DECLINE OF THE I - Inhibition (Agonia) - 17/01/2013 @ 07h59
DECLINE OF THE I est le projet solo de A.K., membre actif de la scène française, puisqu’on le retrouve dans VORKREIST, MERRIMACK, NEO INFERNO 262, MALHKEBRE, et j’en passe. La différence réside dans le fait que DECLINE OF THE I est son projet le plus personnel, le plus introspectif. Décrit comme la première pierre d’une trilogie explorant la réaction de l’individu vis-à-vis des agressions du Monde. Cette trilogie aborde la souffrance, la rébellion et l’évitement. Soit trois façons très différente de réagir, et donc trois albums qui promettent d’être très différents. Mais parlons de ce premier pilier. Déjà, quelques recherches m’ont permis d’apprendre que Inhibition porte bien son concept, la souffrance, puisqu’il a été accouché dans la douleur, puisque terminé depuis 2007, mais grevé par diverses galères qu’on imagine bien handicapante comme la disparition d’un des chanteurs participants, pertes de disque dur et autres joyeusetés. Et à l’écoute, on a l’impression que le disque est prémonitoire, tant il suinte la souffrance dans l’adversité.
Musicalement, A.K. décrit son projet comme étant du post black metal. Etiquette aussi réductrice que fourre-tout, elle permet pourtant de préciser deux choses : le black metal est la base de la musique. Mais cet album va au-delà des codes et franchit de nombreuses autres frontières. Véritablement touffu, Inhibition est assez difficile à cataloguer. Ce qui est sûr est qu’on a affaire à un disque touffu, à tiroir, qui se révèle difficilement à malgré les écoutes attentives. Oubliez la vaisselle pendant l’heure que dure l’album, vous louperez tout.
Je l’ai dit, DECLINE OF THE I puise ses fondations dans le black metal, en témoigne le chant souvent hurlé/grogné de manière typique, certains trémolos scolaires et autres passages froids et violents, répétitifs également. Si les parties typiquement black metal sont dans une veine classique, elles ne sont pas pour autant inintéressantes. Au contraire. Elles sont assez courtes, pour permettre à l’auditeur de se raccrocher à un rivage à peu près connu. Et ce avant de se faire emporter dans un tourbillon de riffs glauques, de boucles électro soit lancinantes, soit mécaniques et industrielles. A.K. joue également beaucoup avec les samples, provenant divers sources, on peut citer Jacques Mesrine ou tiré du film La Maman et la Putain (titre en version anglaise dans l’album). A chaque fois, différents sujets sont abordés. Ce sont les seuls textes compréhensibles sans le livret, le reste étant grogné façon black metal, et en anglais. Mais on y reviendra.
Le rythme global est assez lent, qu’il soit dicté par les samples, à chaque fois parlé, ou par les riffs et les patterns plutôt lents et rampants, lancinants. Les riffs tournent souvent, pour créer des spirales qui nous hypnotisent. On retrouve une unité dans les différents morceaux, avec les mêmes accès de violences, puis de calmes, comme pour se reposer avant un nouveau malaise, avant une nouvelle colère. On sent dans les chants un mal-être. Mal-être qui se retrouve dans certains riffs, dissonants. Certains passages usent de mélodies. L’usage de nombreux samples donnent une touche désincarnée à l’album. Ces éléments électros, sous forme de boucles, de beats, de plages atmo, donnent une seconde vie moins organique aux morceaux. Ils contrastent avec la production, bonne sans être clinique. On distingue sans problème les différents instruments, les détails des machines et des samples, tout en restant dans un son qui colle à la musique, qui fait ressortir les aigus pour agresser les tympans.
Outre les éléments électro/ambients, le groupe use donc de textes samplés. Dommage pour les non francophone, mais il faut connaitre la langue de Molière pour en saisir le sens. Et se laisser maltraiter par eux. Dédramatisant des actions désavouées par la société (le crime, le sexe sans amour, les drogues), ils ont été choisis pour illustrer la liberté, celle de chacun. Ou comment le Monde qui nous entoure peut nous pousser à nous comporter, pour sortir de son petit confort. Peut-être que je m’égare dans l’interprétation de ces éléments, toujours étant que l’ensemble de l’album donne à réfléchir. Si je me contente d’habitude de la musique n’ouvre que rarement les livrets, j’ai vraiment regretté pour une fois de ne pas avoir les textes pour m’imprégner de l’œuvre. C’est d’ailleurs ce qu’on pourrait lui reprocher, une approche pas assez détachée. Mais le sérieux a un prix, et il faut s’accrocher pour venir à bout de cet album. Si mettre des mots sur ce disque a été compliqué, l’écoute l’a été également. Et si je ne suis pas sûr de ma chronique, je suis sûr que Inhibition est un premier album de haute volée. Il me tarde d’écouter la suite, que je sais déjà différente.
je ne sais pas si les 2 morceaux sur soundcloud sont particuliers au vu du reste, mais au contraire je trouve ça assez direct et dépouillé, et pas si dense que ça.
Ca a l'air intéressant, à défaut d'être ultra original. Bien envie d'écouter l'album entier en tout cas..
pezzini IP:93.6.99.84 Invité
Posté le: 18/01/2013 à 19h34 - (105607)
un très bon album!!...
Rebecca Linares IP:109.28.148.27 Invité
Posté le: 19/01/2013 à 11h46 - (105616)
Même s'il est difficile de rapprocher les deux groupes sur le plan musical, on retrouve toutefois la noirceur caractéristique d'un Arkhon Infaustus, et ça, mes enfants, c'est bon.
damikachu Membre enregistré
Posté le: 19/06/2014 à 16h02 - (112619)
Plus je l'écoute, moins je m'en passe, une très belle découverte, et vivement la suite !!!
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Musicalement, A.K. décrit son projet comme étant du post black metal. Etiquette aussi réductrice que fourre-tout, elle permet pourtant de préciser deux choses : le black metal est la base de la musique. Mais cet album va au-delà des codes et franchit de nombreuses autres frontières. Véritablement touffu, Inhibition est assez difficile à cataloguer. Ce qui est sûr est qu’on a affaire à un disque touffu, à tiroir, qui se révèle difficilement à malgré les écoutes attentives. Oubliez la vaisselle pendant l’heure que dure l’album, vous louperez tout.
Je l’ai dit, DECLINE OF THE I puise ses fondations dans le black metal, en témoigne le chant souvent hurlé/grogné de manière typique, certains trémolos scolaires et autres passages froids et violents, répétitifs également. Si les parties typiquement black metal sont dans une veine classique, elles ne sont pas pour autant inintéressantes. Au contraire. Elles sont assez courtes, pour permettre à l’auditeur de se raccrocher à un rivage à peu près connu. Et ce avant de se faire emporter dans un tourbillon de riffs glauques, de boucles électro soit lancinantes, soit mécaniques et industrielles. A.K. joue également beaucoup avec les samples, provenant divers sources, on peut citer Jacques Mesrine ou tiré du film La Maman et la Putain (titre en version anglaise dans l’album). A chaque fois, différents sujets sont abordés. Ce sont les seuls textes compréhensibles sans le livret, le reste étant grogné façon black metal, et en anglais. Mais on y reviendra.
Le rythme global est assez lent, qu’il soit dicté par les samples, à chaque fois parlé, ou par les riffs et les patterns plutôt lents et rampants, lancinants. Les riffs tournent souvent, pour créer des spirales qui nous hypnotisent. On retrouve une unité dans les différents morceaux, avec les mêmes accès de violences, puis de calmes, comme pour se reposer avant un nouveau malaise, avant une nouvelle colère. On sent dans les chants un mal-être. Mal-être qui se retrouve dans certains riffs, dissonants. Certains passages usent de mélodies. L’usage de nombreux samples donnent une touche désincarnée à l’album. Ces éléments électros, sous forme de boucles, de beats, de plages atmo, donnent une seconde vie moins organique aux morceaux. Ils contrastent avec la production, bonne sans être clinique. On distingue sans problème les différents instruments, les détails des machines et des samples, tout en restant dans un son qui colle à la musique, qui fait ressortir les aigus pour agresser les tympans.
Outre les éléments électro/ambients, le groupe use donc de textes samplés. Dommage pour les non francophone, mais il faut connaitre la langue de Molière pour en saisir le sens. Et se laisser maltraiter par eux. Dédramatisant des actions désavouées par la société (le crime, le sexe sans amour, les drogues), ils ont été choisis pour illustrer la liberté, celle de chacun. Ou comment le Monde qui nous entoure peut nous pousser à nous comporter, pour sortir de son petit confort. Peut-être que je m’égare dans l’interprétation de ces éléments, toujours étant que l’ensemble de l’album donne à réfléchir. Si je me contente d’habitude de la musique n’ouvre que rarement les livrets, j’ai vraiment regretté pour une fois de ne pas avoir les textes pour m’imprégner de l’œuvre. C’est d’ailleurs ce qu’on pourrait lui reprocher, une approche pas assez détachée. Mais le sérieux a un prix, et il faut s’accrocher pour venir à bout de cet album. Si mettre des mots sur ce disque a été compliqué, l’écoute l’a été également. Et si je ne suis pas sûr de ma chronique, je suis sûr que Inhibition est un premier album de haute volée. Il me tarde d’écouter la suite, que je sais déjà différente.
Rédigé par : Skay | 16/20 | Nb de lectures : 13353