Qu’on se le dise immédiatement et qu’on se le répète - ça ira mieux après - Derdian n’est « que » la pâle copie de son compatriote Rhapsody of Fire. Et quand je dis pâle, je suis encore loin du compte. « Ectoplasmatique » serait le plus proche de la réalité bien que je doute que ce qualificatif figure dans le Robert. Tant pis, je me paie le luxe de l’inventer pour la circonstance. (En revanche « ectoplasmique » existe bien mais c’est du domaine de la chimie biomoléculaire).

Car malgré nos souhaits de voir l’aventure s’arrêter après "New Era Part 2" - ayant fait l’objet par mézigue d’une kro un poil blasée aux alentours de l’an de grâce 2007 - Derdian ne nous aura pas épargné le dernier volet de sa trilogie. Dommage de gaspiller tant d’énergie pour si peu d’audace.

Car non seulement son propos est vide de sens et dénué de tout intérêt mais en plus il arrive après un Rhapsody de Feu revigoré au propane surpressé et qui cette année a eu la bonne idée de brûler l’une de ses meilleures torches depuis longtemps.

Tiens, fainéant et fier de l’être (après tout je suis corse et c’est la canicule !), je vous renvoie à ce que j’écrivais du précédent :

« Cavalcades échevelées, univers heroic fantasy et paroles niaises, tout y est. Le problème pour Derdian étant que R.O.F est quasiment l’inventeur de ce genre. Il ne peut donc se situer que comme un outsider face au « maître » incontesté. Sans jamais l’égaler, il présente néanmoins quelques arguments qui lui permettent de taquiner la bande à Turilli. Pas dans les arrangements ni dans l’orchestration car ils n’ont pas les moyens techniques de leurs devanciers. Dans l’exécution par contre, aucun problème car les musiciens de Derdian ne sont pas manchots. Et le chant du dénommé Joe est très acceptable. Ce n’est bien évidemment pas suffisant pour espérer atteindre les sphères supérieures de l’Hollywwod Metal. D’autant que leurs compos sont très téléphonées et dénuées de la moindre parcelle d’originalité. Ne seraient les guitares heavy et les soli idoines, certaines mélodies sonnent même comme de la pop redondante ou du hard FM ».

Voici donc la parfaite définition de la musique de ces Italiens copieurs et en retard d’une bonne guerre. (Au fait l’artwork ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?) Que dire de plus ? Que du chant féminin et de la flûte ont été rajouté mais que malheureusement ces 2 nouveautés n’ont pas assez été exploitées pour rendre l’ensemble plus attirant. La prod est en progression mais la volonté très marquée de jouer tout à fond les gamelles par le biais de shreds incessants (fatigants) n’arrange pas les affaires de nos appareils auditifs. Ce mode d’exécution T.G.V non maîtrisé a pour seul effet de nous faire nous précipiter avec soulagement sur la touche stop.

Non, décidément, Derdian ne nous aura rien épargné. En revanche, si vous êtes amateurs de métal à chevauchées épiques, d’entrechocs de lames acérées et de dragons pyromanes, je peux vous éviter une perte de temps (et éventuellement d’argent) en vous conseillant vivement de vous mettre tout autre chose entre les oreilles. Tenez justement, pourquoi pas le dernier R.O.F qui est très largement supérieur à ce succédané prétentieux, boursouflé et inconsistant. C’est dit !


Rédigé par : Karadok | 10/20 | Nb de lectures : 12792