé pour les textes, pondant seulement 2 micros-couplets... on pourra en tirer comme avantage d'avoir moins de chant et des instruments qui à l'inverse s'expriment plus, tout comme d'ailleurs sur l'instrumental 'More than Words' qui s'il n'est pas un des grands moments de l'album, permet à l'auditeur de souffler et à la basse de prendre du galon.

Enfin s'il y a bien un titre qui s'impose comme étant le meilleur moment de l'album, c'est sans conteste le dénommé 'Relativity' qui va s'étaler sur 6min30. Ce titre est le croisement parfait entre un Kreator et un Slayer, avec un petit dosage de sons hardcore; ça tabasse 'proprement' mais d'une manière terriblement efficace (ce qui est quand même souvent le cas sur cet album, mais c'est surtout ici qu'on atteint des sommets) avec en prime des soli splendides, aussi rapidement exécutés que joués avec clarté, tel ceux qui alimentent les albums de Megadeth. Un super titre, varié et dévastateur. Bien évidemment le reste de l'album n'est pas en rade pour ça, je pense notamment aux très bons 'Casualty of War', 'Waste of Life' (qui «s'aère» de passages moins rapides) ou encore 'Pull the Trigger' et sa partie instrumentale fournie. On appréciera aussi les petites piques façon death mélodique qui apparaissent à plusieurs moments sur un 'Tomb With a View' moins direct que la grande majorité de l'album ou le gros travail de riffs bien massifs servant ce 'Fool's Paradise', qui s'impose lui comme le titre le plus lourd de l'opus.

Si cet album tient plus que la baraque d'un point de vue strictement musical, je me dois d'un peu le dévaluer à cause d'un chant très moyen et pas à la hauteur. Pas l'album de l'année en matière de thrash, mais des débuts de bonne facture qui demande confirmation et amélioration à certains secteurs.



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Rédigé par : gardian666 | 14/20 | Nb de lectures : 12691




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