Allez hop, une fois n’est pas coutume je vais vous chroniquer un album de death un chouïa old-school. Et du coup je dois faire gaffe, les vieux briscards de la rédac regardent par-dessus mon épaule. D’ailleurs, ils ne m’ont même pas laissé aller en terres suédoises, en vils capitaines de ferry ils m’ont laissé à quai au Danemark. Pas grave, si je ne peux point aller jusqu’en Suède, c’est la Suède qui viendra à moi…

DEUS OTIOSUS est un quintette danois formé en 2005 à Copenhague. Après une démo en 2007 ressortie deux ans plus tard sous forme de split avec HIDEOUS INVASION (groupe qui partage les 3/5 du line-up) et un single deux-titres Live, le groupe sort son premier album longue-durée intitulé Murderer en 2010, d’abord par le biais du label… mexicain American Line, qui sera finalement distribué mondialement par F.D.A. Rekotz en 2011. DEUS OTIOSUS œuvre donc dans un death d’obédience old-school, même si le son assez puissant est plus actuel que celui des groupes tombés d’une DeLorean en plein vol. On est ici à la croisée de plusieurs chemins, entre du death groovy typiquement danois façon ILLDISPOSED, PANZERCHRIST ou EXMORTEM ; et du death plutôt « ‘n’roll » et tranchant à la suédoise, façon ENTOMBED, CENTINEX, NOMINON ou des groupes revival comme DEATH BREATH (surtout quand l’aspect thématique se veut horrifique) voire les projets bien glaireux de Rogga Johansson. Le groupe se définit même comme faisant du « Rotten Death Metal ». Bref, du tout bon pour les vieux c… euh, pour les amateurs de death scandinave des 90’s.

Porté par les vocaux bien rauques de Anders Bo Rasmussen (un peu monocordes mais ils fonctionnent parfaitement, quand on se prénomme Bo il faut avoir du coffre), Murderer est une rondelle de death old-school bien efficace. Les tempos sont admirablement bien variés, passant d’accélérations salvatrices à des passages plus lourds et ne négligeant pas le côté groovy’n’roll (hé, hé). Ça démarre fort avec le très varié "I Have Seen Him Slay", avant d’embrayer vers un death’n’roll plus chaloupé avec l’entraînant "Thousand Arms of the Dead" et surtout les excellents "Wall of Violence" et "Ye Pigs of Little Faith" aux rythmiques incisives qui donnent furieusement envie de taper du pied. La seconde moitié de l’album est peut-être un peu plus convenue (surtout "Ash World" un peu trop pataud à mon goût), malgré le tempo rapide et les breaks écrasants de "Whore Limbs" ou le morceau-titre qui clôt Murderer en beauté. Sinon il n’y a pas grand-chose à redire (hormis le manque d’originalité mais dans ce style ça ne compte pas), mention spéciale aux solos tous bien placés et plutôt bonnards.

Débarquant un peu au milieu de la masse death scandinave old-school, DEUS OTIOSUS arrive pourtant à se démarquer avec son mix entre groove à la danoise et éléments plus suédois. Un petit album bien sombre et fauché qui mérite grandement le détour, puriste mais-pas-trop, avec des zicos qui en ont dans le calcif et des morceaux bien percutants. Pas inoubliable, mais à ne pas louper pour les connaisseurs (vieux ou non).




Rédigé par : ZeSnake | 15/20 | Nb de lectures : 12274