Dans un style autant saturé que le thrash death suédois, il semble difficile de faire son trou sans le soutien actif d’une maison de disque ou d’un mentor respecté. DEGRADEAD a la chance d’avoir les deux, avec DY1 (ABANDONED, GURD, IN-QUEST) pour propager leur musique et rien moins que la moitié d’IN FLAMES pour l’aider à la rendre la plus attractive possible. C’est ainsi que « Til Death Do Us Part » a été enregistré et mixé aux IF Studios par Björn Gelotte avec l’aide de ses comparses Jesper Strömblad , Daniel Svensson et Peter Iwers.

Inévitablement, l’album contient de nombreuses références à IN FLAMES, celui des années 90 j’entends ! En effet, ces ptits jeunes qui n’en veulent ont la rage, et bien que certaines rythmiques puissent faire penser à ce qui s’entend beaucoup en ce moment dans le metalcore, leurs références sont à l’évidence à aller chercher dans les albums « Colony » ou « Whoracle », pour le bonheur de tous les fans dépités d’IN FLAMES, et dans toute la scène thrash suédoise 90’s en général. L’hérédité n’est pourtant pas aussi encombrante qu’on pourrait le craindre et DEGRADEAD, sans l’ombre d’un poil de cul d’originalité, est parvenu à faire un album vivant, varié, mélodique et agressif ; un album sympathique et intéressant en somme.

Le chant hurlé quasi indissociable de cette scène est alterné avec un chant clair qui rappelle celui de SCAR SYMMETRY, avec des lignes de chants qui le sont également, ce qui ne fait qu’accentuer le manque de personnalité de « Til Death Do Us Part ». Cependant, si on dépasse ce cap, on doit bien admettre que les morceaux sont bons, très souvent rapides, et que quand le groupe flirte avec les mélodies, il pond des refrains plutôt accrocheurs qui rendent l’album, sinon absolument indispensable, tout au moins parfaitement adéquat pour divertir quand l’envie de se mettre un disque de métal suédois mélodique et burné se fait sentir.

En ce qui me concerne, entre un IN FLAMES de plus en plus mou du gland, une scène métalcore devenue une caricature gominée d’elle-même et un groupe comme DEAGRADEAD, qui n’a pas terminé sa maturation mais montre de très bonnes dispositions, mon choix est fait ! On les attendra bien entendu au tournant, et si le deuxième album est aussi peu personnel, on n’aura sûrement pas la même indulgence, mais à l’instant où j’écris ces lignes, c’est le fan (et nostalgique) de bon thrash suédois qui parle.


Rédigé par : Dungorpat | 14/20 | Nb de lectures : 11148