Encore un groupe grand britton à l'honneur de ma modeste plume. Si le hardcore brutal UK est en très bonne forme avec des excellentes sorties londoniennes (TRC en tête), il y a des groupes qui sont à des années lumière de la brutalité toute primaire.
Departures est un groupe écossais dont les premières notes ont été remarquées par les magazines locaux. Si on ajoute le 4.5/5 des très exigeants Sputnik Music, on peut donc considérer que Departures est un groupe qui frappe fort pour son premier disque.

Le combo écossais s'inscrit en droite ligne du hardcore moderne mélancolique, à l'instar de leurs confrères de More Than Life par exemple. « When Losing Everything Is Everything You Wanted » est un bijou de tristesse, de noirceur, de désespoir et d'annihilation de joie. Chacune des compositions qui sont présentes sur cet opus est une ode à la désillusion et à l'aigreur. Departures impose son style et affirme sa présence sur la scène britannique.
Pourtant, son sujet de base est très commun : les paroles tournent autour de la nostalgie, des regrets, de la tristesse et de la colère qui se dégagent de tous ses sentiments.

L'album s'ouvre une très belle intro toute en nuances et en douceur « Fear Of Falling » dont le titre résume parfaitement l'ensemble des émotions dégagées... La peur de perdre prise. Puis, on découvre « Swallowed Up » et la voix totalement hallucinée de James McKean. Constamment au bord de la cassure et hurlant sa détresse à pleins poumons, ce putain de timbre ne nous lâche jamais accompagnant l'opus de bout en bout est le gros point fort. James donne une dimension unique à ce disque et sur certains passages, on frise la chair de poule (notamment sur le pont de « Sunday » ou bien le premier couplet de «Rememberance »)
« Swallowed Up » n'est pas le morceau que je retiens le plus, trop classique et pompé sur Verse et Have Heart. Par contre, on peut s'arrêter sur « Sunday », « Rememberance » et « Disappointement ».
Le premier avec son intro à la Have Heart ne cache pas son jeu. Entre ses mélodies dépressives et le thème abordé (la perte d'un père), Departures signe ici un de ses meilleurs morceaux, notamment grâce à son final qui prend aux tripes.
« Rememberance » est sans conteste LE morceau de l'opus. Son intro totalement fascinante mélangeant colère et regret, le tout exprimé par des mélodies cristallines et un rythme hardcore déjanté. Mais c'est surtout lorsque James scande «the nostalgic air is so fucking stale » que le cœur se serre fort.
« Disappointement » met du temps avant de démarrer mais son intro très Modern If Liferienne met KO d'entrée de jeu. Pourtant, lorsque le rythme s'emballe, on est clairement face au morceau le plus véloce et virulent de l'album

De la pluie en plein été. Un esprit en berne. Un cœur prêt à exploser. Telles sont les phrases qui me viennent à l'esprit lorsque j'évoque « When Losing Everything Is Everything You Wanted ». Les grand-brittons signent ici un disque majeur de l'année, bien au-dela des derniers disques du genre que j'ai pu chroniquer (More Than Life et Hundredth). Opérant dans un style commun voire saturé, Departures réussit l'exploit de pondre un disque habile, transpirant la sincérité et d'une qualité époustouflante. Well done, guys !


Rédigé par : Vision Of Beuh | 17,5/20 | Nb de lectures : 14363