En préambule de cette chronique, j’étais parti pour une petite remise en contexte, histoire de mettre à jour les connaissances de chacun sur la sage Diabolic (avec interrogation écrite et rendu des copies à la fin du cours). Mais une fois replongé dans leur histoire mouvementée, je me suis alors souvenu que c’était bordel monstrueux, du genre à faire passer les dix saisons de Dallas pour une addition niveau primaire. On y atteint des sommets d’absurdité preuve hélas que la scène death-metal n’a pas été épargnée par la connerie humaine et que Spinal Tap n’a rien inventé…

En vrac, je me permets donc de vous rappeler que Diabolic a accouché d’une démo culte en 1997 ("City Of The Dead"), a toujours nourri un méchant complexe d’Œdipe vis-à-vis de Morbid Angel, a changé de line-up comme Cobra Commander d’avatar et que son chaos interne a atteint un sommet inachevé durant l’hiver 2002/03 avec alors pas moins de trois versions officieuses du groupe sur le marché ! L’officiel était alors mené par Brian Malone, gratteux pourtant seulement arrivé en 2001 pour l’album "Vengeance Rising". Après avoir viré tout le monde, Monsieur avait alors récupéré entre autres un petit gars bien de chez nous Gaël Barthelemy (aujourd’hui dans Balrog et Drowning) à la batterie et a enregistré, sous le nom de Diabolic donc, un "Infinity Through Purification" de haut vol car plus technique et ambitieux et surtout dégagé de l’ombre de l’Ange Morbide. Et pendant ce temps, le premier batteur de Diabolic, viré manu militari en 2002, Aantar Lee Coates montait non pas un mais DEUX vrai-faux Diabolic avec d’anciens membres de Diabolic justement(suivez toujours ?) : Unholy Ghost et Blastmasters. Et attendez, ce n’est pas fini ! En septembre 2004, Malone annonce que Diabolic, SON Diabolic, a splitté. Ni une ni deux, Aantar décide alors de ‘récupérer’ le nom et reforme, entre guillemets, SON Diabolic à lui. D’abord avec le bassiste/chanteur de Blastmasters qui sera ensuite remplacé en 2007 par Paul Ouelette, ancien chanteur de Diabolic entre 1996 et 2002. Je vous avais prévenus. Alors je pourrais bien sûr en rajouter une louche en vous disant que le groupe a encore changé de chanteur depuis son dernier enregistrement mais quelque chose me dit que tout le monde a déjà décroché là…

Comme son nom bicéphale l’indique, "Chaos In Hell/Possessed By Death" n’est pas exactement un nouvel album mais la réunion des deux démos que le groupe a sorti en 2006 et 2007 respectivement, dans l’espoir de décrocher un nouveau contrat. Soit sept ‘vrais’ morceaux, plus une intro et un mini-instrumental, pour seulement vingt-quatre minutes. Oui, je sais, c’est léger. Sans surprise, Ce Diabolic-là reprend exactement les choses là où "Vengeance Ascending" les a laissées. C’est-à-dire qu’on a toujours l’impression d’entendre Trey Azagthoth aux solos, la folie en moins et quinze fois plus de coups de tremolo en plus, et qu’Aantar reste le batteur le plus triggé de toute la Floride. Niveau textes, c’est encore pire, avec du sous-Deicide de supermarché genre ‘je suis super ‘evil’ et le Grand Bouc va tous niquer, bandes d’impurs’. Bouh j’ai peur.

N’y aurait-il donc rien à sauver sur ce mini CD ? Et bien tout dépend comment vous avez répondu jusqu’à maintenant à cette question hautement philosophique dans le cas de Diabolic, en tous cas jusqu’à "Vengeance Ascending". Parce que tout cliché qu’il soit, il faut avouer que ces mecs-là s’accrochent au style de death-metal floridien comme une bernique à son rocher, à coups de morceaux pugnaces et directs ne dépassant que rarement les trois minutes. Et dans ce rayon-là, à part le dernier Monstrosity, il faut avouer que l’amateur du Morrisound Studio n’a pas eu franchement grand-chose à se foutre sous la dent ces derniers temps, même si l’on me souffle dans l’oreillette que Brutality s’est reformé (pour la deuxième fois, mais c’est une autre histoire). Il risque donc d’y goûter un peu, ne serait-ce que par nostalgie. Et entre ça un groupe d’emocore à mèche, personnellement je préfère me la jouer ‘vieux con’…


Rédigé par : Zozo | 11/20 | Nb de lectures : 11286