DERELICT EARTH - And So Fell The Last Leaves... (Autoproduction) - 11/10/2011 @ 07h59
L’abnégation et la passion mises en œuvre par un seul musicien pour sortir un album solo m’inspirent systématiquement un sentiment de respect mêlé à de l’admiration. Sauf pour Striborg, bien sûr. Mais ce n’est pas vraiment un projet musical, plutôt un instrument de torture mis en place par la FNSF (Fédération Nationale des Sourds de France).

Quentin Stainer. Le nom vous est familier, si vous connaissez SILMARILLION, précédent groupe de Quentin. Sinon, sachez que ce multi-instrumentiste nous propose, avec 'And so fell the last leaves...', son nouvel album solo, dans une veine ‘progressive’, où la volupté et la douceur s’entremêlent avec l’explosion et la violence. A la fois compact et aéré.

Les racines de DERELICT EARTH puisent autant dans le progressif, dans le Death Metal (mélodique ou pas), dans le Black, dans le Doom, que dans le Folk metal. Avec un résultat perfectible, mais déjà très convaincant. Et relativement personnel, ce qui démontre une réelle aptitude et une envie passionnée.

'And so fell the last leaves...' est le second album de l’Isérois, après 'Sins of the Siblings' paru en 2010. 8 titres, pour plus de 51 minutes de Metal progressif à connotation extrême. Mais ne partez pas, l’indigestion n’est pas encore pour aujourd’hui. Car en effet, DERELICT EARTH réussit à captiver son auditoire, grâce à un sens de la composition et une capacité à véhiculer ses émotions.

Les nombreux passages calmes sont plaisants, imprégnés de mélancolie et d’apaisement, et globalement très pertinents. Souvent orientés Folk, ils sont colorés par la voix claire convaincante de Quentin, qui sans être exceptionnelle, touche et s’agence parfaitement avec ces accords acoustiques.
Dans les instants de violence, ce sont les influences Death et Black qui prédominent, pour un résultat qui me convainc moins. En partie due à des growls pas toujours convaincants, bien que très expressifs. Musicalement, on ressent diverses émotions, où les inspirations Black et Death s’entremêlent avec une certaine réussite, mais toujours guidé par cette orientation dite progressive.
Quelques blast, quelques riffs saccadés, quelques passages vraiment violents ; mais le propos se situe majoritairement dans une recherche musicale construite, avec des titres qui prennent le temps de se dévoiler. Y compris dans les accès de violence, où les riffs demeurent toujours mélodieux, et les structures évolutives.

Les enchaînements entre calme et explosion sont globalement bien maîtrisés, relativement fluides, même si on est de temps à autre basculé de façon un peu abrupte de la face lumineuse à la face sombre de l’ogive. Dualité qui, d’ailleurs, s’exprime à la fois en fonction des décibels, et de l’ambiance. Certains passages violents s’avérant parfois presque plus lumineux que leur penchant acoustique.
Ou quand l’apaisement musical se fait la voie de l’obscurité.

La production est brute, mais relativement satisfaisante pour un enregistrement autoproduit. Mais je trouve le son sur les guitares électriques un peu trop grésillant par moments. Sans oublier la batterie programmée, qui sans nuire à l’équilibre sonore, apporterait plus de naturel avec une vraie batterie. Une broutille néanmoins.

La démarche, comme le résultat, ne sont pas sans évoquer à de nombreuses reprises, les premiers OPETH, AMORPHIS, ou encore AGALLOCH. Que ce soit de par les structures étirées des morceaux, les alternances de passages "métalliques" et "folk", le chant basculant du clair au growls, en passant par des cris très Black, et bien évidemment l’ambiance globale. Et quand je parle d’ambiance, cela n’est pas vain, car j’ai le sentiment à chaque écoute que Quentin a vraiment essayé d’utiliser sa maîtrise instrumentale pour transmettre ses émotions et ses états d’âmes.

Mais DERELICT EARTH possède vraiment son propre cachet, sa propre personnalité. Qui, si elle reste encore trop liée à ses influences, ne demande qu’à s’affirmer.
Parfois encore un peu bancal, parfois trop étiré ou progressif à mon goût, DERELICT EARTH n’en reste pas moins une chouette découverte. Le plus dur reste à venir désormais, continuer à personnaliser son expression afin de s’émanciper totalement des inspirations musicales. Mais au vu de 'And so fell the last leaves...', je ne doute pas que Derelict Earth y arrivera...

Et comme Quentin n’est pas rat, il vous propose d’écouter intégralement ou de télécharger son album, gratuitement. Ou quand l’expression de l’art s’ouvre à tous. Respect.

http://www.derelictearth.com/ - 184 visite(s)

Ecoute intégrale de l'album - 134 téléchargements


Rédigé par : ..::Ju::.. | 14/20 | Nb de lectures : 12021




Auteur
Commentaire
agalloch
IP:193.57.67.241
Invité
Posté le: 11/10/2011 à 08h39 - (97507)
gratos et des similitudes avec Agalloch, je fonce !

DerelictEarth
Membre enregistré
Posté le: 11/10/2011 à 09h23 - (97508)
Merci beaucoup ..::Ju::.. pour cette chronique ! J'ai bien pris en compte tes remarques sur la production et sur la composition, tu es loin d'être le seul à me les avoir faites. De gros progrès sont à prévoir pour le prochain album, déjà au niveau de la production (je me suis fourni en amplis à lampes, en boites à rythme haut de gamme et en paires d'oreilles fonctionnelles pour le mixage) mais aussi niveau de la composition avec plus de transitions et également plus de diversité instrumentale.
Merci beaucoup pour cette chronique sur VS-Webzine, c'est un vrai plaisir !

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