Ça faisait un petit moment qu’on attendait ça, le signe d’une relève crédible dans le black metal technique et mélodique qui ne soit ni trop mièvre ni trop barrée avant-garde. Elle nous vient de Pologne et déboule avec un disque soigné et généreusement produit qui devrait en faire frémir d’excitation plus d’un. « XX’s Decline » s’ouvre comme une vision apocalyptique avec « Mankind Portrait », un dynamique pamphlet sur les vices de l’humanité qui donne un aperçu cinglant du potentiel du groupe : intelligence mélodique, énergie totale, batteur poulpesque, vocaliste hyperactif… Les morceaux changent plus souvent de direction que moi de chaussettes, sans que jamais leur intensité ni leur cohérence ne soient remises en question. Il n’y a pas à dire, Diachronia frappe vraiment très fort, alliant un traitement très professionnel de la base technique avec des chapitres symphoniques quasi-subliminaux qui injectent des décharges de frissons, dissimulés derrière le tonnerre des guitares.

Pour ne donner qu’un exemple, le break vertigineux au milieu du titre éponyme, qui offre quelques minutes d’exaltation avant la reprise du thème principal qui pousse l’adrénaline au-delà du seuil de résistance des cervicales avec un chapelet de blast-beats déchaînés: époustouflant ! Quant au guitariste soliste, il nous gratifie de soli de grand luxe sur presque tous les morceaux, lorsqu’il ne torture pas son pauvre instrument pour apporter la dose d’excentricité distinctive qui fera le plus grand bien à Diachronia, car le principal souci du groupe à l’avenir sera de s’écarter plus encore de certains illustres prédécesseurs qu’on a parfois l’impression d’entendre jouer.
En vrac je citerais Sanctus, Obtained Enslavement et… Emperor, et ceci plus qu’en une seule occasion.
Pas question de hurler au clone pour autant, avec « XX’s Decline » Diachronia fait bien mieux que seulement montrer le bout de son nez et peut légitimement prétendre figurer sur le podium des découvertes de l’année aux côtés de Winds et Rakoth.




Rédigé par : Uriel | 8.5/10 | Nb de lectures : 6972