DE PROFUNDIS - The Emptiness Within (Kolony/Season of Mist) - 29/05/2012 @ 08h00
Limite parce que je suis une tête de con et que je déteste faire comme tout le monde, j’aurais aimé me détacher de mes chers confrères. Mais nom de Zeus, bien que Sheb (pour leur premier album, d’abord sorti en auto-production) puis Dark Rabbit (pour ‘A Bleak Reflection’ il y a deux ans) les avaient déjà salués, je vais avoir beaucoup de mal à dire du mal des Rosbifs de DE PROFUNDIS.
Bon allez, pour la forme, on va dire que trop de versatilité tue la versatilité. Non pas qu’ils se la jouent CARNIVAL IN COAL, genre en option zapping frénétique, non. Mais sur une base donc doom/death (désormais franchement assez lointaine), ces petits gars ont donc greffé des plans prog rock 70’s, black-metal et limite folk par moments, les deux seules véritables fautes de goût étant un (rare) chant clair mal assuré et des claviers trop en retrait et se résumant souvent à des nappes pas très inspirées et surtout trop typées 90’s. Sinon oui, cela fait beaucoup et justement, parfois cela fait un chouia trop. Non pas que l’interprétation ou le rendu soient à remettre en cause, loin de là, mais disons que le rendu a tendance à ne pas être très digérable et nécessitera pas mal d’écoutes.
Par contre, ce qui est évident, c’est la constante progression de ces musiciens. Et notamment de leur bassiste fretless qui joue à armes égales avec les guitares et qui, d’ailleurs, comme sur les deux disques précédents, profite de l’instrumental « Parallel Existence » placé en avant-dernière position pour s’éclater et cavaler à la Steve Harris entre deux descentes de manche. Instrumental qui évite de commettre à nouveau la faute de goût qu’était sur ‘A Bleak Reflection’ en se révélant être le titre le plus black du lot, avec même une poignée de blast en fin de parcours histoire d’éclabousser un peu. Et là encore, on peut d’ailleurs saluer le mix très propre de l’ingé-son de MISANTHROPE Fernando Pereira qui, une nouvelle fois, a fait en sorte que chaque musicien puisse s’exprimer sans prendre trop de place, même si le tout manque parfois un chouia coffre dans ces parties les plus saturées.
Après, difficile voire impossible d’éviter ce qui se voit comme un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine, cette foutue comparaison avec OPETH. Sauf que si sur le banc des accusés se bousculent déjà IKUINEN KAAMOS, STEORRAH ou encore très récemment MOONLOOP, DE PROFUNDIS eux sont plus coupables dans le fond que dans la forme. C’est-à-dire qu’ils se sont inspirés avant tout de leur esprit aventureux et de cette façon d’alterner moments presque intimes et avis de tempête. Car sinon, prise en tant que telle, mis-à-part quelques accents guitaristiques et certaines intros (comme celle de « This Wretched Plague » par exemple), leur musique n’est pas si ouvertement pompée sur celle de Mikaël Åkerfeldt, notamment grâce à un côté black plus prononcé. J’irais même jusqu’à parler de black hellénique bizarrement, tant on a parfois l’impression d’entendre des plans qui n’auraient pas dépareillé sur le dernier ROTTING CHRIST par exemple, groupe avec lequel ils ont tourné récemment. Manque plus qu’à l’appel que quelques vrais morceaux vraiment mémorisables plutôt que cette foutue impression d’entendre des gens très compétents oubliant hélas parfois un peu qu’un ou deux péquins les écoutent…
J’ai beaucoup aimé l’album précédent (ainsi que et surtout la chronique qui allait avec ^^). C’était vraiment la douceur du doom opetien relevé par la finesse de riffs un peu heavy.
Pas encore suffisamment écouté celui-là mais il s’avère d’être en effet plus complexe comme le dit Zozo. En tout cas le growl de Craig est toujours aussi bon !
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Bon allez, pour la forme, on va dire que trop de versatilité tue la versatilité. Non pas qu’ils se la jouent CARNIVAL IN COAL, genre en option zapping frénétique, non. Mais sur une base donc doom/death (désormais franchement assez lointaine), ces petits gars ont donc greffé des plans prog rock 70’s, black-metal et limite folk par moments, les deux seules véritables fautes de goût étant un (rare) chant clair mal assuré et des claviers trop en retrait et se résumant souvent à des nappes pas très inspirées et surtout trop typées 90’s. Sinon oui, cela fait beaucoup et justement, parfois cela fait un chouia trop. Non pas que l’interprétation ou le rendu soient à remettre en cause, loin de là, mais disons que le rendu a tendance à ne pas être très digérable et nécessitera pas mal d’écoutes.
Par contre, ce qui est évident, c’est la constante progression de ces musiciens. Et notamment de leur bassiste fretless qui joue à armes égales avec les guitares et qui, d’ailleurs, comme sur les deux disques précédents, profite de l’instrumental « Parallel Existence » placé en avant-dernière position pour s’éclater et cavaler à la Steve Harris entre deux descentes de manche. Instrumental qui évite de commettre à nouveau la faute de goût qu’était sur ‘A Bleak Reflection’ en se révélant être le titre le plus black du lot, avec même une poignée de blast en fin de parcours histoire d’éclabousser un peu. Et là encore, on peut d’ailleurs saluer le mix très propre de l’ingé-son de MISANTHROPE Fernando Pereira qui, une nouvelle fois, a fait en sorte que chaque musicien puisse s’exprimer sans prendre trop de place, même si le tout manque parfois un chouia coffre dans ces parties les plus saturées.
Après, difficile voire impossible d’éviter ce qui se voit comme un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine, cette foutue comparaison avec OPETH. Sauf que si sur le banc des accusés se bousculent déjà IKUINEN KAAMOS, STEORRAH ou encore très récemment MOONLOOP, DE PROFUNDIS eux sont plus coupables dans le fond que dans la forme. C’est-à-dire qu’ils se sont inspirés avant tout de leur esprit aventureux et de cette façon d’alterner moments presque intimes et avis de tempête. Car sinon, prise en tant que telle, mis-à-part quelques accents guitaristiques et certaines intros (comme celle de « This Wretched Plague » par exemple), leur musique n’est pas si ouvertement pompée sur celle de Mikaël Åkerfeldt, notamment grâce à un côté black plus prononcé. J’irais même jusqu’à parler de black hellénique bizarrement, tant on a parfois l’impression d’entendre des plans qui n’auraient pas dépareillé sur le dernier ROTTING CHRIST par exemple, groupe avec lequel ils ont tourné récemment. Manque plus qu’à l’appel que quelques vrais morceaux vraiment mémorisables plutôt que cette foutue impression d’entendre des gens très compétents oubliant hélas parfois un peu qu’un ou deux péquins les écoutent…
Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 15/20 | Nb de lectures : 12441