De retour après trois années d’absence, le trio suédois, qui abrite entre autre Mathias Modin, le batteur de DARK FUNERAL, revient sur le devant de la scène avec son cinquième album ; un assaut auditif en douze rounds (soit treize titres –cherchez l’erreur) comme se plaît à le souligner l’intitulé de cette nouvelle offensive.
Pour le profane, dont les cages à miel ont toujours esquivé la musique du groupe, ce titre pourrait passer pour racoleur et il aurait tort, car depuis 1991 le groupe a eu tout le temps de peaufiner son style pour arriver à un résultat qu’ils étrennent déjà depuis quelques cds.

Avec DEFLESHED les disques se suivent et ont tendance à se ressembler. Même si le groupe a encore progressé depuis « Royal Straight Flesh », « Reclaim the Beat » n’échappe pas à une certaine linéarité qu’on a trop souvent l’habitude de retrouver sur les œuvres de notre trio scandinave. Pourtant, nous ne sommes pas en présence de manchos car, comme à l’accoutumée, les nouveaux morceaux sont toujours aussi bien ficelés. Il y a du bon pour peu que l’on soit réceptif au death/thrash décapant qui sert désormais de carte de visite au groupe.

Le métal de DEFLESHED se veut froid et dénué de fioritures. Le groupe va à l’essentiel avec des riffs thrash bien aiguisés s’appuyant sur une rythmique véloce ; et tout particulièrement une batterie qui blaste pendant la majeure partie des 36 minutes. La voix hargneuse, dans un registre typiquement thrash, de Gustaf Jorde complète adéquatement l’armada de la formation.

La recette fonctionne plutôt bien et se relève d’une grande efficacité mais là où ça coince considérablement, c’est du côté des variations vu qu’elles sont quasiment absentes du répertoire du groupe.
Passé l’engouement du premier titre qui vous fonce dans le lard sans prévenir, les suivants ont la fâcheuse tendance à ressasser toujours les mêmes plans à quelques légères différences près. A part une paire de riffs plus heavy, les plages se succèdent sans qu’on arrive vraiment à les différencier. De ce fait, il apparaît presque impossible de mémoriser les morceaux aussi cachy soient-ils. Il n’y a guère que « Red Hot » une reprise de MOTLEY CRUE ( ?) à la sauce DEFLESHED qui apporte une goulée d’air frais au milieu du sprint de « Reclaim the Beat ». Pire encore, on a un peu l’impression que le groupe pourrait très bien nous pondre un disque de cet acabit tous les six mois tant l’exercice paraît facile et les titres fondus dans le même moule.

De ce fait DEFLESHED paraît condamné à jouer les seconds couteaux, aussi tranchants soient-ils. C’est triste à dire mais il n’y aura probablement que les fans irréductibles pour ne pas se lasser, à la longue, de cette répétitivité. « Reclaim the Beat » est loin d’être un album médiocre mais on en fait le tour beaucoup trop rapidement pour que l’investissement en vaille la peine.



Rédigé par : Tonton | 11/20 | Nb de lectures : 13284