Si pour vous DEBAUCHERY n’évoque rien de plus qu’un death metal ultra basique et lourdingue à peine moins pénible quand il accentue ses penchants brutaux, le sixième album de la « formation » de Thomas Gurrath pourrait bien vous surprendre.

Tout d’abord, « Rockers & War » est une sorte de split comprenant deux parties, l’une brutale (« War »), l’autre carrément hard rock à la AC/DC, « Rockers », les deux étant illustrées par deux artworks différents imprimés sur un magnifique double digipack. Deux artworks, deux illustrateurs, Adrian Smith (http://www.adriansmith.co.uk) et Jan Meining Haus (http://www.janmeininghaus.de) (BOLT THROWER, FALCONER) pour un disque surprenant faisant cohabiter un death metal lorgnant sur le symphonique dont les claviers peuvent évoquer ce qui se fait sur la scène black et un hard rock festif très axé cul. Concernant ce dernier point, rien de bien nouveau puisque Thomas, leader et seul véritable membre du groupe, a toujours ou presque intégré ces éléments dans ses albums. La différence se situe ici dans le choix de se concentrer sur le death metal sur une partie de l’album et sur le hard rock sur l’autre, et en adaptant également le chant qui passe d’un registre guttural 20 ans d’âge à un timbre haut perché et rocailleux à la Brian Johnson.

La partie death est donc plus homogène que d’habitude, relevée qui plus est par des tempos très rapides et des nappes de synthé qui rendent DEBAUCHERY méconnaissable. Le death mid tempo à la SIX FEET UNDER est toujours là, mais les blasts ne sont jamais bien loin, sans parler de solos très mélodiques (langoureux ?) comme sur « Honour & Courage ». Brutal, inspiré, efficace, un death (black) sympho qui donnerait presque l’impression d’innover. Et puis à la septième plage, arrivée de « 3 Riff Hit », un « Whiplash » hard rock, ode à un métal simple et direct, comme écrit dans le livret : « contre le death metal progressif et toute autre musique de merde ». Nous plongeons brutalement mais sans aucune retenue dans un autre univers à l’atmosphère saturée de testostérone, le cliché rocker poilu poussé jusqu’au bout. Entre les histoires de grosses bites (« Hammer Of The Blood God » : Hey baby you want some fuckin’ dick – Just for fun, I’ve got a massive prick – Heavy as iron, a brutal cock), la chanson d’amour (si, si) aux paroles… personnelles (« Demon Lady » :She likes sex and my big cock – And she likes it hard and she likes to roll – And she likes me and my big balls) et les hymnes virils, égayés par des photos de chaudasses le cul à l’air dans le livret, on n’a pas le temps de s’ennuyer!

« Rockers & War » est un bon compromis entre les deux amours de Thomas, le death metal et le hard rock, le premier DEBAUCHERY en tout cas qui ne fasse pas bailler avant la fin. Le DVD bonus n’offre rien d’inoubliable (quelques images de tournée en Europe et en Chine, une galerie photo et un court studio report) mais l’essentiel n’est pas là ; disons qu’ il complète un packaging déjà réussi. La prod de Dennis Ward (PINK CREAM 69, DYSLESIA, ADAGIO, KROKUS) qui joue également de la basse sur l'album, est à nouveau irréprochable, donnant puissance et mordant aux morceaux des deux parties tout en restant homogène malgré la différence de style. Rockers ou War ? à vous de choisir, en ce qui me concerne ce sera Rockers & War !


Rédigé par : Dungorpat | 16/20 | Nb de lectures : 10958