DEEDS OF FLESH - Of What's To Come (Unique Leader/Trendkill/Season of Mist) - 12/12/2008 @ 09h02
FALL FEST BRUTAL DEATH US part III
Assez inexplicablement, un nouvel album de DEEDS OF FLESH est toujours synonyme d’une perturbation temporaire du champ magnétique dans le microcosme Brutal Death. Une agitation de quelques ions négatifs (bien sûr) devenus soudainement aussi fébriles que la volaille à la vue d’un prédateur.
Dans cette basse-cour numérique, on glousse, on disserte, on picore avant de monter sur ses ergots pour finalement donner du bec et vainement tenter d’animer une vie décidément bien monotone.
Ces dernières années, le cortex des dindonneaux, poulets, paons et autres faisans (ne soyons pas sectaires), notoirement atrophié, retombait bien vite dans son apathie légendaire après les quelques “Reduced to Ashes” et “Crown of Souls” faiblards qu’avait péniblement sorti l’icone de la scène Brutal Death californienne. Manque d’inspiration, d’intérêt? DEEDS OF FLESH vivotait sur ses acquis: l’excellent (si ce n’est révolutionnaire) triptyque “Trading Pieces”, “Inbreeding the Anthropophagi” et “Path of the Weakening” détenteur du style originel.
L’annonce d’un nouvel album différent, “plus technique et plus agressif” avait peut-être de quoi susciter un intérêt, cette fois, mais bien occupé à me curer le bec en digérant les deux vers bien gras offerts par INCINERATE et SEVERED SAVIOR, la sortie de “Of What’s to Come” ne m’aurait pas franchement fait onduler du croupion si je n’étais doté d’un appétit quasi pathologique dans le domaine...
DEEDS OF FLESH tient pourtant promesse. “Of What’s to Come” marque bel et bien une évolution dans la discographie du groupe, un changement perceptible dès les premières mesures de “Waters of Space” destinées à faire pénétrer l’auditeur dans l’atmosphère sombre et dissonante de ce septième disque.
Tenant du concept album, “Of What’s to Come” met en musique un scénario proche de celui de la guerre des mondes, lutte de l’humanité face à l’envahisseur extra-terrestre. Bien que discutable, le travail d’écriture est indéniable, et pour le genre, ce simple fait est déjà une originalité en soi.
Les innovations ne s’arrêtent pas là. Les arrivées de Sean Southern à la guitare et de... Erlend Caspersen (en remplacement de Jacoby) à la basse correspondent à une montée en puissance des deux instruments. Relativement discrètes mais terriblement efficaces, les mains d’Erlend créent, comme à leur habitude, l’un des intérêts majeurs du disque en plaçant des harmonies, des soli, des interventions subtiles qui donnent du relief à un combo d’ordinaire assez plat.
L’évolution majeure du groupe est cependant à chercher du côté des guitares, jusqu’alors connues pour leur style à la fois tranchant, sobre, torturé et viscéral. “Of What’s to Come” joue énormément sur les leads, censés apporter un contrepoint dissonant aux riffs tourmentés et groovy d’Erik. Si ces lignes sont souvent judicieuses, en introduisant à la fois ambiance, mélodie et contraste lumineux, on tombe hélas rapidement dans l’overdose de soli systématiques, de technicité bon marché et de notes faciles (la fin insupportablement pénible d’“Of What’s to Come” par exemple). D’autre part, le groove naturel qui semblait être l’essence du groupe semble plus forcé, si l’on en juge l’abondance de syncopes parfois chiantes présentes sur ce disque.
Dernier point négatif, DEEDS OF FLESH n’a pas su se doter de la production velue et lipidique que cette nouvelle impulsion aurait méritée. On retrouve la platitude précise et légèrement stérile chère au groupe, qui ne risque pas, cette fois, de désorienter le fan.
“Of what’s to Come” est en fait un disque inégal, fruit d’une évolution pas tout à fait encore digérée où l’excellence côtoie la banalité, un comble pour un groupe qui a presque inventé le style. Comme si pour se renouveler, DEEDS OF FLESH était allé puiser des influences chez les groupes qu’il a lui même engendré, dans une sorte d’eugénisme consanguin (on pense fortement à DECREPIT BIRTH sur “Unearthly Invent” par exemple). Il manque le souffle épique et sombre de “Path of the Weakening” ou le feeling vicieux et malsain de “Inbreeding..” que nous rappelle le réenregistrement d’”Infecting them with Falsehood”. Il manque la sensation d’écouter un groupe enfermé dans sa folie, accroupi dans la fange, intestinal. Mais savoir évoluer, c’est aussi la marque des grands groupes, des survivants. DEEDS OF FLESH réussit tout de même cette performance en combinant le riff sournois et insidieux à la dissonance quasi lumineuse, en parvenant ponctuellement à transcender son style. A sonner fort et juste, tout simplement.
Encore bâtard, bancal, ivre d’ambroisie et presque titubant, “Of What’s to Come” l’annonce: le meilleur est encore à venir.
Un excellent album pour ma part, une évolution certes opportuniste mais super bien assimilée. Y'aura des déçus par contre...
T R E N D K I L L Membre enregistré
Posté le: 12/12/2008 à 09h21 - (65574)
A noter que la promotion et la distribution des productions Unique Leader est désormais assurée par Trendkill Entertainment / Season of Mist en ce qui concerne la France !
..::Ju::.. Membre enregistré
Posté le: 12/12/2008 à 09h59 - (65579)
Très bonne kro ! (de toutes façon, quand c'est Mossieur Myxine qui s'y colle, c'est un pléonasme)
Et grosse grosse déception pour ma part....
Je crois que ça sera le premier DoF que je n'achèterais pas...
(grand) Fan de leur Brutal Death technique et stagnant (moi j'm'en fout, j'aime, j'adore Reduced to Ashes !), inutile de dire que ce p'tit dernier est une immense déception...
Certains vont aimer, pas de doutes, et c'est tant mieux pour le groupe car cet album est vraiment bien travaillé, recherché et avec un putain de son.
Mais... Pu**** !! Qu'est-ce qu'ils ont eu besoin de faire comme leurs potes de Decrepit Birth et et Severed Savior ???!
Ok ok, c'est la mode de sortir des compos super techniques et alambiquées, avec tout plein de soli qui fusent dans tous les sens....
Mais moi, j'aime pas des masses, et là, entendre DoD sonner comme les autres, bah ça me fout les boules...
Deeds Of Flesh, c'était déjà bien technique, évidement, mais cette technicité était au service de la brutalité et de l'efficacité.
Là, bah c'est l'inverse...
Moins de blast et d'accélérations, plus de solos et de riffs technicomélodiquochiants, et surtout, bye-bye le feeling et l'accroche des précédents méfaits.......
La technicité est devenue une fin en soit, et j'aime pas...
Même eux ont cédés aux sirènes du technico-mélodique.....
Évidemment, on ne peut qu'applaudir le fait que le groupe évolue, et c'est tout à son honneur. Mais bon, voila, moi je faisais partie des (rares ?) personnes qui aimaient vraiment leur BrutalDeath bien typique (et stagnant, je le reconnais), et même si j'apprécie tout de même le fait qu'ils évoluent et se remettent en question, j'aurais bien aimé une évolution plus.... DeedsOfFleshienne, c'est à dire en conservant tout de même l'efficacité et le feeling présent sur les autres offrandes du groupe
(y'a peut être du feeling, sur celui-là, mais moi je ne le ressens pas)
Déception.............
bibi Membre enregistré
Posté le: 12/12/2008 à 14h21 - (65597)
Groupe totalement surestimé, dépassé par bien d'autres groupes depuis des années.
Concernant l'album, je préfère nettement le dernier Severed Savior (que je trouve pourtant moyen) à ce Deeds Of Flesh
Castor lapon IP:217.128.77.19 Invité
Posté le: 12/12/2008 à 14h26 - (65598)
Parfaitement d'accord avec l'homme de bon gout du dessus.
Honteux.
Castor lapon IP:217.128.77.19 Invité
Posté le: 12/12/2008 à 14h27 - (65599)
(homme de bon gout du dessus qui était ..::Ju::.. au moment ou j'ai redigé ce commentaire)
Merci de votre attention.
nebulous Membre enregistré
Posté le: 12/12/2008 à 14h45 - (65602)
Encore une chronique bien senti de la part de Myxine et tout a fait d'accord avec Keyser aussi.Quant au feeling je le trouve assez évident sauf sur certains soli aussi inutiles que mal accordés au morceaux.
Et quoi qu'on puisse reprocher à la production elle a au moins le mérite de pas surgonfler à mort la batterie.
Malgrés tout ils ont encore la flamme.ce disque est bon.
La Myxine Membre enregistré
Posté le: 12/12/2008 à 15h19 - (65604)
He He!! Une fois n'est pas coutume, je suis en general d'accord avec tout le monde. Et mon avis balance a chaque ecoute.
- Tres bon album, mais.....
- Chiant, trop de soli etc, MAIS.....
Le cul entre deux chaises. Si les changements avaient ete plus subtils, je ne me serais pas pose de question sans doutes.
NeKrobAt Membre enregistré
Posté le: 12/12/2008 à 21h34 - (65617)
j'ai jamais été fan de ce qu'ils faisaient avant, j'aimais bien mais sans plus, et là j'trouve que c'est bien classe, ils ont peut etre ceder a cette "mode", mais c'est pas totalement vide, j'trouve qu'il y a une certaine personnalité, que ça sonne pas comme plein de groupe, ça reste assez demarqué, ils jouent peut etre un peu trop la carte de la vitesse au détriment de l'efficacité, mais j'trouve quand meme ça bien sympatique !
Nark0tiks Membre enregistré
Posté le: 13/12/2008 à 02h55 - (65619)
Bin à l'écoute du Myspace je dois dire que je trouve ça bien sympa. Deeds of Flesh J'ai écouté vite fait quelques chansons ici et là donc je me demandais quel album on pourrait me conseiller parce que ils ont une discrographie assez conséquante...
La Myxine Membre enregistré
Posté le: 13/12/2008 à 03h41 - (65620)
C'est écrit dans la chro.. ;-) Dans mon désordre à moi:
Inbreeding the Anthropophagi
Path of the Weakening
Trading Pieces
Reduced to Ashes
Après, ça dépend ce que tu recherches.. Le son est meilleur avec le temps. Path est plus "épique", Inbreeding est l'album phare, Reduced est un bon compromis...
Bonne écoute.
rasta IP:74.63.89.202 Invité
Posté le: 13/12/2008 à 12h02 - (65622)
C'est mille fois mieux que severed savior et les autres car plus compact et plus recherché. Ils savent composer de vrais titres contrairement à ces groupes, un peu à l'instar d'un Suffocation. ils restent au dessus des groupes qu'ils ont engendrés sans aucun problème. 16/20 me parait plus approprié
Drumetal Membre enregistré
Posté le: 13/12/2008 à 23h00 - (65635)
Beurk que c'est moche... Ultra technique, sans âme, et toujours ces pochettes toutes dans le même style... Mais pourquoi ne cherchez-vous plus l'originalité? c'est quoi cette passion pour la rapidité... A force de bourriner tout le temps, on ressent plus l'effet de la violence, j'trouve ça nul les extraits... Pas un groupe pour rattraper l'autre dans ce "style"...
NeKrobAt Membre enregistré
Posté le: 14/12/2008 à 12h29 - (65638)
@Drumetal : bin la passion pour la rapidité c'est la meme passion pour l'efficacité ou l'originalité, on aime ce qu'on veut aimer, si eux c'est les trucs bien rapide qu'ils aiment maintenant, pourquoi ne le feraient-ils pas ?
perso la violence j'la ressens autant dans le premier morceau avec les grattes/batterie tres compactes, que dans le second extraits avec le chant bien agressif et bien placé, peut etre parce que je suis un connard qui à pour passion la rapidité et pas l'originalité.
j'comprend qu'on aime pas, mais alors dire que c'est meme pas un style de musique, et que tous les groupes font d'la merde, c'est pas malin, chaque groupe, chaque style peut etre reduit à un stéréotype, donc autant arreter d'ecouter d'la musique, ça ira plus vite.
Drumetal Membre enregistré
Posté le: 14/12/2008 à 12h55 - (65640)
Ah nan j'ai pas dit que ce n'était pas digne d'être un style de musique... Juste qu'à part quelques exceptions près, les groupes de cette scène-là ont tendances à tous se ressemblé et que pour moi, ce n'est que des enchaînements de notes, il n'y a aucune nuance, un concours de vitesse en quelque sorte... C'est tout, j'essaye de chercher la perle rare dans pas mal de style, mais dans celui-là j'ai du mal à trouver! ^^
NeKrobAt Membre enregistré
Posté le: 14/12/2008 à 13h14 - (65642)
ouai c'est loin d'etre une perle du genre c'est clair, c'est peut etre plus reservé aux habitués (mais pas trop) du style. C'est pas evident non plus en un an ont a eu droit a pas mal de retour des classiques du brutal qui ont pour la plupart evolué dans le technico-melodic, donc ça saoul vite ou du moins pour adherer a tous ceux là, ça tient de la performance ou du fantatisme.
alex666i Membre enregistré
Posté le: 14/12/2008 à 13h39 - (65644)
futur commande chez unique leader!!!
La Myxine Membre enregistré
Posté le: 14/12/2008 à 19h26 - (65650)
comatose offre deux cd pour 3 achetés en ce moment. Je n'ai pas de parts dans l'affaire, mais c'est intéressant.
Ander IP:90.0.198.197 Invité
Posté le: 15/12/2008 à 16h05 - (65683)
Tiens j'avais pas vu cette chronique...
Très bonne chro et très bon disque pour ma part, j'avais écouter Mark Of The Legion et je l'avais trouver terriblement plat (je changerais peut-être d'avis maintenant si je le réécoutais) et j'aime bien cette approche plus mélodique à la Decrepit Birth même si le groupe en met quand même moins de partout niveau soli, ça reste peut-être plus brutal death dans l'esprit que le dernier DB. La batterie manque tout de même de patate, sûrement pour faire perturer cette certaine molesse qui caractérise le groupe... Bonnes perf' de Erlend même si il est pas aussi brilliant que sur les derniers Blood Red Throne et Incinerate (mais mieux que dans Emeth).
Sinon suis-je le seul à trouver que le riff d'ouverture ressemble à du Slayer? Oo
A part ça j'aime beaucoup la pochette, et l'idée du concept est cool (Inbreeding en est un aussi).
d426 Membre enregistré
Posté le: 29/12/2008 à 19h29 - (66133)
putain le meilleur depuis Path Of The Weakning
Dooneepet IP:75.127.117.121 Invité
Posté le: 13/01/2009 à 03h48 - (66572)
I think you are thinking like sukrat, but I think you should cover the other side of the topic in the post too...
Enlargement IP:75.127.117.121 Invité
Posté le: 15/01/2009 à 17h59 - (66726)
I am amazed with it. It is a good thing for my research. Thanks
CarmCyclitram IP:75.127.117.121 Invité
Posté le: 20/01/2009 à 15h33 - (66878)
I am unable to understand this post. But well some points are useful for me.
SoidoCifsk IP:37.220.8.122 Invité
Posté le: 26/06/2012 à 14h18 - (102784)
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Dans cette basse-cour numérique, on glousse, on disserte, on picore avant de monter sur ses ergots pour finalement donner du bec et vainement tenter d’animer une vie décidément bien monotone.
Ces dernières années, le cortex des dindonneaux, poulets, paons et autres faisans (ne soyons pas sectaires), notoirement atrophié, retombait bien vite dans son apathie légendaire après les quelques “Reduced to Ashes” et “Crown of Souls” faiblards qu’avait péniblement sorti l’icone de la scène Brutal Death californienne. Manque d’inspiration, d’intérêt? DEEDS OF FLESH vivotait sur ses acquis: l’excellent (si ce n’est révolutionnaire) triptyque “Trading Pieces”, “Inbreeding the Anthropophagi” et “Path of the Weakening” détenteur du style originel.
L’annonce d’un nouvel album différent, “plus technique et plus agressif” avait peut-être de quoi susciter un intérêt, cette fois, mais bien occupé à me curer le bec en digérant les deux vers bien gras offerts par INCINERATE et SEVERED SAVIOR, la sortie de “Of What’s to Come” ne m’aurait pas franchement fait onduler du croupion si je n’étais doté d’un appétit quasi pathologique dans le domaine...
DEEDS OF FLESH tient pourtant promesse. “Of What’s to Come” marque bel et bien une évolution dans la discographie du groupe, un changement perceptible dès les premières mesures de “Waters of Space” destinées à faire pénétrer l’auditeur dans l’atmosphère sombre et dissonante de ce septième disque.
Tenant du concept album, “Of What’s to Come” met en musique un scénario proche de celui de la guerre des mondes, lutte de l’humanité face à l’envahisseur extra-terrestre. Bien que discutable, le travail d’écriture est indéniable, et pour le genre, ce simple fait est déjà une originalité en soi.
Les innovations ne s’arrêtent pas là. Les arrivées de Sean Southern à la guitare et de... Erlend Caspersen (en remplacement de Jacoby) à la basse correspondent à une montée en puissance des deux instruments. Relativement discrètes mais terriblement efficaces, les mains d’Erlend créent, comme à leur habitude, l’un des intérêts majeurs du disque en plaçant des harmonies, des soli, des interventions subtiles qui donnent du relief à un combo d’ordinaire assez plat.
L’évolution majeure du groupe est cependant à chercher du côté des guitares, jusqu’alors connues pour leur style à la fois tranchant, sobre, torturé et viscéral. “Of What’s to Come” joue énormément sur les leads, censés apporter un contrepoint dissonant aux riffs tourmentés et groovy d’Erik. Si ces lignes sont souvent judicieuses, en introduisant à la fois ambiance, mélodie et contraste lumineux, on tombe hélas rapidement dans l’overdose de soli systématiques, de technicité bon marché et de notes faciles (la fin insupportablement pénible d’“Of What’s to Come” par exemple). D’autre part, le groove naturel qui semblait être l’essence du groupe semble plus forcé, si l’on en juge l’abondance de syncopes parfois chiantes présentes sur ce disque.
Dernier point négatif, DEEDS OF FLESH n’a pas su se doter de la production velue et lipidique que cette nouvelle impulsion aurait méritée. On retrouve la platitude précise et légèrement stérile chère au groupe, qui ne risque pas, cette fois, de désorienter le fan.
“Of what’s to Come” est en fait un disque inégal, fruit d’une évolution pas tout à fait encore digérée où l’excellence côtoie la banalité, un comble pour un groupe qui a presque inventé le style. Comme si pour se renouveler, DEEDS OF FLESH était allé puiser des influences chez les groupes qu’il a lui même engendré, dans une sorte d’eugénisme consanguin (on pense fortement à DECREPIT BIRTH sur “Unearthly Invent” par exemple). Il manque le souffle épique et sombre de “Path of the Weakening” ou le feeling vicieux et malsain de “Inbreeding..” que nous rappelle le réenregistrement d’”Infecting them with Falsehood”. Il manque la sensation d’écouter un groupe enfermé dans sa folie, accroupi dans la fange, intestinal. Mais savoir évoluer, c’est aussi la marque des grands groupes, des survivants. DEEDS OF FLESH réussit tout de même cette performance en combinant le riff sournois et insidieux à la dissonance quasi lumineuse, en parvenant ponctuellement à transcender son style. A sonner fort et juste, tout simplement.
Encore bâtard, bancal, ivre d’ambroisie et presque titubant, “Of What’s to Come” l’annonce: le meilleur est encore à venir.
Rédigé par : La Myxine | 14/20 | Nb de lectures : 12537