Est-ce par le truchement d’un sacerdoce charcutier ou par amour de ces merveilles saucisses bio tricotées dans de véritables boyaux encore tièdes mais cela fait maintenant quelques années que les Ritals de Permeated records ont pris le parti de promouvoir la triperie de masse par le biais de leur bucolique label.

Un album comme celui des Suédois de DEGRADE, qui ont visiblement oublié leur nationalité lorsqu’ils se sont attelés à la composition de cette galette, incarne parfaitement les vertus méchamment brutales que la maison de disque transalpine cherche à étendre en Europe.

Bon d’accord, « Lost Torso Found » est sorti voilà déjà plus d’un an mais il faut croire que Permeated était plutôt satisfait de la facilité avec laquelle DEGRADE avait fait saigner les oreilles fin 2006 puisqu’ils nous ont demandé poliment d’en remettre une couche et moi quand on me dit « s'il vous plaît » j’obtempère (dans les limites de la décence, vous vous en serez douté).

C’est à ce moment précis de la chronique que nous allons nous séparer des amateurs de métal suédois, qu’il soit mélodique ou non, car la suite de cet article ne les concerne en rien et risque, au contraire, de leur faire réviser leur vision des joies du death scandinaves. Mais taillons plutôt dans le vif du sujet.
Vous l’aurez compris, les membres de DEGRADE n’ont de scandinave que la localisation géographique. Musicalement, leurs inspirations se situeraient plutôt de l’autre côté de l’Atlantique avec une nette fascination pour le brutal death US à tendance gore comme le démontre ce florilège de textes nous vantant les plaisirs insoupçonnés du démembrement (…et les bras, et les bras, et la tête, alouette). Pour le reste, les trente et une minutes de « Lost Torso Found » nous laminent la face dans un death metal qui alterne de véloces blasts néandertaliens et de bons gros mid-tempos groovy à souhait. C’est méchamment calé, les zicos dominent leur sujet dans le pilonnage d’artillerie comme dans les breaks chaloupés et la demi-heure de ce disque s’enfile comme papa dans maman.
On ajoute là-dessus, un chanteur aussi guttural qu’un 78 tours de Pavarotti passé en 33 qui exerce son art en ne beuglant exclusivement que les voyelles (paraît que c’est plus pratique pour les rîmes), quelques grouiks de goret et une paire de hurlements (bah oui, paraît que c’est douloureux de se faire démembrer) et on obtient un premier album qui tient solidement la route, un véritable défouloir qui donnerait des envies de retraite prématurée à un tueur en série.

Enfin pour bien appuyer le fait qu’ils ne donnent ni dans le Visual Kei, ni dans le métal à côtelettes que Shaka honore à sa manière, DEGRADE s’est offert les services du désormais plus prolifique que talentueux Jon Zig.

Alors bien entendu, il n’y a rien de bien neuf dans la recette DEGRADE. On pensera à SKINLESS ou à la sainte trinité batave DISAVOWED, PYAEMIA et SEVERE TORTURE. Mais avouer qu’il y a pire comme comparaisons et qu’on ne va pas se priver de deviser aimablement sur cette rondelle parce qu’elle n’apporte qu’une simple contribution efficace au brutal death.
On n’est pas ballot à ce point même si on n’aurait pas craché sur un ch’tit morceau en plus.


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 10846