On est en droit de penser ce qu'on veut de la scène death metal brutal actuelle. D'aucuns la jugent agonisante depuis quelques années, sans relief ni originalité, passant son temps à s'auto-plagier. D'autres la voient égale à elle même, remplie de parasites au milieu desquels, en fouillant bien on trouve quelques rares diamants d'une pureté rare. Un fait que personne ne pourra contester c'est que l'année 2002 aura été un excellent cru en la matière avec les brûlots de HATE ETERNAL, IMMOLATION, MYRKSKOG (entre autres) et surtout NILE, que tout le monde (ou presque) s'accordera à déclarer grand vainqueur de l'année en matière de brutalité. Une année 2002 donc riche en brutalité, bien supérieure à l'année 2001, très pâlote et où rares étaient les groupes à s'être démarqués. DERANGED, qui se rappelle à notre bon souvenir en cette fin d'année étaient de ceux là. Les suédois nous avaient offerts avec "Deranged" l'une des toutes meilleures galettes de l'année et s'étaient imposés comme les maitres de l'ultra-brutalité. La réaction américaine ne s'est pas fait attendre avec la sortie des albums de tous les groupes précédemment citès et ce "Plainfield cemetery" revêt pour DERANGED un challenge, et ce, à de multiples titres. Il s'agit tout d'abord pour nos scandinaves de surpasser l'album éponyme, ce qui est loin d'être une mince affaire. Il s'agit ensuite de se hisser à la hauteur de ces collègues américains et enfin et surtout, il leur faut enfin sauver l'honneur de l'Europe bien larguée en la matière cette année. Voyons donc ce que nos suédois ont réussi à se sortir des tripes. On note tout de suite que Calle Fäldt, le nouveau grogneur n'a pas eu trop de mal à se fondre dans la masse, tout comme ces nombreux prédécesseurs (ils en font quoi de leurs chanteurs ? ils les bouffent ?) il est des plus impressionnants, rien à dire de ce coté là. Musicalement pas de surprise ce nouvel effort est aussi, si ce n'est plus intense, que ces predecesseurs. La production des plus impressionnantes met en valeur chacun des instruments, notamment la guitare dont chaque note peut clairement être entendu, on est loin ici de la production "bloc" de NILE. A part ça, pas de trop de surprises, on est dans la continuité de l'album précédent même si je trouve que l'album comporte plus de ruptures, de variétés, mais peut être est ce justement du à cette excellente production. Du coté des textes, DERANGED nous a pondu rien de moins qu'un concept album sur... un serial-killer, un américain bien sûr qui dégottait ses victimes au cimetière de Plainfield (Wisconsin), qui répondait au doux nom de Ed Gein et à qui l'on attribue une quinzaine de meurtres durant les années 50. Il est d'ailleurs l'inspiration principale du film "Massacre à la tronconneuse". Ajoutons à cela, une magnifique pochette dans des tons ocre-jaunes et on obtient une réussite brutale de plus pour l'année 2002. Restera à DERANGED un dernier challenge à relever: celui de la scène, se sera chose faite dès décembre où le groupe pourra se confronter directement, sur certaines dates, à deux des autres prétendants au titre de groupe le plus brutal: HATE ETERNAL et IMMOLATION. Rendez-vous donc en décembre pour le X-Mas Festival.




Rédigé par : Sheb | 17/20 | Nb de lectures : 9290