Pas la peine de ricaner... Dez Fafara a sabordé Coal Chamber il y a déjà 4 ans et n'a pas chômé depuis, puisque "The last kind words" est déjà de la troisième offrande de Devildriver aprés des centaines de dates et des centaines de camions citerne de whisky goûlument sifflés avec ses potes. "The fury of our maker's hands" avait été acclamé à sa sortie et avait enfin réussi à asseoir la crédibilité de chef de groupe de la "Chambre à charbon". Tout cela avec un metal fédérateur à cheval entre Power metal US dans la veine des regrettés Pantera, de Swedish metal et de pur metalcore à la ricaine.

Là où le bât blesse, c'est que cette fois-ci, il n'y a plus l'effet de surprise dont a bénéficié "T.F.O.T.M.H" qui contenait des riffs énormes à souhait et des titres calibrés pour briser de la nuque à travers le monde. La faute à mon humble avis, à des chansons moins bien "branlées" que sur le précédent album du groupe, et à une production moins classe confiée au décidemment trés en vogue producteur américain, Jason Suecof (Trivieum entre autres). N'est pas Colin Richardson qui veut.

Alors quid de ces 11 nouveaux titres? Force est de constater que le groupe a mis un peu plus de mélodies qu'auparavant, avec pas mal d'incartades solos des gratteux qui n'hésitent pas à se lancer dans des leads harmonisés trés tendance (voir chez Machine head ou Trivium). C'est la Trend, disent-il aux Etats unis...

"Not all who wander are lost" nous plonge dans les tempos assez speed déjà présent sur le deuxième album, la double pédale est toujours aussi véloce mais monotone. Le probléme c'est que la formule avec le bon vieux riff heavy à souhait en bridge semble toujours la même. "Clouds over California", c'est pas de la folie non plus, toujours ce mélange metalcore vs swedish metal. Avec "Bound by moon", ça s'arrange un peu avec une bonne intro bien fracassante sur tempo véloce et ce petit plus qui vous fait hocher la tête comme un dément. On pense parfois à du Chimaira sur "These fighting words" dont Roadrunner dit qu'elle contient des envolées épiques dignes de Wagner. On va peut être commencer à être modeste parce que la fin de la chanson en arpéges en polyphonie empruntées à la guitare classique est sympa mais faudrait pas exagérer non plus... Je crois qu'au final mon morceau préféré est "Monsters of the deep" et sa grosse rythmique mammouth undertunée à mort qui me fait plus d'effet que tous ses rythmes thrashy, vu, revu et corrigé par 3 millions d'autres groupes. L'album se clôture sur un assez sombre "The axe shall fall" à la batterie super triggée (mais en fait tout l'album est comme ça) et un petit solo d’orgue hammond, qui nous fait regretter que le groupe n'est pas pris un peu plus de risque sur cet album, puisque c'est un des meilleurs moments de l'album.

Sans doute difficile de succéder à un album aussi acclamé que "T.F.O.O.M.H.", cela dit les amateurs de gros son et de gros riffs poilus devraient s'y retrouver. Pour ma part, même si ce n'est pas fondamentalement un mauvais essai, Devildriver me déçoit à cause de tempos trop linéaires et de la voix pas assez variée de Dez et l'écoute de cet album ne me provoque aucunes émotions. Et ça, c'est tellement dommage avec de la musique... Mais ça ira sans doute pour les soirées "tise" entre potes dans les bois... Soyez prudents!




Rédigé par : Swervedriver | 12/20 | Nb de lectures : 12529