A un âge où certains tentent sans cesse de repousser les limites du nombre de bières ingurgitées en une soirée, où d’autres ne songent qu’à accrocher à leur tableau de chasse tout ce qui ressemblerait de près ou de loin à une créature de sexe féminin, où d’autres encore passent le plus clair de leur temps à poster des commentaires plus ou moins cohérents dans des forums d’autistes esclaves du clavier, les membres de DEVIANT ont choisi la réclusion en salle de répétition pour nous concocter « Larvaeon », un premier disque s’inscrivant dans la continuité de leur démo qui avait déjà attiré notre attention en 2004.

De cette démo, DEVIANT n’a choisi de conservé qu’un seul titre, pour nous en proposer neuf nouveaux d’un fort joli calibre. Contrairement au poncif actuel qui voudrait qu’une bonne partie du death suédois soit du métal pour midinettes gavé de jolies mélodies toutes mignonnes pour pas faire mal aux oreilles et où la pédale de distorsion ne serait devenu qu’un artefact désuet, DEVIANT donne dans le brutal death virilement assené.

Comme le laissait entendre les balbutiements du groupe sur leur unique démo, DEVIANT n’a pas vraiment choisi de perpétuer le vieux style suédois mais plutôt de suivre les traces de groupes ricains à la HATE ETERNAL, MORBID ANGEL ou encore IMMOLATION. C’est donc en toute logique que « Larvaeon » se réfère au death old school pour son côté parfois lourd et catchy, de même qu’à un courant plus moderne où, technicité et brutalité ne font qu’un et où les mélodies ne font de brèves apparitions stratégiques que pour aérer la densité du propos.

Force est de constater que DEVIANT a encore progressé depuis sa démo affichant un professionnalisme impressionnant pour une équipe tout juste sortie de l’adolescence et un savoir-faire certain. On notera également la performance du batteur qui reste l’atout majeure du groupe, de même que les progrès du chant évoluant entre les growls et braillements dans un style « Benton-ien ». Pour parrainer ce début de carrière discographique DEVIANT s’est même trouvé un guest de choix en la personne de Gustaf Jorde (ex-DEFLESHED) qui vient pousser la chansonnette sur « Blood Clotted Eyes »

Outre un visuel original et épuré, DEVIANT a voulu mettre toutes les chances de son côté en s’associant les services de Peter in de Betou (DIMMU BORGIR, DARK TRANQUILITY, INCISION, DISMEMBED, MESHUGGAH) pour le mastering.

Mais, sous ses airs de galette calibrée au roulement près pour les aficionados du brutal death « Larvaeon » se révèle parfois difficile à digérer du fait d’une intensité très soutenue d’un bout à l’autre du disque. Personnellement, je n’aurai pas craché sur une paire de breaks supplémentaires ou sur un autre titre de la veine de « The Bullets Beckon » ou « Widowmaker ».

« Larvaeon » mérite largement le détour mais je reste persuadé que DEVIANT nous réservera des œuvres supérieures dans les années à venir. Wait and see…



Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 12862