Attention, 3, 2, 1… Partez ! Alors je suis un groupe de death-metal plutôt porté sur le old-school, j’aime beaucoup les riffs à la BOLT THROWER style ronflements de chenilles de tank écrasant les crânes de mes ennemis, je ne crache pas sur quelques plans épiques et bien lourds et surtout, j’ai pondu un disque concept sur la Deuxième Guerre Mondiale. Je suis… Je suis… Oui, madame avec les grosses lunettes et un chignon au fond ? Quoi ?! HAIL OF BULLETS ? Aaaaaaah, perdu !

En même temps, allez, vous êtes pardonnée va. Une nouvelle fois, les Finlandais de DECAYING poussent parfois le mimétisme si loin (capable d’éructer de façon assez gutturale, leur chanteur/guitariste prend parfois sans prévenir des accents à la Martin Van Drunen assez saisissants) qu’ils donnent littéralement le bâton pour se faire battre. En même temps, on peut les taxer de tout sauf de fainéantise, ‘The Last Days Of War’ étant leur troisième album en trois ans. Sauf que plutôt de foncer dans le tas ainsi, un peu de réflexion stratégique leur aurait peut-être permis de gagner (enfin) la bataille.

Pourtant, le tout est quand même de loin leur meilleur assaut à ce jour : moins thrashy et mou du genou que ‘Devastate’, plus ramassé que ‘Encirclement’, c’est aussi leur disque le plus death à ce jour, même si la production, trop sèche et manquant de volume, ne leur apporte pas la puissance de feu qu’il leur aurait fallu pour appuyer leurs tirs au moment opportun. Mais voilà, même si le désormais quatuor fait monter ici la violence d’un cran tout en restant très (trop ?) fidèle à ses racines plongeant au tout début des années 90, tout cela reste un peu platounet malgré tout. Pépère limite.

Pour continuer dans la comparaison guerrière, comme lors de la ‘drôle de guerre’ en France en 40, DECAYING passe son temps soit à attendre, soit à éviter le combat plutôt que s’y jeter la tête la première. Le pire est qu’on sent bien de façon fugace une furieuse envie d’en découdre, comme lors du lancement du épique « Firestorm » dont les sept minutes trente sonnent comme une cavalcade napoléonienne. Mais trop souvent on attend la petite étincelle qui, hélas, ne vient jamais foutre le feu aux poudres. Et autant à la limite cela passait avant, autant aujourd’hui on a du mal à pardonner ce groupe quand même déjà arrivé au stade du troisième album…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 11/20 | Nb de lectures : 12560