Autant vous prévenir tout de suite c'est de dark ambient qu'il va s'agir ici. Pas la moindre trace de guitare, de mélodies ou de la moindre trace de vie aux alentours de cette galette qui m'a pour le moins laissé dubitatif. Il faut dire que son auteur n'est pas vraiment bavard et que ce ne sont pas les cinq illustrations qui composent le livret qui vont m'être d'un grand secours pour pénétrer son univers et tenter de comprendre où il veut en venir. L'inconvénient majeur du dark ambient c'est qu'il n'y a pas de paroles et que ça nous fait donc un élément de compréhension en moins. Alors qu'avec le goregrind ou le black, même sans lire les paroles on sait qu'il va s'agir de charcuterie-triperie pour l'un et de mobilier religieux sens dessus dessous pour l'autre.

Ici donc peu de points d'accroche. Je sais juste qu'il s'agit d'un projet solo nous arrivant de Belgique, qu'il est l’œuvre de Nicolas Crombez, enseignant dans une école d'art. DEUTERROR avant d'être un projet "musical" est un des univers que Nicolas Crombez aime à créer. "Le gueule de guerre" est donc une expression sonore de cet univers très personnel. Le tout demeure cependant relativement opaque, même après plusieurs écoutes. On passe abruptement de plages purement dark ambient où nappes de synthés côtoient bruitages industriels généralement difficilement identifiables et autres souffles de vent, avec des parties plus mélodiques comme sur la fin de la seconde piste (les morceaux n'ont apparemment pas de titre, ce qui aide encore moins à rentrer dans l'univers de ce projet) qui tranche vraiment avec ce qui précéde et ce qui suit. L'ensemble est assez suffocant, sinistre et vaguement lancinant et laisse une large place à l'imaginaire des auditeurs qui y verront chacun selon leur sensibilité des choses sans doute très différentes. Je dois avouer pour ma part avoir eu du mal à rentrer dans l'univers de DEUTERROR et ne jamais vraiment avoir été captivé par les ambiances de ce projet.


Rédigé par : Sheb | 12/20 | Nb de lectures : 10469