Vous vous souvenez des Italiens Evol ? Naaaan, sérieux, arrêtez de vous bidonner comme ça. J'ai une chronique à terminer et on ne va pas passer la journée là-dessus. Donc, je parlais de Evol (rires), le groupe italien dont le seul point positif était d'avoir une nana à moitié à poil dans ses rangs. Adipocère avait bien tenté de nous refourguer cette horreur à grands coups de promo dans Metallian, mais heureusement le groupe a fini par splitter en 2001. Amen.

En parallèle de ce groupe "kvlt", trois des membres ont monté un projet nommé Death Dies. "La mort meurt", bouh ! On a échappé à "la vieillesse vieillit" ou "la vie vit", mais le nom du groupe est en réalité le titre d'un morceau des Goblin composé pour un fim de Dario Argento. Aaah, la musique pourrave des films de Dario Argento, que de souvenirs. Actifs dès 1995, Death Dies commence à remplir les bacs en 1998 avec un split avec Satanel (rires), groupe où sont également présents deux membres de Death Dies. Et puis, de sortie en sortie, nous voici aujourd'hui en train de parler du quatrième album des Transalpins. Je note dans vos yeux surpris que beaucoup ne connaissent pourtant pas cette formation. Vous n'imaginez pas votre chance...

Death Dies pratique un mélange de thrash légèrement black, avec quelques samples et un énorme, mais alors très très gros, manque de riffs. Une panne d'inspiration de cette taille fait passer la sécheresse du Sahel pour un simple problème de verre d'eau renversé. Les rythmiques sont en carton-pâte détrempé, soporifiques et indigestes. C'est tellement poussif que ça provoque l'ennui en moins de deux minutes à n'importe quel moment de l'album. Les quelques solos sont épouvantables (mon dieu, celui de "Devil Inside" joué par un clarinettiste débutant sur une guitare câblée à une Metal Zone). Les samples ou autres interventions de clavier sont téléphonés par Thomas Edison himself (mon dieu, l'orgue tout pourri de "The Path"). Les enchaînements sont dignes d'un groupe de collégiens boutonneux. Bref, c'est de la merde en barre, qui ne mérite aucune circonstance atténuante, à part éventuellement une mise en place correcte. Même le site du groupe est miteux. Pas de quoi réveiller un mort-mort.

Je rappelle au passage un extrait de la bio de Death Dies : "The main idea of the band is in the will of joining the most hateful black metal with many different prog influences (inspiring to Goblin's style) and folk influences, in order to create a sort of opera in an only act". Pourtant, vous ne trouverez pas de "hateful" quoi-que-ce-soit, ni de folk, encore moins d'opératique et surtout pas de prog dans ce "PseudoChristos" qui a tout du "pseudo-album". J'ai rarement vu un groupe être aussi peu conscient de son cas et rater son objectif à ce point. Plus qu'amoral, la "mort meurt" se morfond dans la normalité des groupes de sous-sols (on ne parle pas de "bas étages" à ce niveau-là). J'en viens à regretter le côté mammaire de Evol, qui finalement avait quelque chose à nous offrir.

Je précise que le CD sort sous la forme d'un double digipack également. Quel gâchis alors que des enfants mort-meurent de faim dans le monde. Le second CD propose sept titres inédits (soupirs) et une plage vidéo avec un clip. Celui-ci, je veux le voir. Il y a sûrement moyen de se fendre la poire en se remémorant cette partie de la scène italienne de la fin des années 90. Heureusement que l'actuelle scène italienne arrive à mettre en avant des groupes bien plus talentueux, ce serait désespérant.


Rédigé par : Prince de Lu | 04/20 | Nb de lectures : 11947