Qu’il est loin le temps où je découvrais “Under the smell of chaos”, et leur black sympho fortement inspiré par COF. Et pourtant, ça ne date que de 2003, depuis 4 autres albums… un changement musical que certains disent radical, qui pour ma part est relativement naturel… que de chemin parcouru.

Onze raisons pour voir… pour voir quoi ? Tel un Néo dans Matrix, 11 raisons pour déchirer le voile de la réalité et voir notre vraie destinée ? 11 raisons pour que le Démiurge nous montre une réalité au-delà du miroir à laquelle nous ne sommes pas préparés ? 11 raisons pour être plus fort que Manowar ? Il est clair qu’avec aussi titre énigmatique, Destinity n’allait pas nous conter les charmes de la vie backstage, de la rock’n’roll attitude, des groupies ou des donjons à explorer ou de la gloire de notre saigneur ! Quoique… n’ayant pas le livret, je n’ai pas pu m’imprégner des textes. Donc il ne sera question que de musique.

Comme pour les deux précédents albums, Destinity nous a pondu un véritable brûlot de pure Death Sympho. Et encore, j’aurais presque tendance à dire de death pur, vu que les passages symphoniques sont assez discrets, et peu envahissants. Ce qui en ressort aux premières écoutes est quand même plus proche d’une pure mandale dans la tronche que d’une sonate en ré majeur pour orchestre philharmonique. L’album a été une fois de plus enregistré et mixé au Hansen Studios par Jacob Hansen au Danemark. Le son est puissant, clair, pas trop « compressé ». La batterie est mixée très en avant, donnant ainsi une impression assez « bourre-pif ». Ca blast, ça démonte, ça ramone… je suis en manque d’image pour restituer cette impression de castagne permanente. Le chant clair est toujours présent, généralement sur les refrains, et n’est pas toujours systématique. En plus, comme il est couplé aux growls, l’effet est du plus pur viril ! Les grattes sont acérées comme il faut, dans un style death suédois, avec de nombreux riffs inspirés (comme sur « Negative Eyes Control par ex). J’aurais juste préféré un mix un peu plus incisif pour les mettre plus en avant… mais c’est un détail.

Au niveau des compos… difficile de faire un choix… même l’intro de début est bien. « Silent warfare », « A dead silence », « To touch the ground »… des titres de killers ! Je n’arrive pas à trouver un titre faible… il y en a vraiment pour tous sur ce disque. L’album se conclue par un tonitruant « Got smile sticking », ultra intense. Onze raisons pour voir ? Onze raisons pour terminer sourd, oui ! (XI reasons to be deaf/death… ça c’est gratos libre de copyright).

De prime abord, assez difficile d’accès, au fur et à mesure des écoutes, cet album devient vraiment entêtant. La « faute » aux refrains (de vrais refrains… si, si, c’est possible de faire ça en death), aux riffs de grattes, à cette batterie apocalyptique, aux parties symphos qui ne tombent pas comme un cheveu dans la soupe (parfaitement intégrées aux titres, discrètes et naturelles). Même si je suis un peu nostalgique de la période un peu plus « naïve » de UTSOC que je réécoute toujours avec un p’tite goutte dans le slip, Destinity a su grandir et évoluer, et compte réellement dans le paysage métallique français. Ils réussissent à nous pondre de super disques à chaque fois, tout en repoussant les limites d’un style qu’on pensait établi. Pas de breaks ou de splits les gars !!? Compris ?


Rédigé par : Kurglom | 16/20 | Nb de lectures : 13761