DEVIANZ - À Corps Interrompus (Autoproduction) - 11/12/2012 @ 07h59
Pour ceux qui ne les connaissent pas, DEVIANZ est un groupe parisien qui a vu le jour en 2004 et qui a dès le début de sa carrière eu l'objectif et la volonté de proposer une musique Pop/rock différente de celle que l'on avait l'habitude d'entendre sur les ondes française.
De cette motivation est né un premier album "Una duna in mezzo all’oceano" qui a su convaincre autant le public que les webzines qui s'étaient penchés sur leur cas.
Un EP plus tard ( "Les Lèvres assassines") et revoilà nos Franciliens sur les routes du deuxième album baptisé "A corps Interrompus".

Pour ceux qui aurait loupé le premier épisode, sachez que DEVIANZ propose une Pop racée, originale et incisive qui rappelle qu'il n'est pas obligatoire de s'exprimer en distorsion pour se montrer puissant...
Est-ce qu'avoir l'air méchant veut nécessairement dire qu'on est Badass des bas quartiers ?
On sait bien que tout en faisant de la Pop, les Beatles étaient une bande de durs à cuire prêts à donner sans rechigner du fameux "Baiser de Liverpool", quand Tyler de Odd future, derrière ses provocations et ses délires machos fait copain-copain avec la police si ces derniers le chahute un peu trop... décidément il n'y a plus de jeunesse et les frontières sont plus troubles que jamais.

Dès les premières mesures, les musiciens de DEVIANZ font démonstration de leur capacité à créer des riffs incisifs et percutants.
L'ouverture de "Des Racines dans la chair" est, à ce titre, une véritable démonstration de force. Non seulement les fondations musicales du groupe prennent racines dans un rock/metal des plus bruts mais l'ajout de la mélodie sur ces constructions en béton armé n'apparaît pas du tout incongru.

Le son du groupe est particulièrement "pur", directement tiré des amplis, puisé dans les caisses de raisonnance des guitares folk et nourris aux 70's.
Tout semble ici tout droit sorti de la salle de répet tant tout coule de source... les sons s'ajoutent les uns aux autres sans jamais nuire à la majesté des chansons ni à l'abrasivité du propos.
Les paroles (en français) restent toujours cohérentes avec l'univers du combo et toujours versées dans une poésie mélancolique.
Très souvent, les groupes qui ont les mêmes influences que DEVIANZ pèchent par une réelle difficulté à donner du relief à leurs chansons. Ici, on sent quand les gars ont la rage et quand ils ont envie de se poser délicatement sur les mesures.
Les cordes peuvent se faire langoureuses et la rythmique de 10 tonnes peut se faire plus discrète et légère.
On comprend aussi bien que derrière cette facilité apparente se cache un énorme travail allié à un talent et à une volonté farouche de se différencier de leurs camarades.

On reconnaît au fil de l'album les influences du combo via un riff à la PORTISHEAD, une ligne de chant inspiré de THE MARS VOLTA ou une envolée à la MUSE.
A plusieurs moments une noirceur presque "sabbatienne" vient polluer les plages immaculées du combo et lors de morceaux comme "Mute Echo Room" le groupe met le doigt sur quelque chose d'assez original et en tout cas véritablement singulier dans la Pop/rock française.

Le groupe prend donc soin de sa musique et la construit pour qu'elle ressemble véritablement à une architecture rendant hommage à leur paroles et leur univers.
Car soyons réalistes, la plupart des groupes qui évoluent dans ce style en France pillent allégrement et sans vergogne leurs aînés soit privilégient les paroles au profit d'une musique sans saveur, interchangeables sans aucun problème et à la merci de ce qui est dans l'air du temps. DEVIANZ aura peut-être des difficultés à séduire ce public habitué à se repaitre de chansons calibrées sans véritables originalités musicales, mais au moins, ils peuvent être fier des albums qu'ils font.

De la superbe acoustique "Happiness in Frustration" à la furieuse "Trouble amante", le groupe fait le grand écart entre la douce violente et l’âpre volupté.
Je retiens plus particulièrement "Des racines dans la chair" et "Mute echo Room" qui possèdent non seulement les attraits d'une belle chanson pop mais aussi les crocs acérés et prêts à mordre d'un efficace riff de poilus.

Alors quoi en définitive ? Ben pas grand-chose à redire en vérité. Interprétation musicale impeccable, production brute et racée, inspiration qui ne faillit à aucun moment, paroles tenant la route, chant porté par un vocaliste passionné et au final album encore meilleur que tout ce que le groupe à fait jusqu’à présent. J'espère qu'ils récoleront un jour les fruits de leur travail... cela ne serait que justice.


Rédigé par : Pamalach | 15/20 | Nb de lectures : 12431




Auteur
Commentaire
YoDawg
Membre enregistré
Posté le: 13/12/2012 à 18h57 - (105084)
Je découvre ce groupe à l'instant, merci bien !

Gonzolitonio
IP:188.121.238.183
Invité
Posté le: 13/12/2012 à 19h57 - (105085)
Sachez tout de même que l'un des guitaristes du groupe officie également chez les doomeux de Monolithe !

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