Quand le cd avec l’inscription « Feat Members of Therion, Chimaira and ex-Soilwork » s’est retrouvé entre mes mains, j’ai d’abord pris peur et je me suis demandé ce que Nuclear Blast avait pu nous sortir…
En effet, en creusant un peu j’ai appris que le line-up n’était autre que celui de Therion sans leur batteur : Christopher Johnsson pour le chant (fondateur et principal compositeur des orchestrations symphoniques de Therion), Kristian Niemann à la guitare, Johann Niemann pour la basse et Rickard Evensand à la batterie (ex Soilwork et à l’heure où j’écris la chronique ex-membre de Chimaira).
Les présentations étant faites attaquons le contenu de ce premier album intitulé « Riders of the Apocalypse ».
Ce qui frappe d’entrée c’est l’artwork de la pochette : les illustrations très soignées, signées Gyula Havancsak, qui nous plongent directement dans le concept de l’album, concept imprégné de fantaisie, de mythes et de religions . Les 9 chansons nous relatent les grandes tueries perpétrées par l’homme au cours de son histoire, l’invocation des cavaliers de l’apocalypse par une secte décidée à décimer l’humanité et l’avènement ultime des cavaliers de la mort, venus sur Terre pour balayer ce fléau qu’est l’homme. C’est pas très joyeux mais l’album divisée en 3 chapitres se tient très bien par des enchaînements entre chansons efficaces. (voir celui entre la 4ieme et 5ieme chanson, entre la 7ieme et 8ieme par exemple)
Rassurons tout de suite les détracteurs du Therion orchestral qui pourrait à tort cracher sur ce groupe, Demonoid officie dans du death/trash à des kilomètres sonores d’arrangements symphoniques… Leur monde apocalyptique n’est compté que par les 3 instruments de base et la grosse voix death teintée d’envolées black du Sir Johnsson. Mais la musique n’en est pas pour autant rachitique, elle est très agressive et comme possédée. Le batteur enchaîne comme un fou furieux des parties assez rapides caractéristiques du death mélodique suédois, des rythmiques intelligentes à coup de double dosé et de cymbales percutées avec des passages mid tempos qui sont pour moi le point fort de l’album (« Arrival of the Horsemen », « Death » entre autres). La guitare acérée et rentre-dedans à souhait vient compléter à merveille la batterie, oscillant entre riff trash/death (par exemple « Wargods », « Hunger my Consort », « Death ») et parfois black (par exemple « 14th century plague »). Seul point faible : des expérimentations sonores un peu bizarres par moments (ex « Hunger My consort » et « the Evocation ») où Niemann se prend pour Schuldiner mais c’est un peu raté…. Les notes rondes de la basse quant à elle ressortent vraiment sur les parties mélodiques (« The Evocation ») mais restent masquées ailleurs (à l’exception de l’intro de « Hunger my Consort » pour les oreilles averties).
La seule chanson qui pourrait faire penser à du Therion est « The Evocation » où l’on peut entendre du chant clair « Thérionesque », une voix féminine et un vague riff orientalisant à la guitare, mais cela ne brusque en aucun cas la cohésion du disque.
Dans l’ensemble cette album sait convaincre par sa cohésion sur le plan conceptuel et musical. Les chansons sont bien construites et efficaces car on se surprend facilement à headbanger (écouter « Wargods » et « End of our Times »). En revanche, il n’apporte rien de nouveau au style et j’ai peur que l’écouter trop souvent puisse le rendre ennuyeux. Enfin je lui mets 14/20 car, pour un premier essai, les musiciens ont su se démarquer totalement de l’actuel Therion et offrir une musique agressive et entraînante (mention spéciale pour « End of Our times ») . Espérons que le groupe ne restera pas au stade de side-projet…


Rédigé par : SkePtikFleSh | 14/20 | Nb de lectures : 9956