Quatrième album pour nos “diablotards” de Californiens qui continuent leur petit bonhomme de chemin sur les chapeaux de roue. Depuis 2004 que de chemin tracé. Et pourtant c’est avec cet album que je découvre le groupe. Mis à part un clip sur MCM, je n’avais nullement eu l’occasion de me pencher sur leur discographie, l’expérience Coal Chamber m’ayant quelque peu échaudé. Du coup, il ne sera nullement question ici de comparaison avec leurs productions passées.

Je n’attendais pas grand-chose de ce disque, et à vrai dire je l’attendais même au tournant, car rares sont les groupes issus de splits qui arrivent à quelque chose… les ouï-dire véhiculant une réputation de groupe largement surestimés. Eh ben là je me suis vautré en beauté, moi qui voulais lui tailler un costard taille 44, me voilà bien dépourvu quand la brise fut venu !

Premier truc qui me saute aux oreilles : la musique. Purée ça décoiffe… la batterie est mixée en avant, et nous délivre des rythmes de dingue… de la double, des changements de rythmes en veux-tu en voilà. La section rythmique est un réel atout qui contribue à la dynamique musicale des titres. Et la gratte… en gros tout ce que j’aime. Des solos en pagaille, des intros ultra travaillées, des harmoniques à plusieurs grattes… j’aurais juste aimé que leur mix soit un poil plus en avant pour rendre leur son encore plus incisif, mais je chipote, la production de Logan Mader (ex-MH) est excellente.

Dans ce tableau sans ombre jusqu’à présent reste à parler du truc le plus important… ou du moins celui qui va donner sa marque de fabrique au groupe… le chant. Et c’est là que les premières déconvenues apparaissent. Autant la musique est facilement mémorisable, autant le chant de Dez Fafara est difficile à appréhender de prime abord. Non pas qu’il soit mauvais, le sieur est doté d’un bel organe, mais limité dans son utilisation. Ca growl du début à la fin et j’aurais aimé un peu plus de variété (sans non plus aller jusqu’à du chant clair… faut pas déconner !), des trucs un peu plus « easy listening ».

En fait, lors des premières écoutes je dois avouer que je n’arrivais pas à mémoriser ses lignes de chant et ne distinguait qu’avec difficulté le couplet du refrain. De plus, pas de hit évident à l’horizon, la faute à ce chant un peu monocorde et brutal. Ce n’est qu’à la lecture du livret et après de nombreuses écoutes que je commençais à mémoriser les titres et à en apprécier la substantielle moelle.
Mon impression d’absence de hit s’est rapidement estompé et mine de rien en trouve en pagaille ("I’ve been sober", "Resurrection Blvd", "Forgiveness is a six gun", "Waiting for november"… ). Il faut clairement plusieurs écoutes pour intégrer le chant et l’apprécier à sa juste valeur : juste brutal. Amateur de voix cristallines s’abstenir.

La version digipack collector comporte 4 titres bonus et un DVD de 35 minutes contenant le making-off du disque. Je me pose toujours la question de l’utilité de ces DVD qu’on ne regarde qu’une fois, qui ne sont jamais sous-titrés, et qui n’apprennent pas grand-chose. Celui-ci ne fera pas exception à la règle, et mise à part les problèmes d’ampoule (ou de cor au pied) du batteur, ou les passages de « Dez travaille dans sa chambre d’hôtel », « Dez et ses cigares », « Dez et son manipulateur », « Dez au restaurant », « Dez et Martine à la plage »... ah non celui-là n’y était pas. Ne manquait que « Dez et son proctologue » et le tableau aurait été complet !

Les 4 titres ne sont pas indispensables, à l’exception de « Self affliction » qui est dans la lignée des meilleurs titres de DD. Les autres sont sympas mais sans plus.
A noter la reprise de « Wasted years » de Maiden… musicalement irréprochable… vocalement… je sais pas si j’aime… ou si c’est un massacre. « Face uuuurrRRRRRpPPPPPP… make you staAAANNNNNDDDDDDDDDDDDDRRRRRRRRRRRRRRR, don’t WAAASTE your tiIIIIme searching fOOORR thoOOOOse WAsted YeeaAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRrrrRs ! ». Comme on dit, c’est original… et à la sauce DD (Note : au fur et à mesure des écoutes j’aime bien, mais c’est vraiment parce que je suis complètement débile).

Bref, cet album est, pour ma part, une agréable découverte, car il contient de nombreux ingrédients qui sont à mon goût (gros power/thrash/death suédois). Le seul bémol est que pour apprécier ce disque il ne faut pas hésiter à s’y plonger totalement, et ne pas se laisser rebuter par un chant qui n’est pas évident. Un disque dont je peux affirmer, sans hésiter, qu’il continuera de tourner sur ma platine. M’en vais écouter le reste de leur disco du coup !


Rédigé par : Kurglom | 14/20 | Nb de lectures : 12253