Quatre ans ont été nécessaires aux Franciliens pour creuser toujours plus profond cette haine en laquelle ils ont trouvé leur muse visqueuse, quatre ans de réorientations musicales (du deathcore au brutal death technique), de changements de line-up et de travail, pour aboutir à ce premier album autofinancé dont le nom est comme un cri sauvage et cathartique.

Au premier abord, « Only The Strong Survive » paraît impersonnel, presque froid en raison de sa production beaucoup trop synthétique. On s’attend à en prendre plein la tronche, que ça fasse « grouik grouik » et que ça mitraille, mais les grognements porcins sont bien timides et niveau mitraille, la sulfateuse semble quelque peu enrayée. On se dit alors que pour le lancer de barbaque putréfiée il va falloir repasser, mais par acquit de conscience on s’en remet quand même une louche et on devine alors qu’avec cette production qui manque cruellement de corps, l’album tourne en sous-régime. Nul doute en effet qu’avec des guitares plus épaisses et une batterie plus présente et blastante, les morceaux auraient eu un tout autre impact, comme « Execration Need » ou « Status : IDLE » et ses relents de DYING FETUS.

DEEP IN HATE ne manque pas d’ambition et essaie d’enrichir son brutal death de technique et de mélodies (« Hopeless Addiction »), de varier les chants et les tempos, mais l’ensemble est trop convenu, trop clinique, il n’y a pas assez de tripaille là-dedans pour faire saliver les psychopathes avides d’hémoglobine. Tous les éléments du brutal death moderne sont pourtant présents, ne reste plus qu’à souhaiter au groupe de conserver une certaine stabilité et à persévérer.


Rédigé par : Dungorpat | 04/10 | Nb de lectures : 11105