DEN SAAKALDTE - Kapittel II : Faen I Helvete (Agonia) - 23/09/2014 @ 07h45
Troisième album pour les norvégiens de Den Saakaldte dont la particularité notable, jusqu’alors, fut de compter dans ses rangs un joli panel de ce que la scène black européenne pouvait présenter de true warrior : Kvarforth au chant sur le précédent album, Sykelig de Naer Mataron à la gratte (si tant est que ce groupe puisse représenter la scène black, ce dont je doute) et Uruz d’Urgehal à la batterie. Si ce petit monde s’est dispersé dans la nature, Sykelig est toujours présent, désormais accoquiné de Tjalve, le gratteux de 1349. La période des transferts achevée, l’équipe désormais constituée, que vaut ce nouvel effort quand le précédent, All Hail Pessimism, valait bien moins par sa musique que par ses musiciens ? Et bien disons qu’il eut pu être plus intéressant, plus intense aussi, mais que passé l’effet de (bonne) surprise, le soufflé est vite retombé.

Kapittel II: Faen i helvete se présente d’abord doté d’un son percutant. "Din siste dag", le premier titre, rentre pleine face, à pleine vitesse : les riffs déboulent à fond les ballons, dopés par un son chaud et rond très puissant, très organique aussi, des riffs plus ou moins complexes mais qui donnent le sentiment que la musique est riche, que la structure est chargée d’informations autant d’ailleurs que la voix, variée bien qu’un peu monotone dans son intonation. Le blast accompagne une grande partie du morceau qui alterne cependant riffs rapides / mid tempo puissants. Il ne faut pas s’y tromper : sous des atours relativement classiques, le titre recèle de petits arrangements mélodiques, de petits décrochages rythmiques qui le rendent encore une fois relativement chargé en détails intéressants. Sans être foncièrement complexe, la musique de Den Saakaldte ne se livre donc pas de prime abord. Les débuts sont prometteurs. Puis… la misère vint.

Le démarrage de "Forbanna Idioter", le second titre, emprunte la même voie, celle du blast et de la puissance. Mais on sent rapidement qu’il manque quelque chose, comme une accroche, une bonne idée, un riff entêtant, une aspérité qui offrirait à l’auditeur de quoi se dire qu’il tient dans ses paluches un bon disque. Car de fait, si le démarrage de nombreux titres laisse augurer du meilleur, l’ennui s’installe assez rapidement à chaque fois, la faute à une linéarité préjudiciable et à un manque d’inspiration aux moments clés (ponts centraux par exemple). Les riffs sont finalement communs, comme les mélodies. Ce modèle se retrouve sur plusieurs titres de l’album, comme "Endeløst Øde", "Du selvproklamerte misjonær", ou encore "Som Et Arr På Sjelen". Les arrangements sont plaisants, la recherche de mélodie n’est pas absente mais tout ça reste finalement assez vain ou disons plutôt assez convenu, assez terne. Ainsi du troisième titre, "Du selvproklamerte misjonær", qui commence bien mais qui devient très rapidement inoffensif, la faute à un pont central plus atmosphérique à rallonge, sans saveur, qui brise toute la dynamique. Idem pour "Endeløst Øde" et son départ thrashy… gâché par un chant genre hooligan à la con… et des longueurs super… longues. Les riffs communs sont ressassés à l’infini dans des morceaux sans âme. Dommage.

Seul "Djevelens verk", le cinquième titre, devrait emporter votre enthousiasme : accroche super mélodique, jolis riffs puissants et racés, leads qui marquent l’esprit au fer rouge… Un OVNI dans cet album. L’un des plus longs titres (9’) mais aussi – et de loin – le plus convainquant.

Même la pochette ne fait pas rêver… Alors qu’en retenir finalement ? Den Saakaldte, c’est la fille que tu trouves charmante en boîte de nuit, que tu dragues sans vergogne, que tu ramènes dans ton lit et que tu baises. Puis vient le matin et la lumière du jour… et ton érection retombe à la vue de ce visage ingrat dont tu n’avais pas su – alcool et ténèbres obligent – déceler les contours disgracieux. Après avoir ouvert le feu de façon diablement convaincante, Den Saakaldte retombe comme une érection en panne de Viagra. C’est triste. C’est moche. C’est la vie, mon petit.




Rédigé par : Raziel | 12/20 | Nb de lectures : 11322




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Commentaire
GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 23/09/2014 à 18h43 - (113738)
Autant "All hail pessimism" était pas mal et contenait des superbes ambiances autant là ça ne décolle pas et ça reste assez plat et convenu tout au long de l'écoute.

Dommage car ça n'est pas totalement loupé mais quand on voit le line-up on pourrait s'attendre à mieux.



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