Quand j'ai su que j'allais recevoir le nouvel album des Suédois de DEVIAN, je me suis tout de suite dit que la kronik serait vite bouclée. Avec un premier album aussi médiocre et un second opus qui débarque quasiment dans la foulée, je n'imaginais pas comment DEVIAN allait pouvoir me surprendre et pourtant...

Notre éternel VS-râleur sera une fois de plus d'accord avec moi pour dire qu'un batteur aussi talentueux qu'Emil Dragutinovic, est toujours sous-exploité dans DEVIAN par rapport à ce qu'il nous a démontré dans le passé au sein de MARDUK et THE LEGION. C'est un peu ce qui me faisait rager et ce sur quoi je me focalisais lors des premières écoutes, néanmoins j'aurais eu tort de résumer ce second album à cela. Certes sur "God To The Illfated", Emil a été autorisé à placer deux ou trois blasts mais ce n'est cependant pas suffisant pour donner un nouveau souffle à la musique de DEVIAN. En revanche là où DEVIAN s'est métamorphosé c'est bel et bien dans sa façon de composer. Exit le death/thrash basique et bonjour le gros metal à riffs ultra catchy. Le death/thrash reste bien évidement la trame de fond de "God To The Illfated", mais il est totalement sublimé par tous ces petits rajouts empruntés au melodeath suédois, voire à la NWOBM pour un morceau comme "When the Vultures Have Left". Cette nouvelle orientation basée sur la mélodie est tout aussi critiquable qu'appréciable et en ce qui me concerne je suis tombé sous le charme de cet album. J'avoue avoir été surpris par le chant clair sur "Saintbleeder" ou le pont très Slipknotien précédant le refrain du morceau donnant son titre à l'album, mais à l'instar des soli qui le parsèment, "God To The Illfated" est d'une efficacité à toute épreuve.

Pour ce qui est du mix, DEVIAN s'est détourné du Fredman pour prendre le chemin de l'Abyss Studio. Un endroit bien connu du père Legion pour y avoir enregistré tous les albums de MARDUK lorsque ce dernier en faisait partie. Une fois de plus Peter Tägtgren a fait un excellent boulot et le son de "God To The Illfated" est aujourd'hui bien plus adapté à DEVIAN, non pas que je dénigre le boulot de Nordström, mais DEVIAN avait à mon sens grandement besoin de se détacher du son typiquement suédois dans lequel il s'était enfermé.

Au final on se retrouve avec une prod puissante et limpide, en somme tout ce qu'il fallait à "God To The Illfated" pour bien accentuer l'intensité de ses compos. Diversifié et accrocheur d'un bout à l'autre, ce CD m'aura laissé une excellente impression et au moment où j'écris ces lignes il tourne toujours sur ma platine et je ne compte pas l'enlever de si tôt. Comme quoi l'on peut encore sortir de bons albums de metal extrême sans blaster à tout va.


Rédigé par : wasted | 15,5/20 | Nb de lectures : 12227