Amis de la subtilité, à mon commandement, fuyez ! Les bouchers chiliens sont de retour après un mini album « The Beginning of human cruelty » que j’avais beaucoup apprécié en son temps mais dont la teneur demandait à être validée sur une durée d’un album complet.
Et effectivement mes doutes se sont avérés fondés puisque l’album, loin d’être mauvais, pêche par un linéarisme flagrant. Normal quand tous les compteurs sont bloqués dans le rouge, me direz-vous avec raison. Le brutal proposé par les chiliens lorgne du côté de Brodequin, Cryptopsy ou encore (une fois de plus) Dying Fetus, avec une pointe de Deeds Of Flesh. Vous situez le propos maintenant ? Les riffs sont ravageurs, bien appliqués et très brutaux, incisifs à souhait mais ne révolutionneront pas le genre, c’est certain. Toutefois les gaillards maitrisent leur petit death metal illustré sur le bout des doigts et usent de toutes les subtilités (hum !) du genre : harmoniques artificielles, muting, vibrato pour booster leurs compos. Les guitares sous-accordées sont mixées un poil en arrière ce qui est dommage car puisque le propos est de faire le plus brutal possible, je pense qu’elles auraient gagné à être placées un peu plus devant. Le batteur est branché sur du 220 volts en permanence, belle performance athlétique ma foi ! (et ce son de caisse claire qui blaste, avec un « ping » comme je les aime, ça fait du bien pas où ça passe !) et le vocaliste grunte à n’en plus finir, de façon très gutturale et donc parfaitement inaudible. Ceci dit ce charmant jeune homme ne doit pas spécialement faire une déclaration à sa douce, au vu des titres : « Enjoy the suffering », « Masochist Extermination of subhuman innocence »…etc… Y’a d’la joie comme dirait l’autre ! Donc le fait de ne pas comprendre les lyrics n’est pas vraiment un soucis, de toutes façons.
Ce bloc de puissance qu’est « Spitting Savagery » ne permet pas de ressortir un titre en particulier car le tout est très compact, bien composé mais sans véritable relief. Ceci dit pour les amateurs des groupes précités dans la kro, vous pouvez y aller. Pas un album indispensable, mais agréable toutefois.



Rédigé par : Ocean? | 12/20 | Nb de lectures : 10851