Ceux qui sont habitués à lire mes kroniks et savent a peu près quels sont mes styles de prédilection seront peut être un peu perplexes à la vue de cette pochette, surtout s'ils ne connaissent pas le groupe. Point de grindcore ici ni de doom, de black voire de gothic. Non rien de tout cela ici. DE/VISION est un groupe allemand qui évolue dans une des autres sphères musicales que je chérie en parallèle de ma passion pour le métal: l'électro. J'en vois déjà grimacer, ne fuyez-pas, DE/VISION est loin d'être un groupe purement électro et la qualité de sa musique mérite vraiment qu'on lui consacre quelques minutes.

DE/VISION nous arrive d'Allemagne et ce ne sont pas vraiment ce qu'on peut appeler des petits jeunes puisque ça fait pas moins de 18 ans qu'ils traînent leurs guêtres dans tous les clubs allemands. Le groupe, composé de Steffen Keth (compositeur / chanteur) et de Thomas Adam (Parolier et keyboardiste) à sorti une pelletée d'albums, lives, singles et s'est forgé une solide réputation dans la scène synthpop et plus généralement électro. Il faut dire que Steffen Keth n'est pas le moins doué quand il s'agit de composer des mélodies pop redoutables et le groupe ne manque pas de hit-singles qui ont plutôt cartonné outre-Rhin.

"Devolution" et "6 feet underground", les deux derniers albums du groupe, sortis respectivement en 2003 et 2004 nous avaient montré un groupe un peu endormi, embarqué dans une espèce de routine, et dont les albums, certes bons et efficaces, étaient des plus conventionnels, sans la moindre prise de risque. Avec "Subkutan", le duo Berlinois revient à quelque chose de plus électronique et de plus ambitieux. Si "Subtronic" et "The end" qui ouvrent l'album sont plutôt énergiques, "Star-crossed lovers", le vicieux titre suivant, prend le contre-pied du tempo imposé par le début d'album et ramène l'auditeur sur terre. La suite de l'album s'égrène de la même manière, alternant beats limite technoïdes et parties beaucoup plus aériennes avec toujours comme dénominateur commun, la voix profonde et mélancolique de Steffen. Alors bien sûr au fil de l'album on en revient toujours à penser à IN STRICT CONFIDENCE ou aux incontournables DEPECHE MODE, ce qui n'est d'ailleurs pas pour me déplaire mais DE/VISION possède sa propre identité depuis bien assez longtemps pour que les références sus-cités n'en demeurent qu'à l'état d'ombres fugaces.

La production est vraiment impressionnante, sans le moindre doute la meilleure que le groupe n'ait jamais eue. Elle apporte la touche finale à ce très bon album que je ne manquerais pas de déguster jusqu'a satiété. A une époque où les désillusions s'enchaînent (VNV NATION, COVENANT...) il faut savoir savourer les bons albums du style à leur juste valeur.


Rédigé par : Sheb | 17/20 | Nb de lectures : 13847