Attention, on ne rigole plus, voilà le premier album de DESCEND INTO NOTHINGNESS ! Ils nous viennent d’une région reculée de cette belle province canadienne qu’est le Québec qui n’a pas fini de nous surprendre avec ses groupes qui rivalisent de créativité.
A l’écoute de ce disque, il est difficile d’imaginer que le line-up de D.I.N. est exclusivement composé de cousins Québécois. Même si « Darkened reality » fleure à pleins naseaux le savoir-faire d’Outre-Atlantique, les influences suédoises présentes ici sont indéniables. Une écoute distraite de cette galette ne révèle, au prime abord, rien de particulièrement extraordinaire et puis, lorsqu’on se penche d’avantage sur le présent cd, en lui accordant toute l’attention qu’il nécessite, on est rapidement pris de vertiges devant le potentiel monstrueux qui réside dans les petites mimines et dans les caboches de ces sacrés Québécois. Câlisse !!!
Comment vous exhortez à l’écoute de ce disque, sans en oublier des détails aussi cruciaux que croustillants ? Pas facile, car il y a beaucoup à dire sur « Darkened reality ». Pour aller à l’essentiel, sans se livrer à des analyses de laborantin-du-métal-de-mes-deux, je pourrais présenter D.I.N. comme un groupe qui allierait la brutalité de CRYPTOPSY, la mélodie des vieux DARK TRANQUILITY et qui arriverait à passer de l’une à l’autre avec une facilité d’enchaînements déconcertante. Comparer la précision du jeu de batterie de François Turgeon à celle de Flo Mounier est un pas délicat que vous n’hésiteriez pas l’ombre d’un moment à franchir si vous pouviez entendre ce que j’ai dans les oreilles au moment ou j’écris ces lignes. Ce type est simplement bluffant, tant il semble à son aise dans les parties les plus rapides comme dans les plus techniques. J’aime tout particulièrement le petit roulement très martial qu’on retrouve dans l’enivrant « Martyred in the rage of war » qui n’est pas sans me rappeler celui de « Dechristianize » sur le dernier VITAL REMAINS. Le chant de Joel St Amant, alternant hurlements déchirants thrash et grunt presque grind, est particulièrement adapté aux caractères changeants de la musique de D.I.N. Sa voix sait même se faire poignante sur la superbe fin au piano de « Dominated by the disease » interprétée par le sieur Exod d’UNEXPECT (mon gros coup de cœur 2003). Les trois guitaristes font également des merveilles : derrière les remparts rythmiques de gros riffs soutenus par une batterie tonitruante se faufilent les mélodies délicieuses d’une guitare autonome. Toute cette puissance, toutes ces harmonies sont liées dans l’écrin de l’excellente production de Yannick St Amand, déjà responsable du son de NEURAXIS, ION DISSONANCE, MARTYR ou QUO VADIS (excusez du peu…). « Darkned reality » est sans aucun doute l’œuvre la plus brutalement mélodique qu’il m’ait été donné d’entendre à ce jour, mais loin d’une interprétation statique et sans âme, le feeling est bien présent ici. Si les membres de D.I.N. ne sont guère plus vieux que la vingtaine, l’émotion qui les transporte n’a pas d’âge. Avec un tel potentiel sous le pied, le monde du métal s’ouvre à eux et ce disque annonce l’arrivée d’un nouveau baron du techno death. Somptueux !!!
Maintenant, il ne vous reste plus qu’à aller jeter une oreille sur le MP3, présent dans le juke-box, pour voir de quel bois on se chauffe à Rouyn Noranda.
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Rédigé par : Tonton | 17/20 | Nb de lectures : 7960