Terrible ce disque. Il me rappelle plein de choses. Il me rappelle la musique de Franck Michaël, de Frédéric François ou de Mike Brant que ma mère m'a fait endurer pendant ma jeunesse pour se venger des mes agressions Napalm-Deathiennes à répétition. Il me rappelle les mélodies niaises qui sortaient de l'ours en peluche que j'avais étant petit et qui chantait "je t'aime pour la vie" quand mon doigt effleurait son anus estampillé "made in Taiwan". Il me rappelle les innombrables ascenseurs et leur fabuleuse musique que j'ai empruntés des milliers de fois dans le cadre de mon activité professionnelle, faisant courageusement fi de ma claustrophobie et de ma peur des boutons qui me rappellent trop mes crises d'acné juvénile. Le piano de ce disque me remémore un splendide xylophone multicolore que mon tonton m'avait ramené un jour d'un obscur séminaire au but à peine dissimulé d'investigations extraconjugales, splendide objet qui n'a pas supporté les virulents blast-beats que je me suis empressé de lui faire subir. Paix à son âme.
Sans rire, ce disque est une bouse. Pourtant le groupe a pris le risque d'être de temps en temps aventureux. Un titre comme "River of perdition" tente une ébauche de gothic-rock en y incorporant des guitares asthmatiques, des instruments à vent (style trompette) ainsi que des scratches. "Underground poetry" essaye maladroitement de faire de l'electro-metal. "Music for the night" est une bluette débile à la mélodie aussi conne qu'une conductrice d'Austin Mini accompagnée de son Yorkshire. Et je pourrais continuer comme ça pour les 15 morceaux de ce truc. Sous couvert d'une musique "gothique", "dark" ou carrément "orchestrale", Despairation n'a réussi à nous présenter qu'un disque raté, aux mélodies puériles qui pourrait être l'enfant bâtard de l'alliance entre Lacrimosa et les Pogues, avec des tentatives d'ambiances floydiennes. J'ai beau m'escrimer, je n'arrive pas à trouver, hormis la production encore valable, la moindre circonstance atténuante à ce désastre. On a souvent la sensation que le groupe a expérimenté des trucs en direct live et a eu la flemme d'effacer les calamiteux arrangements lors du mixage final. Seuls quelques passages ambient sont écoutables. Tout le reste est bon pour les chiottes. Même pas au niveau de la pire des musiques de supermarché...




Rédigé par : Loufi | 02/20 | Nb de lectures : 11443