Déjà de retour ceux-là? Eh non malheureux, on est pas chez Trap Them ici, les Rosbifs sont un peu plus fainéants, puisqu'il ne s'agit que de leur premier EP, qui, vraisemblablement devant le chaleureux accueil réservé à leur premier album "A Fragile Hope", vient d'être réédité. Mais attention, tant qu'à faire les choses, autant ne pas les faire à moitié. Les titres ont donc été remis au goût du jour, et gavés de suppléments pas inutiles.

Donc pas d'immenses surprises par rapport à l'album ici, puisque les titres du EP d'origine ont été réenregistrés et légèrement remaniés, et laissent entrevoir ce que le groupe allait développer sur "A Fragile Hope". Mais le jeune Diablotin avait tout de même une approche légèrement différente que sur l'album. A savoir une influence d'Envy plus marquée, à travers ces doux arpèges cristallins purs comme un shooter d'eau de javel. C'est tout tristounet, tu les vois arriver à vingt bornes à l'avance avec leurs guitares qui veulent te titiller les glandes lacrymales à grand coup d'épluchures d'oignons, mais ça fonctionne à chaque fois. Damned! Une sensibilité exacerbée, renforcée à grands coups de riffs planants Deftonesques, même si le groupe n'a pas pris la peine de varier sa recette sur ces 5 titres.

Bon par contre, si vous faisiez partie des malheureux que la voix claire faisait tiquer sur "A Fragile Hope", sachez que le Ed nous ressort les mêmes couverts ici. A savoir une voix cristalline et perchée très haut, d'une virilité qui ferait passer Christophe Willem pour Steven Seagal. Tandis que ceux qui aux coeurs d'artichauds tendres comme la croupe de Pascal Sevran seront comblés. Une mélancolie de tous les instants donc, plus présente que sur "A Fragile Hope", qui était lui beaucoup plus chargé en riffs plombés. D'ailleurs les passages plus lourds pâtiront quelque peu d'une production moins massive que sur l'album, mais vu que l'accent a été mis sur ces vagues de riffs éthérés cela ne se ressent pas trop. Ce que l'on ne ressent pas trop aussi, c'est le claviériste, vraisemblablement resté enfermé dans les toilettes du studio lors de l'enregistrement.

Au chapitre des cadeaux bonux, ils se sont pas trop payés de nos têtes. Sur la galette, on pourra par exemple s'amuser à jouer au jeu des 7 différences entre la version d'origine de "Darkness Prevails" et la toute neuve (moi j'ai trouvé: l'effet sur les voix claires, la basse "tunnel-sous-la-manche", quelques cris en moins, je fais un appel aux bonnes volontés pour m'aider pour les 4 autres). Les autres titres de la démo originale sont également de la partie, et présentent le groupe sous facette légèrement différente, ainsi qu'un remix sauce Dubstep pour "Clouds" pas folichon-folichon.

Le plus sympathique résidera dans le dévéday bonux, avec 3 clips sobres mais plaisants, où on voit que le chanteur est trop fort puisqu'il ne crie pas toujours devant son micro. Syndrôme Gilbert Montagné? En plus de cela, rajouter quelques bouts de vidéos en studio et trois titres live, à la qualité honnête si on vient de se taper une après-midi de vidéos filmées à l'arrache sur youtube, même si le son aurait pu être moins grésillant. Bref Eyeofsound capitalise sur l'aura naissante du groupe en nous refourguant cette sortie, mais au vu du contenu on ira pas se plaindre. Les jeunôts de Devil Sold His Soul viennent prouver qu'à l'époque, ils n'avaient pas de Biactol, mais ils avaient des idées!


Rédigé par : Crown_Me | 08,5/10 | Nb de lectures : 10834