DIACLASE - En patience (Autoproduction) - 09/08/2004 @ 16h45
Avec les one-man bands, on s'attend toujours à prendre un gros risque. Tels des mercenaires, les tripatouilleurs de sons solitaires sont souvent des gens imprévisibles, qui ne se fixent pas les limites qui apparaissent naturellement dans un travail de groupe. Vous l'aurez compris, ce projet est l'oeuvre d'un seul homme, un certain Vincent Voineau, girondin de son état. La musique de Diaclase a été conçue non pas pour vivre toute seule, mais pour faire partie d'un concept global qui se focalise également sur l'image et le mouvement. Principalement orienté vers une certaine scène industrielle qui repousse les limites de la musicalité, Diaclase intègre également des éléments provenant du dark ambient, de l'electro et du milieu bruitiste, repaire où la frontière entre génie et arnaque est souvent bien faible. Ici, je veux bien croire à la spontanéité et à l'honnêteté de la démarche car on trouve un contenu plutôt crédible et réellement intrigant. Les quelques paroles sont concises mais équivoques, les quatre morceaux sont chargés d'ambiances, d'atmosphères inquiétantes et souvent même lugubres et on ne retrouve pas le trop facile dépouillement qui caractérise trop d'oeuvrettes pseudo-intellectuelles de la scène noise. A l'instar d'un Vidnaobmana, Diaclase utilise des boucles répétitives comme base à sa musique et les arrange pour les faire monter en crescendo et atteindre un nirvana musical particulièrement oppressant. C'est vraiment flagrant sur un morceau comme "En patience" qui possède une base très simple et qui s'écoute comme une boîte à musique hantée et dissonante. Les 13 minutes de "Insomnie", qui recèlent des parties de guitares larmoyantes et déséspérées, s'apprécieront dans la pénombre la plus absolue, les vocaux fantomatiques contribuant à provoquer une douce léthargie. Les amateurs de musique industrielle plus martiale, mais toujours difficile d'accès, apprécieront l'introductif "Ecchymose", morceau à la fois expérimental et paradoxalement mémorisable. Ils sourcilleront aussi sur un "Closes" noisy et tribal à la fois. Si l'atmosphère de chaque morceau est radicalement différente, l'unité de cette oeuvre n'est pas à remettre en cause et, si les vocaux sonnent parfois de manière un peu trop décalée à mon goût, je n'ai aucune observation réellement négative à apporter sur cette autoproduction. Dans le style indus/ambient, on tient dans tous les cas un gros morceau. Je souhaite sincèrement que Vincent Voineau trouve les moyens nécessaires pour faire évoluer son concept vers une symbiose absolue entre son, image et expression corporelle. Devenir un artiste hors normes en sera la récompense. Dérangeant et difficile mais tellement différent.

http://www.diaclase.com - 298 visite(s)


Rédigé par : Loufi | 4/5 | Nb de lectures : 8007




Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker