DEFEATER - Travels (Bridge9/Season of Mist) - Selection VS du 15/04/2009 @ 09h15
Les apparences sont parfois trompeuses. Contrairement à ce que pourrait laisser croire la pochette et l’artwork en général, Travels n’est pas un album de folk/rock post Woodstock mais bien un album de hardcore. Et un bon même. Signé Defeater, nouveau venu chez Bridge Nine, qui en profite pour ressortir ce premier album à peine quelques mois après sa parution initiale chez Topshelf.

Hardcore, Bridge Nine, on peut légitimement s’attendre à du bon et du différent. Et une fois de plus, le label touche le gros lot avec Defeater qui nous envoie ici rien de plus qu’un concept album. Plus souvent associé au prog ou au heavy mélodique, voire au black, le hardcore est un genre peu friand de concept albums (voire de concepts tout court diront les mauvaises langues) narrant une seule et même histoire de A à Z. Defeater raconte donc par le menu la vie d’un homme de sa naissance en pleine seconde guerre mondiale jusqu’à sa mort en passant par les affres de l’adolescence, les incertitudes de l’âge adulte, les grandes décisions qui vont influer sur le cours de sa vie et donc de l’album avant de terminer par la vieillesse, ses regrets et sa mort inéluctable. Et l’homme eut une existence sombre, faite de tourments, de tristesse et de noirceur, mais aussi par moments de joie et de jours meilleurs, ce qui se ressent dans la musique.

Ambiancée, riche en émotions, douce amère mais toujours mélancolique et empreinte de désespérance. La seule respiration vient du morceau « Prophet in Plain Clothes » qui, dans l’histoire, est un morceau chanté par un clochard rencontré sur la route par notre héros. Un vagabond qui s’avérera être un prophète débitant ses prédictions sur un air de folk américaine enjouée et festive. Un morceau qui tranche singulièrement au milieu de l’album.

Voilà donc pour le concept général, l’histoire. Pour la mettre en musique, le groupe emploie un hardcore mélodique, moderne, rapide et incisif, musique typique du label Bridge Nine , puisqu’on y retrouve des réminiscence de Ceremony pour l’ambiance sombre et torturée, de Ruiner pour la vitesse et le côté bouillonnant de la musique. On y trouve aussi une forte attirance pour Modern Life is War et Have Heart, les pointures du style. Une bonne mixture en somme, rehaussée par la violence et la technique propre au groupe, qui ne s’autorise aucune concession dans sa quête d’exigence. Le groupe est hardcore et jouera du hardcore tout du long. Si l’histoire est irréprochable, la musique doit l’être aussi. Et la force de Defeater est de parvenir à condenser toute sa narration en à peine plus de 35 minutes là où d’autres se sentent obligés de torcher des doubles albums ennuyeux comme un jour de pluie. Chaque titre est compact, foisonnant, luxuriant, ambiancé et riche de plusieurs niveaux de lecture. Cet album est comparable à une vieille maison abandonnée. Lorsque l’on gratte la première couche de peinture écaillée, on découvre un papier peint moisi qui quand on le déchire découvre une nouvelle couche encore plus abimée mais plus chargée d’histoire, de saveurs, de senteurs, d’émotions etc., etc. Ici chaque écoute offre son lot de découvertes, d’émotions nouvelles, de sensations inconnues tant et si bien qu’on finit par vivre soi-même l’histoire qui est contée par le groupe à l’aide d’instruments basique : guitare, basse, batterie et voix. Rien de plus, le reste est laissé à la maîtrise technique et mélodique qu’ont les musiciens de leurs instruments respectifs et à la production, ciselée à la perfection. Chez Defeater, tout se fait par la musique, pas de narration, de samples, d’introduction, rien qui ne soit intimement musical. Car le groupe nous raconte une histoire, certes, mais avant tout il joue de la musique, du hardcore, il ne faudrait pas l’oublier.

Le titre "Travels" renvoie aux voyages du héros, qui, comme dans la grande tradition littéraire américaine, prend la route, seul, dans les grands espaces. Le titre renvoie aussi aux voyages musicaux que permet cet album. Contrasté et émotionnellement chargé, tout sauf linéaire. La force de Defeater est de parvenir à composer et écrire un ensemble cohérent de bout en bout mais dans lequel chaque morceau possède sa propre identité et existe indépendamment des autres. Chaque titre est bien différent et peut tout à fait s’écouter séparément. Le seul reproche, qui n’en est pas vraiment un, que je pourrais faire à cet album est sa relative difficulté d’accès. Vu sa densité, les premières écoutes peuvent s’avérer un peu opaques et exigeantes mais lorsqu’après plusieurs écoutes, cette opacité s’estompe, c’est un merveilleux voyage auquel nous confie Defeater. Triste et sombre parfois, habité toujours, mais beau, grand et noble.

Il se dégage de cet album, malgré ses qualités purement hardcore comme la vitesse et la violence, une grande mélancolie semblable à celle qui émane d’un homme qui se retourne sur sa vie et en fait le bilan. Les mêmes émotions que celles ressenties lors de la vision de Rocky Balboa et de Gran Torino par exemple. L’impression qu’on vient d’assister à quelque chose de rare et de beau. Ecoutez le morceau "Cowardice" pour vous en convaincre.

Myspace - 593 téléchargements


Rédigé par : Seb on Fire | 17.5/20 | Nb de lectures : 13163




Auteur
Commentaire
Moulinexxx
Membre enregistré
Posté le: 15/04/2009 à 10h44 - (69859)
Effectivement ça a l'air terrible, merci pour la découverte !



vsgreg
Membre enregistré
Posté le: 15/04/2009 à 10h45 - (69860)
Disque superbe, intense as fuck!



Yahoooo
IP:129.20.17.88
Invité
Posté le: 15/04/2009 à 11h01 - (69861)
elegant-core

heddy
Membre enregistré
Posté le: 15/04/2009 à 11h24 - (69865)
moué vraiment trop mélo...
du moderne trop influencé par verse,the carrier et killing the dream...
les breaks sont téléphone
seul quelque parties barré sorte du lot...



maximum rocknroll
IP:77.206.102.101
Invité
Posté le: 15/04/2009 à 12h48 - (69869)
moué moi aussi.
ok, c'est pas mal - mais je vois pas en quoi ça sort vraiment de la masse - n'ayant eu accès qu'au myspace. Pas mauvais - mais pas d'achat en ce qui me concerne.

Gaahl
Membre enregistré
Posté le: 15/04/2009 à 12h51 - (69870)
ça tue !!

master of puppets
Invité
Posté le: 16/04/2009 à 14h42 - (69910)
Completement nul et convenu ce groupe !

heddy
Membre enregistré
Posté le: 16/04/2009 à 15h45 - (69913)
@ gaahl: c'est qui sur ton avatar?



erwaninio
Membre enregistré
Posté le: 18/04/2009 à 00h21 - (69969)
Attendez faut pas se fier à une zique sur myspace, l'album envoie la sauce grave et chaque morceau vaut le détour. Le chanteur dégage une putain d'energie. Le batteur: c'est une tuerie.

-> Ma plus grande pêche en pleine poire reçu en 2009 pour l'instant.




Candiria-Thon
IP:77.70.136.132
Invité
Posté le: 27/04/2009 à 12h05 - (70335)
grosse grosse hype que j'ai du mal à comprendre, ça pioche à droite à gauche et ça manque de cohérence...3 écoutes et je sature déjà :/

Gaahl
Membre enregistré
Posté le: 29/04/2009 à 13h48 - (70425)
je ne sais pas, elle te plait ? :D

heddy
Membre enregistré
Posté le: 12/05/2009 à 18h23 - (70856)
ohhh oui!!!

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