Dans un premier temps, j’ai été assez perplexe lorsque Greg m’a demandé de “traiter le cas” DEFILED. Avant que « Divination » n’atterrisse sur ma platine, je n’avais jamais entendu parler de ce groupe venu tout droit du royaume du soleil levant (le Japon - pour éclairer la plèbe inculte…) alors que cet album est déjà leur quatrième.
Si au début des années 90, la scène japonaise faisait beaucoup parler d’elle avec une quantité assez importante de groupes au talent relatif, il est triste de constater que les choses se sont plutôt tassées. Pourtant, certains des combos que j’avais eu le plaisir de découvrir jadis, étaient assez professionnels et créatifs pour rivaliser avec la suprématie occidentale en matière de brutalité. Qu’est-il advenu des CASBAH, des S.O.B., des OUTO et j’en passe ? Bon, je vais arrêter là mes méditations d’ancien combattant car il semblerait que le Japon ait encore de bonnes choses à nous promettre, comme le groupe dont il est ici question.
Pour cet enregistrement, les membres de DEFILED sont retournés au Morrisound Studio de Tampa, véritable sanctuaire du death métal, où les plus grands ont gravé, dans les sillons, l’histoire du style à grands coups de riffs. A l’écoute de « Divination » on retrouve ce son US typique au death old school de la grande époque et c’est tant mieux, puisque visiblement c’est un style qu’affectionne DEFILED en nous proposant quatorze titres dans la lignée des MONSTROSITY, MORBID ANGEL et consort. Pour se démarquer quelque peu de ces influences DEFILED a ajouté à ses compositions, des plans assez déjantés avec des guitares qui partent un peu en vrille sans qu’on s’y attende. Par instant, le nom de VOIVOD m’a même traversé l’esprit pour ce petit côté un peu biscornu. La recette marche assez bien car le résultat est très accrocheur. La musique de DEFILED est parfaitement dosée entre la technicité et le catchy. Pour une fois qu’on comprend presque tout ce que l’on entend ça fait du bien. L’autre chose qui me plaît bien, c’est le second degrés qui est également présent sur ce disque. Comme ce titre, « Eciov erazzib » (dans l’autre sens : « bizarre voice » pour les moins observateurs) où le groupe s’est contenté d’enregistrer une voix d’outre-tombe (le chanteur ?) à l’envers. Cherchez pas, ça doit être de l’humour japonais. En définitive, « Divination » est une bonne petite galette à conseiller aux amateurs de techno death US à tendance old school. J’en connais qui en salivent déjà.



Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 7345