La jeunesse n'est vraiment plus ce qu'elle était. Alors que les 20 ans sont un âge propice à l'émerveillement des sens (comprendre partouzes et fidélité limitée à une douzaine d'heures), à l'insouciance post-adolescente (comprendre surconsommation de cigarettes marocaines et intraveineuses de Kronenbourg) et aux premières interrogations sur sa vie d'adulte (comprendre comment vivre au crochet des parents le plus longtemps possible), nos jeunes amis de Decapitated ont du louper un, voire plusieurs épisodes. Alors que leurs petits camarades observaient avec admiration leurs premiers poils apparaître sur leurs torses d'éphèbes, ces polonais ont pris le parti de se passer des boums du samedi soir pour former un des groupes de brutal death les plus radicaux d'Europe. En 1996, du haut de leurs 14 ans, ces enfants indignes ont formé leur groupe et il fallut attendre 1998 pour avoir le premier choc.

Leur premier album "winds of creation", époustouflant de maturité, a fait de Decapitated un des plus grands espoirs de la scène radicale. Pourtant, si une bonne partie de la presse underground a salué l'effort produit sur ce disque, les magazines à grand tirage semblaient beaucoup plus sceptiques. Allaient-ils réitérer l'effet de surprise de leur première production ? La réponse est certainement non car le contenu de ce "nihility" n'étonnera pas grand monde. Pourtant, la qualité est bien là. Ce disque ajoute un niveau supplémentaire de maîtrise aux bases édictées par "winds of creation". Si le brutal death présenté ici ne se démarque pas forcément des Krisiun, Morbid Angel, Behemoth et consorts, l'efficacité est bien le terme à retenir en priorité. Les breaks nombreux et inventifs aèrent un death ultra-rapide, aux guitares râpeuses, aux vocaux gutturaux à souhait et à la double grosse-caisse surmixée à l'envie. Ni confusion ou approximation ne ressort de l'exécution de ces 8 titres et des morceaux comme "eternity too short" ou "nihility (anti-human manifesto)" se posent déjà en classiques du groupe. La production, aérée et puissante à la fois, se fait l'alliée de la technique souvent époustouflante de ces jeunots.

Amateurs de brutal death, impossible pour vous de passer à côté de ce disque. Sachez, qu'à titre personnel, je préfère largement "nihility" aux dernières productions de Cannibal Corpse ou de Krisiun. Libre à vous de savoir si mes préférences rejoignent les vôtres. Evitez seulement de prendre au pied de la lettre ce que vous racontent certains magazines de notre contrée. Leurs intérêts ne sont pas forcément les mêmes que les nôtres.
A bon entendeur...






Rédigé par : Loufi | 16/20 | Nb de lectures : 7809